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Les Républicains

Retailleau déplore "une régression ethnique" des émeutiers, les insoumis dénoncent son "racisme crasse"

Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, le 15 mars 2023 au Sénat à Paris

Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, le 15 mars 2023 au Sénat à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le président des sénateurs républicains juge que les émeutes ont lieu dans "des quartiers où il y a de forts taux migratoires", s'inquiétant "de jeunes issus de l'immigration". La France insoumise n'a guère apprécié ces mots, dénonçant "des propos racistes".

Une phrase qui suscite la colère dans les rangs de la gauche. Bruno Retailleau, le patron des sénateurs Les Républicains a fait le lien entre les émeutes qui secouent une partie de la France depuis la mort du jeune Nahel tué par un tir de policier à Nanterre mardi dernier et l'immigration, au grand dam de la gauche.

"Racisme crasse d'un Président de groupe en déroute qui n'a plus de Républicain que le nom", a ainsi jugé Mathilde Panot, la patronne des députés insoumis sur son compte Twitter.

"Une sorte de régression vers les origines ethniques"

Le sénateur de droite, longtemps proche de François Fillon et qui appelle à l'état d'urgence face aux violences a assuré ce mercredi matin sur France info avoir "questionné de nombreux maires" qui "tous vous le disent".

"C'est dans les quartiers où il y a de forts taux migratoires" qu'ont lieu les émeutes, a expliqué l'élu du Palais du Luxembourg.

Avant d'ajouter: "certes, ce sont des Français mais ce sont des Français par leur identité et malheureusement pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques". Dans les faits, il est impossible de connaître l'origine des parents des émeutiers, les statistiques ethniques étant interdites en France.

"RIP la droite républicaine"

Gérald Darmanin a avancé un tout autre constat devant les députés mardi lors des questions d'actualité au gouvernement. Le ministre de l'Intérieur a fait valoir que "moins de 10% des interpellés étaient étrangers" et "90%" d'entre eux étaient de "nationalité française".

Parmi les profils évoqués par la police, on compte de nombreux jeunes âgés de 14 à 18 ans, souvent très mobiles et utilisant des outils comme Whatsapp et Telegram pour communiquer entre eux de façon directe.

"Ceci est un propos raciste. RIP (Rest in peace - repose en paix en français NDLR) la droite républicaine", s'est agacé de son côté Manuel Bompard, le numéro 1 de La France insoumise.

Même son de cloche du côté de la députée insoumise Clémentine Autain qui a dénoncé "le racisme dégoulinant" de "ces gens" qui "osent donner des leçons de bonne tenue républicaine".

"Un imaginaire raciste"

L'élu de droite, qui a longtemps été un proche de Philippe de Villiers, a multiplié les propositions de loi marquées à droite ces dernières années, de l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans, à l'instauration de peines de prison dès le premier acte délinquant en passant par la suspension des aides sociales aux familles qui ont un enfant "délinquant".

"On a souvent présenté la France comme un anti-modèle, un contre-exemple. Comment voulez-vous faire aimer la France à des jeunes issus de l'immigration si vous dites que la France est détestable?", s'est encore interrogé le sénateur.

La porte-parole du Parti socialiste et députée Fatiha Keloua Hachi a dénoncé de son côté "un imaginaire raciste selon lequel un jeune Français, dont les liens familiaux le rattachent à un pays d’Afrique, commettra plus de délits que son voisin, français depuis 12 générations".

Marie-Pierre Bourgeois