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Arnaques, produits dangereux: la liste des 14 influenceurs épinglés par la DGCCRF au cours de l’été

Capucine Anav, Julien Bert, Illan Castronovo, Mélanie Orlenko ou encore Gulfer Taskiran ont été visés par la répression des fraudes en raison de pratiques illégales.

"Nous allons donner les noms". Début mai, le gouvernement, par la voix du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, promettait de lutter plus efficacement contre les dérives et arnaques de certains influenceurs. Une pratique du “name and shame”, qui visait à faire suite à des contrôles de la DGCCRF (répression des fraudes) qui avait relevé pas moins de 30 infractions sur 50 profils contrôlés.

"Ces constats conduiront au prononcé de 18 injonctions de cesser des pratiques illicites, et à 16 procès-verbaux pénaux" prévenait alors Bruno Le Maire, avant l’adoption début juin d’une loi visant à encadrer les pratiques des influenceurs.

Si les procès-verbaux n’ont pas vocation à être rendus publics -la DGCCRF transmet les dossiers les plus sensibles au Parquet qui peut ensuite décider de communiquer, Bercy ne s’est pas privé de partager les noms des comptes peu recommandables, dont l’activité repose en grande majorité sur Instagram. Pour l’heure, 14 influenceurs ont ainsi été épinglés publiquement, sur les 18 concernés par des injonctions de la DGCCRF.

Injections illégales et dangereuses

Parmi les griefs, une pratique illicite revient systématiquement: la publicité cachée, pourtant interdite de longue date. L’intégralité des influenceurs visés par la DGCCRF se sont rendus coupables d’avoir publié des contenus commerciaux en trompant leurs abonnés sur le caractère publicitaire de ces derniers.

C’est notamment le cas des influenceurs Laura Agogue (144.000 abonnés Instagram), Simon Castaldi (337.000 abonnés Instagram), Laura Marra (251.000 abonnés), Léa Montchicourt (247.000 abonnés Instagram), Gaetan Debled (52.000 abonnés), Fanny Sanial (340.000 abonnés YouTube) ou encore Rym Renom (1,8 million d’abonnés Instagram).

Si la publicité cachée pose problème, certaines recommandations peuvent s’avérer très dangereuses pour la santé, notamment les injections illégales - dont TikTok fait également la promotion.

Comme le rappelle la DGCCRF, Anthony Mathéo (1 million d’abonnés) a ainsi fait la promotion d'injections d'acide hyaluronique effectuées par une personne n’ayant aucune qualification pour cela, alors qu’un tel acte doit impérativement être réalisé par un médecin. Il en est de même pour Mélanie Orlenko (776.000 abonnés Instagram), Amandine Pellissard (380.000 abonnés Instagram) ou encore Gulfer Taskiran (485.000 abonnés Instagram), qui a par ailleurs fait la promotion de produits de contrefaçon.

Jeux d'argent illicites et patchs anti-ondes

Au sein des comptes peu recommandables, on retrouve également des conseils illicites visant à faire croire aux abonnés qu’ils pourraient gagner de l’argent facilement. Julien Bert (1,9 million d’abonnés Instagram) a ainsi été épinglé pour avoir fait la promotion de services de trading illégaux, promettant des “gains certains et réguliers”.

De son côté, Illan Castronovo (2,2 millions d’abonnés Instagram) est visé pour avoir promis un service trompeur de conseils en paris sportifs (au même titre que Mélanie Orlenko), tout en ayant fait la promotion d’un système destiné à détourner l’argent du compte personnel de formation (CPF).

Certains influenceurs ont enfin été visés pour avoir fait la promotion de produits en leur attribuant à tort certaines vertus médicales. L’influenceuse Capucine Anav (1,7 million d’abonnés Instagram) a ainsi été pointée du doigt pour avoir vanté l’absence de bisphénol A dans des tétines, alors même que cette substance est interdite par la loi. Elle a également assuré que des patchs anti-ondes à coller sur son smartphone avaient un intérêt pour la santé, malgré l’absence de toute preuve scientifique à ce sujet.

Malgré ces nombreuses injonctions, les comptes Instagram de l’ensemble des influenceurs visés sont toujours accessibles. Questionnée sur d’éventuelles sanctions qui auraient touché les comptes visés par la DGCCRF, la plateforme n’a pour l’heure pas répondu.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co