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Immigration: Emmanuel Macron n'exclut pas d'avoir recours au 49.3 pour faire passer le projet de loi

Emmanuel Macron, le 21 juin 2023, à Paris

Emmanuel Macron, le 21 juin 2023, à Paris - BERTRAND GUAY / AFP

Le chef de l'État ne veut pas "être bousculé par des majorités de fortune ou des blocages" lors de l'examen du texte sur l'immigration au Parlement.

L'exécutif ne s'en cache pas depuis plusieurs semaines: il pourra avoir recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer des textes sans majorité au Parlement. Ce sera sûrement le cas de la loi immigration. Le président de la République n'y a pas fermé la porte lors d'une interview donnée au Figaro Magazine publiée ce mercredi.

"Je ne veux pas être bousculé par des majorités de fortune ou des blocages (…). J'utiliserai ce que la Constitution me permet de faire", a confié Emmanuel Macron.

Cette idée avait déjà été évoquée sur BFMTV par la Première ministre la semaine dernière, mais concernant les budgets de 2024. À l'approche des projets de loi, Élisabeth Borne avait préparé les esprits à l'usage de 49.3 en série.

"Je n'ai aucun état d'âme sur le fait que notre pays a besoin d'un budget", a précisé la locataire de Matignon qui veut "continuer à prendre ses responsabilités".

Le 49.3 est une disposition constitutionnelle qui permet d'adopter un texte sans passer par un vote. Après avoir indiqué l'"objectif" de ne plus l'utiliser en avril dernier, la dirigeante a ensuite assuré ne "pas pouvoir garantir" qu'elle n'utilisera plus le 49.3.

Depuis la Nouvelle-Calédonie à la fin du mois de juillet, Emmanuel Macron avait déclaré avoir "bon espoir que les oppositions républicaines qui souhaitent que le pays soit mieux protégé dans ses frontières" aident la macronie "à bâtir un texte", sans oublier de mentionner que "la Constitution prévoit des chemins pour les textes et j'aurai la responsabilité que l'efficacité soit au rendez-vous".

"Un pays d'immigration"

Lors de cette interview à nos confrères dans son avion entre Nouméa et Paris, le chef de l'État a aussi déclaré, toujours sur le thème de l'immigration: "Nous avons toujours été un pays d'immigration et nous continuerons de l'être."

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Une nouvelle fois, il a voulu faire la différence entre "immigration et intégration". "Nous avons très clairement un problème d'intégration", a-t-il déploré. Emmanuel Macron a alors pris l'exemple des récentes émeutes en France après la mort du jeune Nahel à Nanterre, tué lors d'un contrôle de police.

"Ces émeutes ne sont pas un sujet d'immigration actuelle. C'est un sujet plus large de difficultés de certaines villes, de difficultés socio-économiques, de difficultés d'intégration dans certains cas et de fonctionnement de la démocratie à l'heure des ­réseaux sociaux", a-t-il tenu à rappeler.

Alors que certaines voix s'élevaient pour sanctionner les parents d'émeutiers, notamment chez Les Républicains, Emmanuel Macron a fermé la porte à la suppression des allocations familiales. "On doit accompagner ces familles: donner beaucoup plus de moyens, mieux les préparer et en même temps les responsabiliser." Des "politiques de sanction" seront néanmoins appliquées aux parents "vraiment dans l'irresponsabilité".

Théo Putavy