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Prix immobilier

Immobilier: les villes du littoral dans le Nord ont la cote

Comme chaque mois, nous vous présentons avec Bien’ici notre baromètre des prix de l’immobilier. Et alors qu’on parle beaucoup de réindustrialisation dans le Nord, on observe déjà des tensions sur l’immobilier dans cette région.

Si le marché immobilier est toujours globalement en repli en France, certaines villes résistent et continuent même d’afficher des prix immobiliers en hausse. C’est particulièrement le cas du littoral du Pas-de-Calais et du Nord. Sur un an en novembre, les prix ont explosé à Calais (+15%) et à Boulogne-sur-Mer (+10%), selon notre dernier baromètre des prix immobiliers BFM Business Bien’Ici*. A Dunkerque, les prix se tiennent plutôt bien également, avec une baisse de seulement 1,7% sur un an mais une petite hausse entre octobre et novembre.

Finalement dans la région, c’est surtout Lille qui décroche, avec des tarifs au m2 en repli de 5,7% sur un an.

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Sur le littoral, l’explication est assez simple. La demande explose pour ces villes, dans une zone qui concentre les plus gros projets de réindustrialisation du pays. La région compte en effet de nombreux atouts. Déjà, le prix du foncier, plutôt disponible et peu cher, avec des friches industrielles à réaménager. Ensuite, la position géographique. On est au cœur de l’Europe, proche de la Belgique, de l’Angleterre et des Pays-Bas. Enfin, les infrastructures sont déjà en place, avec de nombreuses autoroutes et de grands ports à proximité. En outre, il y a la centrale nucléaire de Gravelines, qui permet aux industriels d’avoir un prix de l’énergie très compétitif.

Car il faut le savoir, pour ce qui concerne le littoral, on parle d’une zone qui s’étend sur une centaine de kilomètres seulement entre Dunkerque et Boulogne-sur-mer. Et c’est là qu’on va avoir plusieurs projets de taille. On peut citer par exemple la gigafactory de Verkor ou encore celle du groupe taïwanais Prologium, toutes les deux à Dunkerque et dans le domaine des batteries électriques. De quoi changer l’équilibre du marché immobilier.

Moins de demande à Lille

Ce dynamisme ne profite pas à Lille. Pourtant, il y a aussi de grands projets industriels à 30 ou 40 minutes en voiture de la ville. Là encore dans le secteur automobile, on peut citer l’usine d’ACC détenue par Stellantis, Total et Mercedes à Billy Berclau, près de Douvrin et de Lens. Il y a aussi l'usine du groupe sino-japonais Envision, en partenariat avec Renault, qui va s’installer à Douai. Là encore, à une quarantaine de kilomètres de Lille.

Sauf que Lille affiche des prix très élevés pour la région. On est à 3.910 euros du mètre carré en moyenne dans la capitale des Flandres. Et c’est désormais surtout une métropole régionale tirée par le secteur des services, les étudiants et la recherche, pas par l’industrie. Ce n’est ainsi pas à Lille que les personnes travaillant dans le secteur industriel ont tendance à s’installer car c’est trop cher et pas forcément pratique pour rejoindre son lieu de travail.

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Et donc Lille est plutôt dans la même tendance que les autres grandes métropoles régionales, qui sont à la peine. C’est le cas par exemple de Bordeaux, avec des prix en repli de 4,5% sur un an. Il y a aussi Lyon (-7,2%), Grenoble (-4,1%) ou Angers (-5%). C’est aussi là où les prix ont le plus grimpé ces dernières années. Paris est aussi dans ce cas de figure, avec un tarif du m2 qui recule de 4,8% sur un an.

En dehors des Hauts-de-France, et ça se confirme mois après mois, dans certaines villes du Sud et quelques communes de Normandie, les vendeurs ont encore la mainmise sur le marché immobilier. C’est le cas au Havre et Rouen, avec des tarifs qui augmentent encore de 6,5% et 3,5% entre novembre 2022 et novembre 2023. Dans le Sud, il y a Nice (+3,8%), Marseille (+2,4% sur un an), Nîmes (+2,3%) et Aix-en-Provence (+2,1%). À voir si dans les prochains mois, cette dynamique ne s’enraye pas.

Loyers en baisse à Angers et à Lyon

Du côté de la location, les données sont plus volatiles d’un mois sur l’autre et sont donc à prendre avec plus de recul car l’offre et la demande évoluent beaucoup plus rapidement d’un mois sur l’autre. Les plus fortes baisses constatées entre novembre 2022 et novembre 2023 se situent à Angers (-12,4%), Gap (-6,7%), au Havre (-2,5%) et à Lyon (-1,2%). Inversement, les prix flambent à Paris (+17,1%) et Bordeaux (+16,6%), des villes où de nombreux propriétaires de passoires thermiques préfèrent vendre leurs studios en location plutôt que d’engager de lourds travaux de rénovation énergétique.

On constate aussi de fortes hausses dans le tarif des loyers sur les annonces pour Villeurbanne (+22,1%), Caen (+12,2%), Calais (+11,8%), Nice (+9,2%) ou encore Lille (+8,1%).

Vous pouvez retrouver le détail des prix immobiliers (location et achat) ville par ville:

*Dans le cadre de ce baromètre mensuel Bienici - BFM Business des prix de l'immobilier, le portail Bienici compile les chiffres (prix à l'achat et loyers inscrits sur les annonces publiées avant négociations) du 1er au 25 de chaque mois et publiés au début du mois suivant. Les prix retenus sont des moyennes sur chaque critère. 29 villes sont analysées: Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Montpellier, Strasbourg, Bordeaux, Lille, Rennes, Saint-Etienne, Le Havre, Toulon, Grenoble, Dijon, Angers, Nîmes, Villeurbanne, Mulhouse, Rouen, Caen, Aix-en-Provence, Reims, Boulogne-sur-Mer, Calais, Colmar, Dunkerque et Gap.

https://twitter.com/jl_delloro Jean-Louis Dell'Oro Rédacteur en chef adjoint BFM Éco