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Les vacances d'été des Français auront été bien plus coûteuses qu'en 2020

Selon les relevés de l'Insee, les tarifs des trains, avions et hôtels ont connu une forte envolée estivale, toujours effective en septembre.

Les Français qui sont partis cet été en vacances ont été confrontés à une nouveauté par rapport à l’an passé: les prix ont connu une véritable envolée. Selon l’Insee, les billets de train coûtaient en moyenne 6,9% de plus en juillet que l’année dernière à la même époque.

Cette tendance haussière des tarifs affichés par la SNCF a connu son paroxysme en août (+8,7%) avant une augmentation un peu moins importante en septembre (+6,8%), toujours par rapport au même mois de l’année dernière.

Les tarifs dans l'aérien ont augmenté de 8,7% en septembre

Pour les billets d’avion, les prix ont commencé à augmenter un peu plus tard. Au mois d’août, ils affichaient une hausse sur douze mois de 8,1%. Et la tendance s’est encore légèrement amplifiée en septembre (+8,7%).

Les hôteliers ont été, eux, plus lents à renchérir leur tarif. Sans doute parce qu’avant d’augmenter leur prix, ils ont voulu être certains que la demande allait suivre, qu’ils auraient toujours des clients faisant grimper leur prix. Après une hausse de 3,4% sur douze mois en août, la progression s’est faite encore plus sensible le mois dernier (+6,6%, toujours par rapport à septembre 2020).

+ 10% pour les taxis-VTC en juillet

L’Insee a également mesuré une hausse significative des prix des taxis et VTC. En fait avant tout d’Uber et consorts qui modifient leurs tarifs en temps réel en fonction de l’offre et la demande. En juillet, la hausse a même atteint 10% en juillet.

En fait, les vacanciers n’ont été épargnés par l’inflation que dans une seule catégorie d’établissements, les cafés, bars, restaurants. Sur toute la saison estivale, la hausse des prix par rapport à 2020 s’est limitée à 1,3%.

Cette relative modération s’explique aisément. En 2020, les restaurateurs n’avaient pas du tout augmenté le prix de leurs menus, pas plus que les cafetiers n’avaient revu à la baisse le prix de l’expresso, du demi ou du pastis. Alors que la SNCF, Air France, Transavia, easyJet et la plupart des hôteliers, avaient, eux, sensiblement baissé leurs tarifs pour attirer des clients.

La folle envolée du prix des locations de voitures

D’ailleurs si on compare les prix relevés par l’Insee par rapport à ceux de 2019, on voit qu’à la SNCF, ils ont tout juste retrouvé leur niveau d’avant-crise et que dans l’aérien, ils restent toujours inférieurs (-3,1%).

En revanche, parmi les prestataires de service utilisés par les vacanciers, il en est deux dont les tarifs se sont clairement envolés: les taxis-VTC (+6,4% en moyenne sur toute la saison estivale par rapport à 2019) et les locations de voitures. Impossible d’avoir, pour la France, un chiffre fiable sur les tarifs des loueurs, l’Insee les englobant avec ceux des parcs de stationnement!

Mais les comparateurs de prix ont observé de très fortes hausses. Et l’équivalent allemand d’lnsee, Destatis a publié sur son site cette courbe édifiante permettant de visualiser la hausse brutale des tarifs de location (en rouge) et de la comparer avec l’inflation (en bleu). Rien qu’en août, l’envolée a atteint 53% !

En bleu, indice des prix à la consommation. En rouge, évolution des tarifs de location auto
En bleu, indice des prix à la consommation. En rouge, évolution des tarifs de location auto © Destatis

Du jamais vu. Et tout laisse à penser que le marché français n’a pas échappé à cette incroyable envolée, puisque ses causes sont les mêmes partout. Les constructeurs automobiles ont été contraints de réduire leur production, faute de composants. Et les loueurs qui sont des gros clients n’ont donc pas reçu assez de voitures. Voilà pourquoi face à une demande qui a augmenté, les prix des locations de voitures ont explosé. Et cela n'est pas près de s'arrêter.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco