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Élysée

École, émeutes, loi immigration... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron lors d'une interview présidentielle depuis Nouméa le 24 juillet 2023

Emmanuel Macron lors d'une interview présidentielle depuis Nouméa le 24 juillet 2023 - BFMTV

Le chef de l'État s'est voulu à l'offensive pour clôturer la première année de son second mandat et faire le bilan des "100 jours d'apaisement". Sans grande annonce, le président a promis "de l'ordre, de l'ordre, de l'ordre" et mis le cap sur le projet de loi immigration.

Trente minutes en guise de conclusion des "100 jours d'apaisement" promis par Emmanuel Macron. En déplacement depuis Nouméa, le chef de l'État a tenté de dresser un cap pour sa septième année de mandat.

• Élisabeth Borne, "le choix de l'efficacité"

Une semaine jour pour jour après avoir maintenu la Première ministre à son poste en catimini, le président a défendu "le choix de la confiance, de l'efficacité".

Pour se montrer à sa tâche, Élisabeth Borne a d'ailleurs posté sur son compte Twitter quelques minutes avant la prise de parole du président une photo de son nouveau gouvernement, remanié jeudi dans la douleur.

• "Des professeurs devant chaque classe"

À cinq semaines de la rentrée des classes, Emmanuel Macron a réitéré sa promesse de campagne sur le remplacement de chaque professeur absent devant les élèves. Charge désormais à Gabriel Attal, le nouveau ministre de l'Éducation nationale, de mettre en musique la mesure.

Le président a encore reconnu "les limites et les difficultés" de la réforme du baccalauréat, défendue par Jean-Michel Blanquer lors du précédent quinquennat. Un nouveau calendrier des épreuves de spécialité, désormais fixées en mars, pourrait être annoncé.

• Après les émeutes, "un retour de l'autorité dans la famille"

Le chef de l'État est revenu sur les émeutes urbaines qui ont enflammé une partie de la France pendant 6 nuits fin juin. "Le retour de l'ordre a prévalu", s'est félicité Emmanuel Macron, soulignant "le travail remarquable" de son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

"On a eu une réponse judiciaire implacable", a encore souligné le président, appelant au retour à "l'ordre, l'ordre, l'ordre". Le dirigeant veut "responsabiliser certaines familles" tout en appelant à en "accompagner d'autres".

• Une hausse des tarifs de l'électricité "importante" mais "proportionnée"

Les prix de l'électricité vont augmenter de 10% au 1er août prochain. Un coût loin d'être neutre pour le porte-monnaie des Français déjà sous forte pression avec l'inflation. Si le président a reconnu une hausse "importante", il l'a jugée "proportionné", prenant à témoin les autres pays européens qui ont connu des hausses beaucoup plus importantes.

Le chef de l'État a encore confirmé une baisse d'impôts de 2 milliards d'euros d'ici 2027, renvoyant au futur projet de loi de finances à l'automne prochain.

• Macron reconnaît "l'émotion des policiers" mais rappelle que "nul n'est au-dessus de la loi"

Le locataire de l'Élysée a botté en touche après la polémique liée aux propos de Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale. Ce haut fonctionnaire a réclamé la libération d'un policier marseillais en détention provisoire, mis en examen pour des faits de "violences en réunion" sur un jeune homme de 21 ans en marge des émeutes.

"Je ne me prononcerai pas", a d'abord réagi le président en vertu de "la séparation des pouvoirs". Tout en assurant comprendre "l'émotion des policiers", il a appelé au respect de "la déontologie". "Nul n'est au-dessus de la loi", a encore insisté le président.

• Des mesures "secteur par secteur" pour l'écologie

Face à l'accélération du réchauffement climatique, actuellement symbolisée par la vague de chaleur qui a touché une partie de la France ces derniers jours, le président a annoncé des objectifs de baisse de gaz à effet de serre "secteur par secteur".

"On fera des économies sur certains sujets, mais on va investir sur l'écologie dès l'année prochaine", a encore promis le président. Le chef de l'État a encore assuré que "la France était mieux préparée que l'an dernier" face aux risques d'incendie.

• Loi immigration: Macron a "bon espoir" d'un vote avec les "oppositions républicaines"

Enfin, interrogé sur le projet de loi immigration au point mort depuis la réforme des retraites, le président a tendu la main aux "oppositions républicaines" pour aider Élisabeth Borne à "bâtir un texte".

Tout en n'hésitant pas à brandir le recours à un 49.3 si nécessaire: "la Constitution prévoit un chemin" pour que "l'efficacité soit au rendez-vous".

Marie-Pierre Bourgeois