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Italie: 1.500 personnes font le salut fasciste à Milan, la justice ouvre une enquête

Des militants font le salut fasciste à Milan, le 29 avril 2024

Des militants font le salut fasciste à Milan, le 29 avril 2024 - TG3 / X

Plus d'un millier de manifestants ont réalisé le salut fasciste en pleine rue à Milan ce lundi, poussant la justice à ouvrir une enquête.

Une scène qui semble se répéter en Italie, et qui rappelle une période sombre de l'histoire. Ce lundi 29 avril, environ 1.500 militants d'extrême droite ont marché au flambeau dans les rues de Milan avant d'exécuter le salut fasciste, ou salut romain. Alignés en rangs, les manifestants ont tendu le bras et crié à plusieurs reprises "présent!" lors d'un rituel de type paramiltiaire.

La manifestation commémorait la mort en 1975 de Sergio Ramelli, jeune militant du Mouvement social italien (MSI), parti néofasciste fondé après la mort du dictateur Benito Mussolini. Membre de l'organisation de jeunesse du MSI, l'étudiant a été tué par des militants d’Avanguardia operaia, un groupe d’extrême gauche italien, alors que l'Italie était secouée par les violences politiques des "Années de plomb".

Selon l'agence de presse italienne Ansi, le procureur de Milan a ouvert une enquête sur ce rassemblement. La justice s'intéresse par ailleurs à une autre manifestation similaire, samedi dernier au cimetière de Milan, qui célébrait la République sociale italienne de Benito Mussolini.

Flou juridique autour du salut fasciste

Le salut fasciste, similaire au salut nazi, a fait l'objet en février d'une décision de la Cour suprême de cassation italienne, mais cette dernière suscite des divergences d'interprétation et laisse aux tribunaux une importe marge de manœuvre.

Si la Cour estime que le salut romain constitue bien un délit d’apologie du fascisme, elle demande aux juges de "prendre en compte le danger concret de réorganisation du parti fasciste dissous", un obstacle qui empêche la condamnation dans la plupart des cas selon de nombreux juristes.

L'héritage du dictateur Benito Mussolini continue de diviser en Italie, où l'exhibition en pleine rue de symboles nazis ou fascistes n'est pas chose rare. En janvier dernier à Rome, des centaines de personnes avaient elles aussi rendu hommage à un militant du MSI en réalisant un salut fasciste.

L'actuelle cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a elle-même adhéré dans les années 90 au parti néofasciste, avant de rejoindre à sa dissolution un parti héritier du MSI, l'Alliance nationale. Désormais membre du parti d'extrême droite Frère d'Italie, celle qui qualifiait dans ses jeunes années le Duce de "bon politicien" a nié lors de son arrivée au pouvoir toute "proximité" avec le fascisme.

François Blanchard