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Italie: des centaines de militants font le salut fasciste dans la rue à Rome

Des centaines de personnes rassemblées à Rome effectuent un salut fasciste, le 7 janvier 2024

Des centaines de personnes rassemblées à Rome effectuent un salut fasciste, le 7 janvier 2024 - X / @PBerizzi

Dans la capitale italienne, des centaines de militants néofascistes ont rendu hommage à trois des leurs assassinés pendant les "années de plomb".

"On se croirait en 1924, à l'apogée de l'ère fasciste", s'émeut le journal La Repubblica. C'est pourtant bien en 2024, ce dimanche 7 janvier, que des centaines de saluts fascistes ont pu être observés à Rome, à la vue de tous.

La scène se déroule sur la via Acca Larentia, devant l'ancien siège du Mouvement social italien (MSI), parti néofasciste fondé après la mort de Benito Mussolini.

Les centaines de militants présents dimanche y commémoraient la mort au même endroit de deux militants de l'organisation de jeunesse du MSI, assassinés dans un attentat d'extrême gauche en 1978. Alors que l'Italie était secouée par les violences politiques des "Années de plomb", un troisième jeune militant était mort dans des affrontements avec la police.

Dans des vidéos partagées par des riverains, selon La Stampa, on peut voir les néofascistes lever le bras et crier "presente" (présent) durant un rituel paramilitaire.

Commémorations officielles

Le quotidien La Repubblica souligne que ce rassemblement a eu lieu après des "commémorations officielles" auxquelles ont participé le président de la région Latium Francesco Rocca et le conseiller à la Culture de la ville de Rome, Miguel Gotor.

Le premier a salué la mémoire "de ces garçons tués au nom de leurs idées et convictions politiques, afin que cela ne se reproduise plus", quand le second a voulu "rappeler que le militantisme politique ne peut jamais justifier la violence et l’effusion de sang".

Faure dénonce les "pulsions fanatiques" libérées par "l'extrême droite"

À gauche, ces saluts fascistes ostentatoires ont indigné. "Ce qui s'est passé n'est pas acceptable (...) Les organisations néofascistes doivent être dissoutes, comme le dit la Constitution", a réagi sur Facebook dimanche la secrétaire du parti démocrate italien, Elly Schlein.

"Georgia Meloni un an et deux mois plus tard... Voilà les pulsions fanatiques que libère l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir", a déclaré en France le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur X.

L'héritage du dictateur Benito Mussolini continue de diviser en Italie, où l'exhibition en pleine rue de symboles nazis ou fascistes n'est pas chose rare.

L'actuelle cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a elle-même adhéré dans les années 90 au parti néofasciste Mouvement social italien, avant de rejoindre à sa dissolution un parti héritier du MSI, l'Alliance nationale. Désormais membre du parti d'extrême droite Frère d'Italie, celle qui qualifiait dans ses jeunes années Mussolini de "bon politicien" a nié lors de son arrivée au pouvoir toute "proximité" avec le fascisme.

François Blanchard