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Élysée

Émeutes: Emmanuel Macron veut des "sanctions", mais refuse de "supprimer les allocations familiales"

Dans les colonnes du "Figaro", le président de la République revient sur les émeutes qui ont éclaté début juillet en France. Il assure vouloir des "politiques de sanctions" quand des parents "sont vraiment dans l'irresponsabilité".

Après les émeutes, de nouvelles sanctions? Dans les colonnes du Figaro Magazine, à l'issue de son déplacement en Nouvelle-Calédonie, le président de la République Emmanuel Macron "s'est confié" à nos confrères à propos des nuits de heurts en réaction à la mort de Nahel fin juin et début juillet, tué par un policier à Nanterre.

Emmanuel Macron affirme qu'il faut "accompagner" les familles des émeutiers, qui ont été en grande majorité des jeunes de moins de 18 ans. Selon lui, il faut "donner beaucoup plus de moyens, mieux les préparer (...) et en même temps les responsabiliser."

Le président de la République veut des "politiques de sanction" quand des parents "sont vraiment dans l'irresponsabilité". Toutefois, le président de la République refuse de "supprimer les allocations familiales" aux parents dont les enfants ont été interpellés, comme le veulent Les Républicains.

Cette proposition "idéologise le débat" et risquerait "d'aggraver le problème", justifie Emmanuel Macron.

Devant des policiers début juillet, il avait dit vouloir "sanctionner financièrement et facilement les familles", dès "la première infraction." Mais cette sanction financière doit être mise en place "au cas par cas, et pas forcément par les allocations familiales", avait expliqué le président de la République.

Les émeutes, "pas un sujet d'immigration actuelle"

Le locataire de l'Élysée estime qu'il faut mettre "beaucoup de moyens" dans la justice, relatent nos confrères du Figaro Magazine.

"Il y a eu une réponse implacable", se félicite d'ailleurs Emmanuel Macron.

Des peines très sévères ont en effet été prononcées contre les personnes interpellées lors des émeutes début juillet. Un jeune homme a ainsi été condamné à dix mois de prison ferme après avoir été arrêté, à la sortie d'un magasin pillé, une canette de Red Bull à la main.

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"C'est un sujet plus large de difficultés de certaines villes, de difficultés socio-économiques, de difficultés d'intégration dans certains cas et de fonctionnement de la démocratie à l'heure des ­réseaux sociaux", estime le président de la République.

Il rappelle qu'une écrasante majorité (90%) des personnes interpellées sont de nationalité française. "Après, on n'a pas de statistiques ethniques dans notre pays. Il y a des Français issus de l'immigration, d'autres qui ne sont pas issus de l'immigration."

Interrogé sur son absence de réaction immédiate sur les émeutes, Emmanuel Macron s'est aussi défendu. "Je me suis gardé de réagir à chaud. Je l'ai fait à dessein. Parce que dans les moments d'émotion, on est sommé de choisir son camp. Et donc on dit toujours des bêtises", affirme-t-il.

Ariel Guez