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Les positions des candidats sur 13 grands débats de la campagne présidentielle.

PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

Retraites, nucléaire, chasse... Les positions des candidats sur 13 grands débats de la campagne

Faut-il abandonner le nucléaire? Des quotas d'immigration sont-ils nécessaires? A-t-on besoin d'augmenter l'âge de départ à la retraite? Ces questions parmi d'autres sont au cœur de la campagne présidentielle. BFMTV.com a passé en revue les programmes et les déclarations des candidats.

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| MAJ le

Dernière ligne droite avant le premier tour de l'élection présidentielle, programmé ce dimanche 10 avril. Pour vous aider à faire votre choix dans l'isoloir, BFMTV.com s'est penché sur le programme des 12 candidats à la présidentielle: Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.

Réforme des retraites, hausse du Smic, droits de succession, réforme du baccalauréat, interdiction de la chasse... Nous avons comparé leurs propositions sur 13 grandes questions qui ont marqué la campagne électorale - la liste n'est évidemment pas exhaustive, mais permet de mieux saisir leur positionnement sur ces thématiques régulièrement évoquées dans le débat public.

Faut-il augmenter le Smic? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il augmenter le Smic? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

• Faut-il augmenter le Smic?

Le Smic net est actuellement fixé à 1269 euros (1603 euros brut). Il augmentera de 30 à 35 euros le 1er mai, au titre d’une revalorisation automatique liée à l’inflation.

OUI

Nathalie Arthaud juge que le Smic doit être porté à 2000 euros net, estimant que "c’est ce qu’il faut pour avoir une vie décente".

Anne Hidalgo promet dans son programme d’augmenter le Smic de 15%, soit 200 euros de plus par mois environ.

Yannick Jadot veut d’abord augmenter le Smic de 10%, à 1400 euros net dès le début de son mandat pour ensuite "se diriger vers la fin du quinquennat à 1500 euros".

Jean Lassalle souhaite revaloriser le Smic à 1400 euros net.

Jean-Luc Mélenchon veut augmenter "dès le mois de mai" le Smic à 1400 euros net par mois s’il est élu.

Philippe Poutou plaide pour un Smic qui "permet de vivre décemment". Il propose ainsi un salaire minimum à 1800 euros net par mois.

Fabien Roussel propose d’augmenter le Smic à "1923 euros brut, soit 1500 euros net".

NON

Nicolas Dupont-Aignan ne propose pas d’augmenter le Smic à proprement parler mais promet une hausse de 8% de l’ensemble des salaires via une baisse des cotisations salariales.

Marine Le Pen veut encourager les entreprises à augmenter tous les salaires de 10% (jusqu’à 3 Smic) plutôt que le seul salaire minimum. Pour y parvenir, elle veut exonérer cette augmentation de cotisations patronales.

Emmanuel Macron ne veut "pas aller au-delà" de la revalorisation automatique prévue début mai. "Si on y ajoute 'un coup de pouce', on fragilise la compétitivité des entreprises ou la capacité à créer de l’emploi", a-t-il argué dans Ouest-France. Il préfère, comme durant son quinquennat, miser sur une "une prime de pouvoir d’achat qui sera triplée dès cet été", qui permettra "à chaque employeur, sans charges pour lui et sans charges ni impôt pour le salarié, de verser jusqu’à 6000 euros à ses salariés".

Valérie Pécresse ne souhaite pas augmenter le Smic stricto sensu. La candidate LR propose à la place une hausse de 10% de la rémunération nette des salariés du privé gagnant jusqu’à 2,2 Smic via des baisses de cotisations et une contribution des employeurs pendant le prochain quinquennat, soit environ 125 euros supplémentaires par mois pour les salariés au Smic.

Eric Zemmour plaide pour une baisse des cotisations sur les salaires plutôt que sur une hausse du Smic. Celle-ci devrait "rendre chaque année un 13e mois aux salariés qui touchent" le salaire minimum, assure le candidat.

Faut-il repousser l'âge de départ à la retraite?
Faut-il repousser l'âge de départ à la retraite? © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

• Faut-il repousser l'âge de départ à la retraite?

Sujet comptant parmi les plus explosifs du débat politique, l’âge de départ à la retraite divise les candidats à l’élection présidentielle. Actuellement, l’âge légal de départ est fixé à 62 ans, avec 43 années de cotisation (à partir de la génération 1973) pour bénéficier de sa retraite à taux plein.

OUI, IL FAUT RELEVER L'ÂGE DE DÉPART

Emmanuel Macron veut progressivement porter l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans d’ici 2032 en cas de réélection. Le président-candidat a néanmoins promis de tenir compte "des carrières longues" ainsi que "des métiers fatigants, physiquement ou nerveusement".

Valérie Pécresse souhaite augmenter progressivement l’âge légal de départ à 65 ans, à horizon 2030. Tout en préservant les dispositifs de pénibilité, de départ anticipé et de carrières longues.

Eric Zemmour plaide pour un âge légal de départ fixé à 64 ans "progressivement, d'ici à 2030", en augmentant d’un trimestre par an dès 2023.

NON, IL FAUT MAINTENIR L'ÂGE DE DÉPART À 62 ANS

Nicolas Dupont-Aignan veut maintenir le départ à la retraite à 62 ans, de même que la durée de cotisation actuelle, tout en prenant mieux en compte la pénibilité.

Anne Hidalgo promet de "sanctuariser" l’âge légal de départ à 62 ans. Elle considère que le système actuel n’est pas “menacé, ni à court terme, ni à long terme".

Yannick Jadot propose de maintenir l’âge légal de départ à 62 ans tout en mettant "la pénibilité au cœur des régimes de retraites".

Jean Lassalle n’entend pas toucher à l’âge légal. Il souhaite par ailleurs faciliter l’acquisition de droits à la retraite dès le plus jeune âge, par exemple pour les étudiants en alternance ou formation longue.

Marine Le Pen ne souhaite pas reculer l’âge de départ à la retraite. Au contraire, son programme prévoit un système progressif qui réservera la retraite à 60 ans avec 40 annuités aux Français entrés dans la vie active avant l’âge de 20 ans.

NON, IL FAUT ABAISSER L'ÂGE DE DÉPART

Nathalie Arthaud est pour avancer l’âge de départ à la retraite à 60 ans.

Jean-Luc Mélenchon promet de restaurer la retraite à 60 ans à taux plein avec quarante annuités de cotisation.

Philippe Poutou plaide pour la retraite à 60 ans, voire à 55 ans pour les métiers pénibles, avec une durée de cotisation de 37 annuités.

Fabien Roussel propose de garantir le départ à 60 ans avec une pension à taux plein "pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail (chômage, formation, études, congé parental, maladie, invalidité)".

Faut-il conditionner le versement du RSA à une activité? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il conditionner le versement du RSA à une activité? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

• Faut-il conditionner le versement du RSA à une activité?

Aujourd’hui, le RSA est ouvert à toute personne française ou étrangère de plus de 25 ans sous certaines conditions mais sans contrepartie d’activité - 1,9 million de personnes le percevaient en 2021. Le montant de l’allocation est calculé en fonction des ressources et de la composition du foyer. Il peut aller jusqu’à 575,52 euros pour une personne seule sans enfant.

OUI

Nicolas Dupont-Aignan veut conditionner le versement du RSA à une journée de service par semaine pour la collectivité. Il souhaite aussi créer un contrat de "travail universel" avec une allocation versée en échange d'un mi-temps pour la collectivité.

Emmanuel Macron souhaite s'il est réélu que les bénéficiaires du RSA exercent pendant 15 à 20 heures par semaine "une activité effective qui permet l’insertion" qui consisterait en des formations ou des immersions en entreprise. Une mesure qui s’adresse à "toutes celles et ceux qui le peuvent", a précisé le candidat lors de la présentation de son programme, sans entrer dans le détail des conditions d’éligibilité.

Valérie Pécresse propose que les bénéficiaires du minima social donnent 15 heures par semaine d'activité à la société. "Les bénéficiaires ne feront pas un travail à proprement parler", "il s’agira plutôt d’activités d’insertion proposées à des personnes très loin de l’emploi", a-t-elle précisé au Parisien.

NON

Nathalie Arthaud s'est opposée à la proposition d'Emmanuel Macron d'une contrepartie d'activité pour le RSA. "15-20h de travail/semaine pour le RSA. En plus de la retraite à 65 ans, Macron veut inventer le travail à 7 euros de l’heure! Encore moins que le Smic", a réagi la candidate de Lutte Ouvrière.

Anne Hidalgo ne conditionne pas le versement du RSA et souhaite même l'étendre à tous les majeurs sous condition de ressources.

Yannick Jadot propose un "revenu citoyen" versé automatiquement dès la majorité d'un montant de 740 euros, sans condition d'activité ou de formation.

Jean Lassalle souhaite étendre le dispositif aux jeunes de moins de 25 ans qui n'ont pas droit au RSA mais sur critère de revenu et condition de formation.

Marine Le Pen n'exige pas de contrepartie d'activité mais conditionne le versement du RSA et de l'ensemble des aides sociales aux Français et à ceux qui travaillent en France depuis au moins cinq ans

Jean-Luc Mélenchon n'exige pas de contrepartie et veut créer un revenu mensuel de 1063 euros ouvert à tous les majeurs détachés du foyer fiscal de leurs parents.

Philippe Poutou est opposé à des contreparties d'activité. "Attaquer le RSA, c’est faire croire que les pauvres sont responsables de leur misère", a-t-il commenté. Il souhaite par ailleurs créer un revenu d'autonomie pour tous les jeunes sans condition d'un montant de 75% du Smic revalorisé à 1800 euros.

Fabien Roussel est opposé à des contreparties d'activité. Emmanuel Macron "demande à ceux qui touchent aujourd'hui le RSA de travailler pour 7 euros de l'heure, c'est même pas le niveau du Smic", a-t-il tancé sur France Info. Lui souhaite ouvrir le RSA aux moins de 25 ans et créer un service public de l'emploi et de la formation pour garantir un emploi à tous.

Eric Zemmour ne propose pas de conditionner le RSA à une activité mais à une nationalité. Seuls les Français et les ressortissants de l'UE auraient droit au RSA s'il était élu. Il entend suspendre les aides aux parents d'enfants mineurs délinquants.

Faut-il augmenter les droits de succession? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il augmenter les droits de succession? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

• Faut-il augmenter les droits de succession?

Complexe, la fiscalité sur les dons et les héritages va dépendre du montant en jeu et du lien de parenté entre le donateur et le donataire. Aujourd’hui, il existe un abattement de 100.000 euros par enfant à la mort de chaque parent. Pour les dons, il existe aussi un abattement de 100.000 euros sur 15 ans pour un parent vis-à-vis de son enfant. La plupart des candidats proposent de supprimer les droits de succession pour une majorité des ménages. Certains veulent en parallèle les augmenter fortement pour les plus aisés.

OUI, IL FAUT LES AUGMENTER POUR LES PLUS RICHES

Nathalie Arthaud, dans Les Echos, assure que "personne à Lutte ouvrière ne songe à empêcher le boulanger, l'artisan en plomberie ou le petit paysan de transmettre son petit capital à ses enfants, pas plus qu'aux ménages populaires de transmettre à leurs descendants un logement péniblement acquis". Mais elle vise le "grand capital" et prône l’expropriation des plus grands groupes industriels et financiers, sans donner plus de détails.

Anne Hidalgo promet dans son programme de faciliter la transmission "en abaissant la fiscalité des successions pour 95 % des Français". En revanche, elle compte l’augmenter pour les patrimoines supérieurs à 2 millions d’euros et récupérer ainsi 8 milliards d’euros par an.

Yannick Jadot souhaite un impôt sur les successions qui dépende de ce que l’on perçoit tout au long de sa vie, "quel que soit son lien de parenté avec les donateurs". Cet impôt s’appliquerait à partir d’un seuil de 200.000 euros, avec un "barème progressif" pour "baisser la fiscalité sur les petites successions" et "l'augmenter pour les plus élevées". "Les principales niches fiscales seront supprimées", précise-t-il dans son programme.

Jean-Luc Mélenchon indique dans programme vouloir augmenter les droits de succession sur les plus hauts patrimoines, "en comptabilisant l’ensemble des dons et héritages reçus tout au long de la vie". Le candidat propose aussi de "créer un héritage maximal de 12 millions d'euros".

Philippe Poutou se déclare, dans Les Echos, favorable à "une taxation des successions selon un barème aussi fortement progressif que l'impôt sur le revenu et qui s'accompagne de la suppression de toutes les possibilités d'évasion qui ont été mises en place". Il souhaite néanmoins que les successions soient exonérées de taxes pour 75% de la population. Par ailleurs, il veut fixer "un montant maximum d'héritage".

Fabien Roussel souhaite doubler le nombre de tranches du barème d’imposition sur les donations et les successions en fonction de deux critères: la valeur des biens transmis et les ressources des donataires et héritiers. Une franchise de 170.000 euros sera néanmoins mise en place. Pour les plus riches, il propose dans son programme de supprimer toutes les niches fiscales dans ce domaine, en particulier "tous les dispositifs visant à échapper à la taxation de la transmission du capital des entreprises".

NON, IL FAUT LES BAISSER

Nicolas Dupont-Aignan mentionne dans son programme le fait de "faciliter la transmission des entreprises en les exonérant de droits de succession sur 90 % de leur valeur". Par ailleurs, le candidat veut supprimer l’ensemble des droits de succession en ce qui concerne la résidence principale.

Marine Le Pen propose, pour les TPE et PME, de supprimer les impôts de succession lors de la transmission de ces entreprises "à la génération suivante". Il faudra en échange que les héritiers s’engagent à garder l’entreprise pendant au moins 10 ans. Dans son programme, elle souhaite également "baisser les impôts sur la transmission que ce soit sur les donations, dont le seuil de l’abattement sera de 100.000 euros tous les 10 ans, ou sur les successions" pour lesquelles elle propose de "sortir de l’assiette les biens immobiliers à hauteur de 300.000 euros".

Emmanuel Macron veut baisser les impôts sur les successions. Il propose dans son programme "aucun impôt sur les successions jusqu’à 150.000 euros par enfant, aucun impôt jusqu’à 100.000 euros transmis aux autres membres de la famille (petits-enfants, neveux, nièces, etc.)".

Valérie Pécresse milite dans son programme en faveur d’un "choc de transmission". Pour cela, elle compte supprimer tout droit de succession pour 95% des Français. Elle recommande aussi "d’accélérer les donations (jusqu’à 100.000 euros sans impôt par enfant et par petit-enfant tous les 6 ans)".

Éric Zemmour propose de supprimer les droits de succession et de donation pour la transmission des entreprises familiales, en exonérant en particulier toutes les transmissions familiales d’une exploitation agricole. Le candidat veut exonérer 95% des familles françaises de droits de succession et de donation, via une franchise de 200.000 euros par enfant lors du décès des parents. Par ailleurs, il milite pour "permettre à chaque parent et chaque grand-parent de donner jusqu’à 200.000 euros à chaque enfant et petit-enfant tous les 10 ans, sans aucun impôt ni taxe".

NE SE PRONONCE PAS

Jean Lassalle ne se prononce pas dans son programme sur les droits de succession.

Faut-il davantage taxer les grandes fortunes? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il davantage taxer les grandes fortunes? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

• Faut-il davantage taxer les grandes fortunes?

Depuis 2018, les foyers disposant d’un patrimoine immobilier net taxable supérieur à 1,3 million d'euros sont soumis à l’IFI (impôt sur la fortune immobilière), venu remplacer l’ancien impôt de solidarité sur la fortune (ISF). En 2020, 143.000 foyers s’acquittaient en 2020 de l'IFI, pour un peu moins de 11.000 euros par foyer. Certains candidats à la présidentielle souhaitent rétablir l’ancien ISF, avec une assiette beaucoup plus large et davantage de foyers concernés.

OUI

Nathalie Arthaud prône l'expropriation des grandes fortunes et des grandes sociétés, sans donner plus de détail.

Nicolas Dupont-Aignan veut rétablir un impôt sur l'ensemble du patrimoine des grandes fortunes mais la résidence principale serait exclue de l'assiette. Par ailleurs les investissements dans des entreprises localisant leur production en France pourraient être déduits de cet impôt.

Yannick Jadot souhaite rétablir l'ISF dans une version climatique. Il serait progressif (de 1 à 3%) à partir de 2 millions d'euros de patrimoine et soumis à un bonus/malus en fonction de l'impact carbone des investissements.

Anne Hidalgo propose un ISF climatique d'un montant de 4 milliards d'euros par an. Pas de bonus ni de malus dans l'impôt de la candidate socialiste mais des recettes fléchées vers des projets environnementaux.

Jean Lassalle souhaite rétablir simplement l'ISF qui a été remplacé par l'IFI en 2018.

Marine Le Pen veut rétablir un "ISF" qui serait selon ses termes un impôt sur la fortune financière (IFF) qui aurait les mêmes taux que l'ISF. La différence c'est que la résidence principale serait totalement exonérée (au lieu d'un abattement de 30% du temps de l'ISF) de même que les œuvres d'art possédées depuis plus de 10 ans et certains actifs professionnels, notamment agricoles.

Jean-Luc Mélenchon veut rétablir l'ISF en incluant un volet climatique visant à taxer les gros pollueurs.

Philippe Poutou souhaite rétablir un impôt sur la fortune élargi à la totalité du patrimoine (en incluant la résidence principale) et taxer les revenus avec une tranche de prélèvement à 100% à partir de cinq fois le smic (soit 108 000 euros annuel net).

Fabien Roussel souhaite rétablir l'ISF et tripler son montant de prélèvement par rapport à la précédente version. Il compte également abolir la "flat tax" sur le capital et revenir à la taxation progressive du capital.

NON

Emmanuel Macron ne compte pas revenir sur la suppression de l'ISF, une mesure que le candidat dit assumer.

Valérie Pécresse souhaite ne conserver que l'impôt sur la fortune immobilière et envisage d'exonérer 50% de la résidence principale qui est aujourd'hui taxable à 100% au titre de l'IFI.

Eric Zemmour ne rétablirait pas l'ISF et compte exonérer totalement la résidence principale de l'IFI.

Faut-il recruter plus de policiers? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il recruter plus de policiers? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

· Faut-il recruter plus de policiers?

Alors que les plaintes liées aux violences commises contre les personnes ont fortement augmenté en l'espace de 5 ans, (+12% en 2021, +8% en 2019) et que la menace terrroriste est toujours importante, le sujet de la sécurité s'est imposé en début de campagne présidentielle. On compte aujourd'hui autour de 250.000 policiers et gendarmes en France, un nombre en hausse par rapport au début du quinquennat Macron.

OUI

Nicolas Dupont-Aignan envisage dans son programme "le recrutement de 30.000 représentants des forces de l'ordre et 10.000 personnels administratifs et techniques pour reconstituer les moyens des services".

Anne Hidalgo veut "renforcer" la présence des policiers et des gendarmes sur le terrain "grâce à des recrutements réalisés pour répondre aux besoins locaux précis et spécifiques et en allégeant la procédure pénale".

Jean Lassalle aimerait "recruter 6000 gendarmes et policiers".

Marine Le Pen développe dans son projet "la nécessité de créer 7000 postes de policiers et gendarmes et 3000 postes de personnels administratifs pour remettre un nombre équivalent de membres des forces de l'ordre sur le terrain."

Emmanuel Macron s'engage à "garantir le droit à la vie tranquille avec davantage de policiers et de gendarmes sur la voie publique", sans plus de précision dans son livret programmatique. Il a cependant promis de "doubler les policiers sur le terrain d'ici 2030" lors d'un déplacement à Nice en février dernier.

Valérie Pécresse qui a annoncé son intention de "ressortir le Kärcher de la cave", souhaite "davantage d'effectifs de police et de gendarmerie sur le terrain", sans avancer de chiffre précis dans son projet. Elle souhaite également rendre obligatoire les polices municipales dans toutes les communes de plus de 5000 habitants.

Fabien Roussel souhaite "la création d’une véritable police nationale de proximité, avec le recrutement de 30.000 agents, formés, bien encadrés, correctement rémunérés".

Yannick Jadot a évoqué lors de son meeting à Lyon le 29 janvier, évoquant "10.000 recrutements de policiers prévus".

Éric Zemmour appelle à la création d'une "police anti-drogue" tout comme au lancement d'une "police pénitentiaire".

C'EST COMPLIQUÉ

Jean-Luc Mélenchon appelle à "refonder le service public de la police", devenu selon lui un outil brutal et répressif". Il ne souhaite pas recruter, mais "stabiliser les effectifs d'active" (sur le terrain, NDLR) et démanteler les brigades anti-criminalité (BAC). En revanche, il veut "doubler les effectifs de la police scientifique et les effectifs spécialement affectés à la lutte contre la délinquance financière et économique", et créer 2500 postes d'agents administratifs.

NON

Nathalie Arthaud n'évoque pas la police dans son programme, mais a évoqué les recrutements sous le quinquennat Macron, dénonçant une "course à la matraque d'or". Lutte ouvrière a récemment regretté l'embauche de forces de l'ordre plutôt que de soignants, de professeurs ou de "fonctionnaires utiles à la population".

Philippe Poutou dénonce sur son site de campagne "l'ordre policier", "l'un des principaux instruments de ceux qui dirigent la société et veulent maintenir les inégalités". Il a également appelé sur BFMTV à "désarmer les policiers qui sont en contact avec la population".

Faut-il instaurer des quotas d'immigration? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il instaurer des quotas d'immigration? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

· Faut-il instaurer des quotas d'immigration?

En 2021, la France a délivré 271.675 premiers titres de séjour: 32,5% au titre du regroupement familial, 31,3% pour étudier en France, 15,9% pour des motifs humanitaires et 13,46% à titre économique.

OUI

Valérie Pécresse souhaite faire fixer chaque année par le Parlement des "quotas d'immigration par métier et par pays pour que la France décide qui peut rentrer sur son territoire".

Nicolas Dupont-Aignan propose de voter "chaque année au Parlement un plafond correspondant aux capacités d'accueil de la France, du marché du travail et du logement". Le candidat de Debout la République envisage également de "créer des quotas d'étudiants étrangers par filière et par pays afin de stopper le pillage des 'cerveaux' des pays en développement".

Éric Zemmour ne parle pas explicitement de quotas dans son programme mais plaide pour une "immigration zéro". Il veut limiter le droit d'asile "à une centaine de personnes par an", "sélectionner au mérite les étudiants étrangers" et "instaurer une caution obligatoire de 10.000 euros pour l'obtention d'un visa pour les étrangers provenant de pays dont sont issus majoritairement les immigrés clandestins", plafonnant de fait le nombre de titres de séjours délivrés.

NON, MAIS...

Marine Le Pen souhaite inscrire dans la Constitution "la maîtrise de l'entrée des étrangers" afin de "maîtriser les flux migratoires", mais n'évoque pas l'idée de "quota" en tant que telle. L'un de ses porte-parole, Sébastien Chenu, s'y opposait même fermement en 2019, estimait que "cela ne fonctionnait pas" en matière de droit d'asile sur France Inter. La candidate du RN appelle cependant à en "finir" avec "la France terre d'immigration" et veut lancer "le chantier de la fin de l'immigration".

NON

Nathalie Arthaud se dit "à l'opposée de l'orientation réactionnaire, antimigrants, pour ne pas dire raciste" de la campagne présidentielle et appelle à dire "bienvenue aux femmes et aux hommes forcés d'immigrer" sur son site de campagne.

Anne Hidalgo regrette les "excès et les fantasmes dont font trop souvent l'objet" les migrants dans son programme. Elle souhaite "l'application des règles de droit qui existent actuellement".

Yannick Jadot refuse toute mise en place de quotas et appelle au contraire à "simplifier et ouvrir l'accès au séjour en France" pour "délivrer des titres de séjour donnés pour une durée minimale de 5 ans".

Emmanuel Macron a fermé la porte aux quotas dans une interview à La Voix du Nord en février dernier: "Ce n'est pas réaliste, on ne saurait pas les tenir", argue-t-il. Toutefois, il appelle à "renforcer la lutte contre l'immigration" et évoque "des filières comme le BTP ou la restauration" qui "ont besoin d'immigration" - une immigration qu'il entend "organiser", avec un débat à l'Assemblée nationale.

Jean-Luc Mélenchon veut faciliter "la délivrance des cartes de séjour de dix ans" et souhaite "régulariser tous les travailleurs sans-papiers" dans son programme. Il appelle également à "mettre en œuvre un accueil digne des migrants".

Philippe Poutou dénonce sur son site internet "le traitement inhumain des migrants" en France et souhaite "l'égalité totale entre Français et étrangers".

NE SE PRONONCE PAS

Jean Lassalle appelle à "renforcer les forces frontières où se concentrent l'immigration illégale", sans plus de précision.

Fabien Roussel a proposé de "régulariser tous les sans-papiers qui travaillent" sur Public Sénat tout en estimant que la question des quotas ne se posait pas parce qu'"ils existent déjà".

Faut-il légaliser ou dépénaliser le cannabis? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il légaliser ou dépénaliser le cannabis? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

· Faut-il légaliser ou dépénaliser le cannabis?

Premier pays européen en termes de consommation de cannabis, selon un rapport de 2021 sur les drogues de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), la France interdit et pénalise pourtant son usage. Actuellement, la consommation de cette substance est passible d'une amende de 200 euros.

OUI

Nathalie Arthaud propose de dépénaliser le cannabis et de "mettre fin à la répression contre les consommateurs et les plus petits revendeurs", selon Le Monde.

Yannick Jadot indique dans son programme vouloir légaliser le cannabis pour permettre "une diminution de la criminalité", et "financer les politiques de santé et de prévention" grâce aux taxes.

Jean Lassalle veut dans son programme "légaliser le cannabis, en encadrant strictement sa vente et en dédiant une grande part des recettes à la lutte contre l'addiction".

Jean-Luc Mélenchon appelle dans son programme à "légaliser et encadrer par un monopole d'État la consommation, la production et la vente de cannabis à des fins récréatives dans des conditions permettant de lutter contre l'addiction".

Philippe Poutou propose dans son programme la "légalisation du cannabis et dépénalisation de la consommation des drogues".

C'EST COMPLIQUÉ

Anne Hidalgo souhaite dans son programme "instaurer une conférence de consensus sur la question de la légalisation du cannabis", partant du constat que "la politique actuelle en matière de cannabis est un échec".

Fabien Roussel prône "une nouvelle politique (...) concernant l'usage des drogues". Le communiste veut "un débat démocratique" "quant aux questions de légalisation ou de dépénalisation de l'usage du cannabis". Il n'indique pas sa position personnelle.

NON

Nicolas Dupont-Aignan est défavorable à une libéralisation de l'usage du cannabis. Dans son programme, il indique vouloir "renforcer considérablement l'arsenal répressif" pour les trafiquants.

Marine Le Pen s'est dite en mars sur BFMTV "tout à fait contre la légalisation du cannabis", mais "pour la légalisation du cannabis thérapeutique".

Emmanuel Macron n'a pas annoncé de mesure concernant le cannabis dans son programme mais était à ce jour défavorable à un assouplissement de la loi. Il estimait en 2021 auprès du Figaro que "dire que le haschich est innocent est plus qu'un mensonge". "On se roule un joint dans son salon et à la fin on alimente la plus importante des sources d'insécurité", ajoutait-il.

Valérie Pécresse ne souhaite "pas légaliser le cannabis", a-t-elle déclaré sur la chaîne Twitch de France Télévisions en février, estimant que l'"on n'arrivera pas à faire respecter une interdiction aux mineurs si on légalise".

Éric Zemmour avait déclaré sur CNews en mai 2021 se "demander s'il ne faudrait pas envisager la légalisation organisée du cannabis", estimant que "la répression ne marche pas". Lors d'une conférence à Béziers en octobre, il est revenu sur ses propos: "Nous devons d'abord appliquer avec férocité une politique répressive contre le trafic de drogue. (...) Si elle échoue vraiment, réfléchir à la suite", a-t-il dit.

Faut-il réformer à nouveau le bac? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il réformer à nouveau le bac? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

· Faut-il réformer à nouveau le bac?

Le quinquennat d'Emmanuel Macron a été marqué par une réforme du baccalauréat. Terminées, les filières S, ES et L. Désormais, les élèves ont un "tronc commun", plusieurs épreuves de spécialités avec un "grand oral", et sont également évalués via du contrôle continu. Depuis sa mise en place, le nombre d'élèves étudiant les mathématiques a chuté, notamment chez les filles.

OUI

Nicolas Dupont-Aignan veut dans son programme "refaire du baccalauréat l'examen de l'éducation républicaine par excellence". "Les épreuves écrites retrouveront leur juste place, avec une dose d'examens oraux appropriée", poursuit-il.

Anne Hidalgo ne mentionne pas le baccalauréat dans son programme, mais elle a déclaré à France Inter fin mars vouloir revenir sur la réforme. Elle dit également être favorable à réinstaurer les mathématiques dans le tronc commun au-delà de la classe de première et vouloir changer le calendrier des épreuves.

Yannick Jadot a déclaré à France Inter en février vouloir revenir sur la réforme du bac faite par Emmanuel Macron.

Jean Lassalle dit dans son programme vouloir "revenir sur la réforme du bac. (...) Le baccalauréat sera rétabli comme diplôme national", écrit-il.

Marine Le Pen a indiqué en mars à L'Étudiant que "la réforme du baccalauréat de Jean-Michel Blanquer sera(it) abrogée et remplacée par l''examen terminal national'. (...) Les anciennes séries générales seront rétablies avec les mathématiques pour tous", a-t-elle dit.

Emmanuel Macron ne mentionne pas explicitement le baccalauréat dans son programme. Mais il a déclaré début mars, en déplacement à Poissy, vouloir "remettre les savoirs fondamentaux, en particulier les mathématiques (...) dans le tronc commun et au baccalauréat, toutes spécialités confondues".

Jean-Luc Mélenchon ne fait pas de proposition spécifique au baccalauréat dans son programme. "Si je suis élu, j'abrogerai les réformes de Hollande et de Blanquer sur les collèges et lycées", avait-il toutefois défendu dans un entretien à L'Obs en octobre dernier.

Valérie Pécresse ne mentionne pas le baccalauréat dans son programme. Dans une interview à France Inter fin mars, elle a toutefois déclaré vouloir revenir sur la réforme car elle n'est selon elle "pas actuellement aboutie" et "a eu surtout d'importants effets pervers". Elle souhaite également réintégrer les mathématiques dans le tronc commun après la première et devoir le calendrier des épreuves.

Philippe Poutou indique dans son programme vouloir un "retour aux diplômes nationaux, à commencer par le baccalauréat, qui doivent être inscrits dans les conventions collectives".

Fabien Roussel déclare dans son programme que "les réformes du lycée et du baccalauréat seront abrogées. (...) Le bac, diplôme national, reposera de nouveau sur des épreuves nationales communes à tou.te.s les élèves, et il garantira une place dans une formation choisie dans l'enseignement supérieur".

Éric Zemmour indique dans son programme vouloir "refaire du baccalauréat un examen national, anonyme et terminal". Il promet aussi de "remettre en place des parcours cohérents et lisibles en restaurant les trois filières scientifique, littéraire et économique au lycée".

NE SE PRONONCE PAS

Nathalie Arthaud, enseignante en économie et gestion au lycée, n'a pas mentionné à ce jour de proposition sur le baccalauréat, ni dans son programme ni au cours de prises de parole médiatiques.

Faut-il sortir du nucléaire? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il sortir du nucléaire? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

• Faut-il sortir du nucléaire?

La France, qui compte actuellement 56 réacteurs nucléaires répartis sur 18 sites, produit la majeure partie de son électricité grâce à l'atome: 67% de son mix énergétique. Après la fermeture annoncée de la centrale de Fessenheim, Emmanuel Macron a annoncé la construction de six nouveaux réacteurs EPR d'ici 2035. Mais certains candidats sont prêts à tout arrêter.

OUI

Yannick Jadot entend totalement sortir du nucléaire entre 2040 et 2050 et assurer une électricité 100% renouvelable à cette date. Une dizaine de réacteurs seraient fermés d'ici 2035, assure le candidat.

Anne Hidalgo souhaite, dans son programme, une sortie progressive du nucléaire. Selon elle, cela implique de prolonger "un certain nombre de centrales nucléaires" pour permettre d'assurer la transition vers les énergies renouvelables. Elle ne propose pas, en revanche, la construction de nouveaux réacteurs.

Jean-Luc Mélenchon plaide pour une sortie de l'atome à l'horizon 2045. Comme Yannick Jadot, il parie sur les énergies renouvelables et les "innovations énergétiques" comme les réseaux électriques intelligents.

Philippe Poutou promet, dans son programme, d'en finir avec le nucléaire en dix ans seulement. En parallèle, il veut aussi sortir de l'énergie carbonée. La solution, selon lui, passe donc par "massivement investir dans les énergies renouvelables, généraliser les transports ferrés, l'habitat autonome en énergie et les mobilités douces".

NON

Nicolas Dupont-Aignan, qui souhaite un moratoire sur la construction des éoliennes, parie sur le nucléaire. Selon son programme, il compte ainsi rouvrir la centrale de Fessenheim, fermée par Emmanuel Macron, et "accélérer" le calendrier de construction de nouveaux réacteurs.

Jean Lassalle propose, dans son programme, de "rénover et prolonger de 25 ans les centrales nucléaires en fin de vie" et de "développer les centrales nucléaires de 4ème génération." En parallèle, il plaide pour les énergies renouvelables mais pas pour l'éolien qu'il souhaite "stopper".

Marine Le Pen souhaite lancer le chantier de 20 réacteurs EPR dès son arrivée à l'Elysée. Elle souhaite aussi, selon son programme, parier sur les petits réacteurs modulaires et relancer le programme de recherche Astrid, qui planche sur les réacteurs du futur.

Emmanuel Macron, président de la République, a récemment relancé le nucléaire en France. Le candidat promet donc de construire 6 nouveaux EPR et de mettre à l'étude 8 réacteurs supplémentaires. Il souhaite aussi accélérer "la recherche pour développer les réacteurs nucléaires de petite taille".

Valérie Pécresse souhaite, dans son programme, "arrêter immédiatement le plan de fermeture des 12 réacteurs et supprimer le plafond de 50% de nucléaire dans le mix électrique en 2035." De la même façon, elle propose de construire 6 EPR "dont 4 à démarrer d'ici 2035". Enfin, elle relancera le programme de recherche Astrid, qui planche sur les réacteurs du futur.

Fabien Roussel fait partie des rares personnalités de gauche à se montrer favorable au nucléaire. Dans son programme, il annonce "un projet d’investissement pour décarboner massivement la production d’énergie" et "atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2040-2050". Pour cela, il compte sur l'atome en construisant six EPR supplémentaires au minimum.

Eric Zemmour propose la construction de "14 réacteurs nucléaires" et la "prolongation à 60 ans des 58 réacteurs actuels". Le candidat veut également rouvrir la centrale de Fessenheim, "si c'est possible".

NE SE PRONONCE PAS

Nathalie Arthaud est très discrète sur la question et n'a pas pris position. Interrogée sur France Inter, la candidate affirme ne pas avoir “de plan préétabli” sur la question énergétique. “On doit faire les choses dans l'ordre. On recense les besoins en termes d'énergie et on regarde les moyens pour répondre à ces besoins”. Elle souhaite surtout "soumettre à la population" les choix en matière d'énergie.

Faut-il arrêter de construire des éoliennes? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il arrêter de construire des éoliennes? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

• Faut-il arrêter de construire des éoliennes?

La France compte aujourd'hui plus de 8000 éoliennes sur le territoire, représentant 7% de la production d'électricité en 2021 selon RTE, et leur nombre devrait s'accroître dans les années à venir pour atteindre les objectifs énergétiques. De plus en plus d'habitants contestent la présence de ces structures, comme dans la baie de Saint-Brieuc, et certains candidats ont assuré qu'ils s'opposeraient à la construction de nouvelles éoliennes.

OUI

Nicolas Dupont-Aignan ne veut plus aucune nouvelle implantation d'éolienne en France. Il souhaite mettre fin au financement de l'énergie éolienne par la contribution au service public de l’électricité (CSPE) et redéployer les fonds concernés sur l'isolation des foyers et la filière nucléaire précise son programme.

Jean Lassalle veut arrêter le développement de l'énergie éolienne en France assure son programme. Il compte pour cela interdire tous les projets éoliens non validés par les maires après consultation des habitants.

Marine Le Pen veut mettre fin à l'énergie éolienne en France. Outre un moratoire sur les projets en cours, elle veut lancer le démantèlement progressif des sites déjà construits en commençant par ceux qui arrivent en fin de vie, précise son programme. Les subventions versées à la filière seront suspendues.

Éric Zemmour compte mettre fin à tous les projets d'éoliennes en France, assure son programme. Il veut rediriger le soutien au développement de l'éolien vers la géothermie, le bois-énergie ou les pompes à chaleur.

NON, MAIS...

Valérie Pécresse présente les énergies renouvelables comme "un complément indispensable" au nucléaire, mais souhaite obliger les projets éoliens à obtenir "l'accord des populations" et appelle à les réexaminer dans le cas contraire, comme l'explique son programme. Elle veut permettre la création de zones d'interdiction d'installation d'éoliennes et déplacer l'éolien offshore à plus grande distance des côtes.

NON

Yannick Jadot veut installer 3000 éoliennes supplémentaires d'ici 2027 pour atteindre l'objectif de 100% d'énergies renouvelables, précise son programme - même s'il a estimé, sur BFMTV, que certains territoires étaient "saturés". Il souhaite un plan de remplacement des éoliennes existantes pour augmenter leur puissance, programmer 7 parcs offshore d'ici 2028 et développer l'éolien flottant.

Anne Hidalgo indique vouloir accélérer le développement de l'éolien pour atteindre l'objectif de 100% d’énergies renouvelables "aussi rapidement qu’il sera possible de le faire", explique son programme.

Emmanuel Macron mise sur un large développement de l'éolien en mer avec l'implantation de 50 parcs offshore d’ici 2050 et veut également multiplier par deux la capacité de l'éolien terrestre. Il souhaite une "planification déclinée dans chaque territoire" pour la production d'énergie.

Jean-Luc Mélenchon veut "plus que doubler" l'éolien en France avec environ 18.500 éoliennes terrestres et 3000 éoliennes en mer en 2050 afin d'atteindre l'objectif de 100% d'énergies renouvelables à cette date, comme l'assure son programme.

Philippe Poutou veut encourager le développement de l'éolien pour atteindre l'objectif de 100% d'énergies renouvelables en 2050. Il appelle à la création d'une régie publique pour permettre la mise en place d'un plan d'implantations des éoliennes sur le territoire, comme indiqué sur son site de campagne.

Fabien Roussel veut poursuivre le développement de l'éolien en complément du nucléaire et des autres énergies renouvelables pour aller vers un mix énergétique 100% décarboné, indique son programme. Il souhaite un "dialogue" avec les pêcheurs sur les éoliennes en mer.

NE SE PRONONCE PAS

Nathalie Arthaud ne s'est pas exprimée sur la construction d'éoliennes. Elle estime que les "discours sur les énergies renouvelables" resteront "lettre morte" tant que ce sont "les grands groupes capitalistes qui détiennent les manettes de l’économie", indique-t-elle sur son site de campagne.

Faut-il restreindre la chasse? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il restreindre la chasse? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

· Faut-il restreindre la chasse?

Après plusieurs accidents, et notamment la mort en février d'une jeune randonneuse dans le Cantal, tuée par une chasseuse mineure, le débat sur la chasse s'est imposé comme un sujet incontournable - et explosif, car on compte plus d'un million de pratiquants en France, d'après les chiffres de la Fédération nationale des chasseurs. Durant la saison 2020-2021, 80 accidents de chasse ont été recensés dont 7 mortels, selon le ministère de l'Écologie.

OUI

Nathalie Arthaud souhaite dans son programme interdire la chasse à courre, "loisir cruel de riches oisifs en mal de distraction" et dit aspirer "à une société dans laquelle les êtres humains auront d'autres passe-temps que la chasse".

Yannick Jadot a proposé cet automne sur BFMTV d'interdire la chasse pendant les week-ends et vacances scolaires. Le député européen veut aussi interdire la chasse des espèces protégées ainsi que "la chasse à courre et toutes les chasses cruelles".

Jean-Luc Mélenchon veut proscrire la chasse durant les week-ends et les vacances scolaires. Son programme prévoit aussi d'"interdire les pratiques de chasse et de 'loisirs' cruelles pour les animaux" telles que le "déterrage, chasses à courre, combats de coqs, spectacles incluant des animaux sauvages".

Philippe Poutou propose dans son programme une "limitation des périodes et des zones de chasse" et veut l'"interdiction de la chasse pour les espèces en déclin".

C'EST COMPLIQUÉ

Nicolas Dupont-Aignan n'évoque pas le sujet dans son programme. "Les écolos nous emmerdent", a-t-il répondu en octobre à BFMTV, après que Yannick Jadot a proposé d'interdire la chasse les week-ends et vacances scolaires. Tout en précisant n'avoir "jamais été fan de chasse à courre".

Anne Hidalgo ne mentionne pas la chasse dans son programme. En octobre, l'une de ses porte-parole, Carole Delga, a déclaré sur France Bleu qu'elle n'incarnait pas l'écologie du "diktat ou de l'interdiction". "Nous ne sommes pas d'accord" avec Yannick Jadot, avait-elle réagi à la proposition de l'interdiction ponctuelle de la chasse.

NON

Jean Lassalle promet dans son programme de "défendre les traditions populaires et les pratiques ancestrales telles que la chasse et la pêche traditionnelles, qui font partie du patrimoine national".

Marine Le Pen consacre un chapitre de son programme au bien-être animal, mais précise que ses propositions "n'ont pas pour finalité l'interdiction de la chasse". "La chasse (est) une nécessité en même temps qu'un loisir", a-t-elle expliqué sur RTL, estimant qu'elle permet notamment "l'entretien de nos espaces" et que c'est "un élément pour réguler des populations d'animaux".

Emmanuel Macron n'a pas formulé à ce jour de nouvelle proposition mais son quinquennat a été marqué par des gestes favorables à l'égard des chasseurs. Le patron de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen a d'ailleurs annoncé au Parisien qu'il voterait pour lui "dès le premier tour". En Charente-Maritime ce jeudi, le président-candidat a défendu le fait que "les chasseurs font partie de la ruralité" et qu'il y avait "besoin de réguler", appelant à ce "qu'on préserve à la fois nos traditions, nos usages, mais que chacun joue un rôle".

Valérie Pécresse est contre l'interdiction de la chasse le week-end car ce serait selon elle "interdire la chasse tout court". "En revanche, on peut tout à fait organiser la cohabitation dans les zones les plus urbaines entre chasseurs et promeneurs, c'est ce qu'on fait dans ma région", a-t-elle expliqué sur France Inter. "Dans ma région, les forêts domaniales publiques sont interdites à la chasse le week-end", avait-elle aussi dit.

Fabien Roussel s'est dit opposé au "courant anti-chasse", estimant sur France Info que les chasseurs "participent beaucoup à l'entretien, à la préservation des pâtures avec les agriculteurs". "Je ne soutiens pas la chasse à courre, je défends la chasse pratiquée comme un loisir", "aujourd'hui (...) populaire", a-t-il affirmé sur France Inter.

Éric Zemmour promet dans son programme de "sanctuariser la pratique de la chasse et de la pêche comme des éléments constitutifs de notre patrimoine culturel et reconnaître les chasseurs, les pêcheurs et les agriculteurs comme des acteurs de la vie rurale et de l'entretien de la nature".

Faut-il supprimer la redevance audiovisuelle? Les positions des 12 candidats à la présidentielle.
Faut-il supprimer la redevance audiovisuelle? Les positions des 12 candidats à la présidentielle. © PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV

· Faut-il supprimer la redevance audiovisuelle?

La contribution à l'audiovisuel public est payable par toutes les personnes qui sont imposables et qui détiennent un téléviseur. Elle s'élève actuellement à 138 euros et financent les chaînes de télévision et de radio du secteur public. France Télévisions, Arte, Radio France ou encore France Médias Monde (France 24, RFI...) en bénéficient.

OUI

Emmanuel Macron veut "supprimer la 'redevance télé" tout en promettant dans son programme de "garantir l'indépendance de l'audiovisuel public".

Marine Le Pen souhaite "privatiser l'audiovisuel public pour supprimer les 138 euros de redevance" dans son livret programmatique.

Valérie Pécresse appelle à "mettre fin à la redevance télé' pour "baisser les impôts" sur son site de campagne tout en assurant vouloir maintenir l'audiovisuel public.

Éric Zemmour aimerait "supprimer la redevance audiovisuelle grâce à la privatisation des principales chaînes de l’audiovisuel public", considérées par le candidat comme "des médias orientés politiquement".

NON

Anne Hidalgo appelle au contraire "à renforcer la contribution à l'audiovisuel public" pour la rendre "universelle" et donc payante par tous les contribuables.

Yannick Jadot veut de son côté maintenir la redevance et renforcer le service public de l'audiovisuel.

Fabien Roussel souhaite maintenir la redevance. "Nous avons besoin de défendre une télévision publique, une radio publique qui investissent dans des programmes accessibles", a expliqué le candidat communiste sur France Info en janvier.

NE SE PRONONCE PAS

Nathalie Arthaud n'a pas évoqué la question de la redevance cette année mais la qualifiait "d'impôt injuste" en 2012.

Nicolas Dupont-Aignan n'a pas abordé ce sujet pendant la campagne. Il souhaitait cependant conserver la redevance lors de la présidentielle de 2012.

Jean Lassalle reste flou en appelant à "conditionner le financement public des médias privés et de la culture à l'indépendance des propriétaires" dans son programme. Il appelait cependant les Français en avril 2019 à ne "plus payer leur redevance", regrettant de ne "jamais être invité" sur le service public, qu'il qualifiait de "Pravda".

Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas exprimé sur la question de la redevance cette année. En 2012, il appelait à "une télévison publique de qualité" financée par une "redevance progressive" suivant le niveau de revenus.

Philippe Poutou n'en a pas parlé cette année, mais il avait indiqué en 2012 vouloir maintenir la redevance.

Jean-Louis Dell'Oro, Thomas Leroy, Clarisse Martin, Paul Louis, Jérémy Bruno, Frédéric Bianchi et Marie-Pierre Bourgeois