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Police-Justice

"Avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison": Laurent Nunez "partage les propos" du chef de la police

Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, le 27 mars 2023 à Paris

Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, le 27 mars 2023 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le préfet de police de Paris dit sur Twitter partager les propos de Frédéric Veaux. Dans "Le Parisien", le patron de la police estime qu'un policier ne doit pas être placé en prison avant d'être jugé, "même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail."

Un soutien qui ne passe pas inaperçu. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, dit ce dimanche soir "partager" les propos du Directeur général de la police nationale (DGPN) qui, dans Le Parisien, estime qu'"avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison".

Frédéric Veaux était interrogé par le quotidien régional sur le mouvement de protestation de policiers marseillais qui réclament la libération d’un fonctionnaire de la BAC mis en examen et écroué dans un dossier de violences.

"Le savoir en prison m'empêche de dormir", a assuré le patron de la police, affirmant que "dans ce type d’affaires, le placement sous mandat de dépôt (l'emprisonnement, ndlr) n’est pas la solution."

"Fier d’avoir été préfet de police des Bouches-du-Rhône"

"Je partage les propos du DGPN", écrit sur Twitter le préfet de police de Paris et ancien secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur. "Fier d’avoir été préfet de police des Bouches-du-Rhône et aujourd’hui à la tête des 30 000 policiers de Paris et de l’agglomération parisienne", lance-t-il.

Les propos de Frédéric Veaux, patron de la police, ont été aussi relayés par le compte Twitter officiel de la porte-parole de la police nationale, la commissaire divisionnaire Sonia Fibleuil.

Indignation à gauche

"Donc le porte-parolat de la police relaie une position qu’on imagine personnelle du DGPN, qui s’assied ainsi sur le devoir de réserve. Et qui met la pression sur le ministre, ou joue les poissons-pilotes pour lui. Ça s’appelle un coup de force", dénonce le député socialiste Jérôme Guedj.

L'élu de l'Essonne n'est pas le seul à dénoncer les propos de Frédéric Veaux. Plusieurs députés de la Nupes écrivent sur Twitter ce dimanche soir leur indignation.

"La police républicaine a perdu sa boussole", lance Carlos Martens Bilongo (LFI), tandis que sa collègue Nadège Abomangoli dénonce "une attaque en règle inouïe contre notre République".

"Gravissime, toute la hiérarchie policière se place au dessus de la justice & des règles de la détention provisoire et le ministre de l’Intérieur est en arrêt maladie ! Ce qui se joue là, c’est la démocratie et le respect de l’Etat de droit. Le Parlement doit être réuni en urgence", demande de son côté le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Ariel Guez