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Présidentielle: Macron attaque le "tandem d'extrême droite" Le Pen-Zemmour

Lors d'un déplacement en Charente-Maritime, le candidat à la présidentielle a dénoncé la "banalisation" de l'extrême droite mais s'est refusé à commenter le risque d'une victoire de Marine Le Pen.

"Je n'ai jamais banalisé le Front National", "il y a un tandem d'extrême droite, que je combats", a lancé le candidat Emmanuel Macron jeudi, interrogé par la presse sur la montée de Marine Le Pen dans les sondages lors d'une bain de foule à Fouras (Charente-Maritime).

"Collectivement j'ai moins entendu dire qu'elle est d'extrême droite. Il y a vingt ans, les médias que vous étiez disaient 'c'est terrible, front républicain'. Les forces politiques républicaines disaient 'jamais'. Il n'y a plus cette réaction-là", s'est-il écrié, à dix jours du premier tour de la présidentielle.

"Les gens l'ont banalisée, ont détourné le regard, on dit: c'est plus sympathique... alors il ne faut pas s'étonner", a-t-il ajouté au sujet de la candidate du Rassemblement national. "Si on dit que c'est un programme gentil, comme les autres, que ce n'est pas d'extrême droite, tout va bien", a-t-il ironisé, appelant le parti de Marine Le Pen de son ancien nom du "Front National", comme pour montrer qu'il n'avait pas changé.

"Convaincre plus de Français qu'il y a 5 ans"

Selon un sondage Elabe publié mercredi, Emmanuel Macron engrangerait 28% des intentions de vote (+0,5 point) au premier tour, pour lequel il terminerait en tête. Mais l'écart avec Marine Le Pen se réduit de sept points au second tour, à 52,5% face à 47,5%.

Interrogé sur le risque d'une victoire de son adversaire, il s'est refusé à commenter "quelque chose qui n'existe pas" et à "faire de la politique fiction". "Je vais me battre pour convaincre plus de Français qu'il y a cinq ans au premier tour et encore davantage au second tour", a-t-il seulement répondu.

En 2017, Emmanuel Macron avait devancé Marine Le Pen au premier tour (24,01% contre 21,30%) avant de la battre largement au second (66,10% contre 33,90).

"Il faut continuer à dire quelle est la vérité des projets, les solutions qu'ils proposent, je les combats avec force", a-t-il conclu, disant respecter les électeurs du RN "car il y a de la douleur, de la peur" mais critiquant "un tandem, porté par un clan et un nouveau venu", une allusion à Eric Zemmour qu'il n'a pas nommé.

Le président-candidat effectuait jeudi en Charente-Maritime sa deuxième visite de terrain depuis le début de sa campagne, après sa journée à Dijon lundi, une visite centrée cette fois sur le thème de l'écologie.

E.R. avec AFP