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Le rappeur Booba lance sa propre agence d'influenceurs "éthiques"

Une façon pour le rappeur Booba de changer le secteur de l'intérieur, lui qui s'était lancé depuis des mois dans une campagne contre les "influvoleurs" aux pratiques commerciales trompeuses. Avec des méthodes elles-mêmes critiquées.

Après en avoir dénoncé les dérives, changer le secteur de l'intérieur. C'est visiblement l'objectif du rappeur Booba, qui a annoncé le lancement de sa propre agence d'influenceurs "éthiques", Starting Blok.

Le collectif, dévoilé le 9 novembre, a été créé par le rappeur (de son vrai nom Élie Yaffa) avec sa manageuse Anne Cibron et Claire Dabrowski, ex-directrice du développement pôle Influence chez Webedia. Il ambitionne de regrouper des "talents urbains" dans des domaines comme les sports urbains, le street art ou le stand up.

Surtout, la communication de Starting Blok met l'accent sur sa volonté d'"éthique". Son compte sur Twitter (rebaptisé X) le présente comme "un collectif influent et responsable", et le rappeur assure dans un tweet que les influenceurs sous sa bannière seront "réunis autour d'une charte éthique".

Une volonté de trancher avec certaines pratiques du secteur dénoncées depuis longtemps par le rappeur et beaucoup d'autres. Placements de produits non déclarés, promotion de produits de mauvaise qualité voire interdits, escroqueries… De nombreux influenceurs ont été épinglés par les internautes et la justice ces derniers mois, en particulier depuis l'adoption d'une nouvelle loi pensée pour mieux encadrer ce secteur.

Mais Booba n'échappe pas non plus aux critiques. Le rappeur est lui aussi pointé du doigt pour ses méthodes de communication sur les réseaux: il est par exemple accusé d'inciter au cyberharcèlement des influenceurs qu'il cible à répétition. Il a également laissé croire dans plusieurs tweets qu'il détenait des images d'une prétendue sextape de la "papesse des influenceurs" Magali Berdah – une vidéo qui n'existe pas, selon l'intéressée.

Des pratiques qui donnent encore aujourd'hui lieu à plusieurs batailles judiciaires, notamment avec Magali Berdah. Parmi les procédures en cours, le rappeur a été mis en examen en octobre pour "harcèlement moral aggravé" contre cette dernière. L'agente d'influenceurs lui réclame 30 millions d'euros, l'accusant d'avoir mené "une campagne monstrueuse de dénigrement" contre son agence Shauna Events.

Luc Chagnon