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Police-Justice

Accident de chasse dans le Cantal: ce que l'on sait 48h après le drame

Deux jours après l'accident de chasse qui a coûté la vie à une jeune femme de 25 ans, la jeune chasseuse auteure du tir est toujours placée en garde à vue avant une éventuelle mise en examen pour "homicide involontaire".

Sa garde à vue se poursuit. La jeune chasseuse auteure du tir accidentel qui a coûté la vie samedi à une jeune femme dans le Cantal continue d'être interrogée par les enquêteurs. 48 heures après, les circonstances du drame se précisent.

Les faits se sont déroulés samedi au lieu-dit "La Bécarie" sur la commune de Cassaniouze dans le Cantal. La victime, une jeune femme de 25 ans, se promenait avec son compagnon sur un sentier pédestre qui serpente entre les sapins dans une zone relativement sombre. Touchée au flanc gauche par un fragment de balle vers 14h15, elle meurt environ 45 minutes plus, quand les pompiers arrivent sur place.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la balle, tirée par une mineure, aurait d'abord traversé le sanglier initialement visé, puis un tas de bois qui se trouvait derrière lui et ensuite la victime qui aurait été touchée dans la région du cœur.

Les règles de sécurité a priori respectées

Si ce nouveau drame vient relancer la pratique de la chasse en France - notamment les week-ends - les conditions de sécurité ont visiblement été respectées en l'espèce. Et la pose de panneaux de signalisation indiquant qu'une chasse était en cours a bien eu lieu.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la chasse aurait débuté vers 14h alors que le couple se promenait déjà à l'intérieur du périmètre. Une situation qui pourrait expliquer pourquoi ils n'auraient pas vu les panneaux indiquant qu'une chasse était en cours, ces derniers étant posés sur les chemins alentours.

"On fait comme on faisait d'habitude, on a mis des panneaux...", a témoigné auprès de BFMTV André, chasseur et témoin du drame de samedi. "Est-ce qu'il en manquait à certains endroits? Ça l'enquête nous le dira, mais moi je ne peux pas vous dire s'il manquait des panneaux ou pas."

Une ultime battue sous la pression des agriculteurs

La tenue de cette chasse, autorisée sur ce secteur jusqu'au 28 février, fait néanmoins polémique. Les chasseurs avaient décidé fin janvier d'arrêter de chasser, estimant avoir déjà suffisamment profité de la saison. La pression locale, notamment agricole, en raison de dégâts causés par les sangliers les a toutefois poussés à organiser une dernière battue. Il s'agissait de celle de samedi, celle durant laquelle la jeune femme de 25 ans a perdu la vie.

La jeune fille a l'origine du tir, si elle est jeune, avait néanmoins obtenu la note maximale à son examen de sécurité. Placée en garde à vue tardivement en raison du choc créé par l'accident, elle était toujours interrogée ce lundi par les enquêteurs.

Sa garde à vue doit s'arrêter mardi à 9h, a précisé le procureur. À l'issue de celle-ci, elle pourrait être mise en examen pour "homicide involontaire" et laissée libre sous contrôle judiciaire.

Vincent Vantighem avec Hugues Garnier