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"Le mouvement doit se durcir": plusieurs commissariats marseillais à l'arrêt en soutien aux policiers interpellés

En raison des nombreux policiers en arrêt maladie, seules les plaintes "les plus urgentes" ont été acceptées dans les commissariats marseillais ce week-end. Les agents protestent contre le placement en détention provisoire de l'un des leurs, accusé de violence lors des émeutes.

La fronde se poursuit dans la cité phocéenne. Les policiers marseillais continuent de protester contre la décision prise par la justice de mettre en examen dans la nuit de jeudi à vendredi quatre policiers de la Brigade anticriminalité.

L'un d'eux avait été placé en détention provisoire, alors que les quatre agents sont soupçonnés d'avoir roué de coups un jeune homme à Marseille en marge des émeutes ayant embrasé la France début juillet.

Contestant cette incarcération, qu'ils jugent abusive, de nombreux policiers ont déposé des arrêts maladies en fin de semaine dernière. En raison de ces derniers, seules les plaintes "les plus urgentes" ont été acceptées dans les commissariats marseillais dans le week-end, comme a pu le constater BFMTV ce dimanche.

Les plaintes filtrées

Devant le commissariat du 15e arrondissement de Marseille, plusieurs habitants entamaient, ce dimanche devant les grilles du poste, des négociations avec les policiers.

Sonner à l'interphone, stipuler les raisons de sa plainte et espérer être reçu. "Hier, quand j'ai appelé les commissariats, je me suis déplacée et ce n'était pas très possible qu'ils prennent ma plainte parce qu'il n'y avait pas assez de policiers sur place", témoigne une plaignante au micro de BFMTV.

"Mon fils mineur s'est fait agresser, et opérer par la suite, donc c'était un peu inquiétant d'appeler le 17 et que l'on ne nous réponde pas", précise cette dernière sur notre antenne.

Les plaintes pour violences conjugales ou vols de véhicule continuent d'être enregistrées par les forces de l'ordre. À l'inverse, les personnes victimes par exemple d'un simple vol sont invitées à revenir au commissariat à partir de lundi.

Un autre Marseillais confie justement auprès de BFMTV être venu au commissariat "pour un vol de sac". Ce dernier a, de son côté, été renvoyé chez lui par les agents de police. "On nous a refusé la plainte, on nous a dit de repasser demain parce qu'ils sont en sous-effectif", témoigne-t-il.

Près de 800 policiers en arrêt?

Du côté des forces de l'ordre, certains n'entendent pas arrêter leur mobilisation dès à présent. Au contraire, certains aimeraient d'ailleurs le voir "se durcir" dans les prochains jours. "On a vu que toutes les actions que nous avons menées par le passé (...) n'apportent rien", témoigne un policier marseillais en arrêt auprès de BFMTV.

Ce dernier indique que lui et ses collègues "ont décidé de passer à l'étape supérieure" en "restant à la maison" afin de montrer à la population qu'ils sont "importants pour eux". Au total, selon l'agent, "aux alentours de 780" policiers étaient en arrêt de travail ce week-end.

"Nous ne sommes là que pour les protéger, nous sommes des gardiens de la paix. (...) Le mouvement peut se durcir, selon moi il devrait se durcir pour montrer que nous sommes déterminés", indique le policier au micro de BFMTV.

Plusieurs autres membres des forces de l'ordre à Marseille ont confié auprès de BFMTV vouloir prolonger leurs arrêts de travail dans les prochains jours.

Alixan Lavorel