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Émeutes, santé mentale... Emmanuel Macron veut lancer de nouveaux conseils nationaux de la refondation

Emmanuel Macron à l'Élysée lors du Conseil national de la refondation le 7 septembre 2023

Emmanuel Macron à l'Élysée lors du Conseil national de la refondation le 7 septembre 2023 - Thomas Padilla / POOL / AFP

Le président compte sur cet organe qui réunit parlementaires, associations et élus locaux pour dégager des pistes de réflexion autour des émeutes et de la santé mentale. Emmanuel Macron table également sur le projet de loi "bien vieillir", au point mort depuis des mois.

Emmanuel Macron persiste et signe. Lors de la troisième édition du Conseil national de la refondation (CNR), à la peine depuis son lancement, le président a annoncé de nouvelles moutures. Avec un objectif: dégager des consensus autour de la question des émeutes et de la santé mentale et espérer trouver des solutions.

En recherche depuis plusieurs semaines de consensus, le chef de l'État compte donc sur cet organe pensé pour réunir "les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires" pour tenter de comprendre les nuits d'émeutes qui ont enflammé une partie de la France fin-juin. Ces événements étaient liés à la mort du jeune Nahel tué par un tir de policier à Nanterre.

"Un travail en profondeur" sur les émeutes

Le chef de l'État avait déjà promis "un travail en profondeur" pour en comprendre les causes et en tirer les leçons nécessaires en marge d'un sommet de l'Otan mi-juillet.

Le président compte également lancer une réflexion spécifique sur la santé mentale. Interpellé par HugoDécrypte sur la souffrance mentale d'une partie des jeunes lundi soir, Emmanuel Macron avait regretté "un manque de bienveillance dans le système scolaire et estudiantin".

Il y a urgence: un jeune sur cinq souffre aujourd'hui de troubles dépressifs. Le nombre de suicides chez les moins de 25 ans a fortement augmenté depuis la crise du Covid-19.

Un texte sur le bien vieillir dans les tuyaux depuis des semaines

Le locataire de l'Élysée compte également bien faire atterrir la loi sur "le bien vieillir" au point mort depuis des mois. Déjà suspendue en avril dernier, elle devait revenir à l'Assemblée nationale fin juillet. Elle a finalement été à nouveau reportée: les députés avaient dû se pencher en urgence sur le projet de loi pour accélérer les bâtiments détruits pendant les émeutes.

Pire encore pour ce texte: la députée macroniste Monique Iborra avait renoncé à en être la rapporteure, dénonçant un texte "pas adapté" aux urgences actuelles. L'élue réclamait notamment une réforme sur le "reste à charge" dans les maisons de retraite en fonction des revenus, ce qui avait été refusé par le ministre des Solidarités de l'époque Jean-Christophe Combe.

Le reste à charge médian pour les personnes âgées en maison de retraite (autrement dit le coût de l'établissement moins les allocations reçues) était de 1850 euros en 2019. Un montant inaccessible pour bien des personnes âgées et leurs proches.

Une proposition de loi sur le logement "présentée très bientôt"

L'idée de cette proposition de loi était pourtant de "répondre aux défis du vieillissement" - une promesse d'Emmanuel Macron déjà avancée en 2018 puis en 2020. Élisabeth Borne a de son côté réitéré sa volonté de créer 50.000 postes dans les Ehpad d'ici 2030.

Enfin, la question du secteur du logement qui traverse une grave crise entre panne de crédit immobilier, forte hausse des taux et baisse du nombre de biens à louer, a fait réagir toutes les parties prenantes autour de la table. Emmanuel Macron a indiqué que les travaux conduits dans le cadre du CNR logement devrait aboutir à une loi sur le logement "présenté très bientôt", sans calendrier spécifique.

Ces déclarations de bonne intention passeront-elles le cap du Parlement? L'agenda des députés et des sénateurs s'avère déjà très chargé jusqu'en décembre, entre le budget de l'État et de la sécurité sociale, un projet de loi plein emploi, un autre sur le numérique, d'hypothétiques discussions sur l'immigration et "l'aide active à mourir" en fin de vie.

Léopold Audebert et Marie-Pierre Bourgeois