Tunisie : d'autres figures de l'opposition menacées
Ce vendredi, l'opposant tunisien Chokri Belaïd va être enterré à Tunis. Une journée de vives tensions en Tunisie, redoutée par d'autres membres de l'opposition qui subissent eux aussi des menaces quotidiennes.
C'est le cas de Béji Caïd Essebsi. Premier ministre provisoire pendant quelques mois en 2011, il est depuis près d'un an constamment entouré de gardes du corps et limite ses déplacements. L'homme a beau déclarer avoir "l'habitude des situations difficiles", il concède que la mort de Chokri Belaïd mercredi lui a "fait un coup".
Mais malgré les tensions dans le pays, l’ancien Premier ministre refuse d’avoir peur, car "elle est mauvaise conseillère. Mais je prends la situation très au sérieux", affirme-t-il.
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"Nous avons 14 siècles d'écart"
Défenseur de la laïcité, Béji Caïd Essebsi dit subir la pression constante des islamistes radicaux : "eux et nous, nous avons 14 siècles d’écart. Et ça, je continuerai à le dire, quoi qu’il arrive".
Au siège du parti islamiste Ennahda, on dément toute implication : "C’est un mouvement qui a toujours refusé la violence, explique Faisal Nasser, qui n’a jamais été impliqué dans des actes de violence, même pendant la dictature de Ben Ali."
Jeudi, Ennahda aurait rejeté la proposition du Premier ministre d'un nouveau gouvernement. La crise politique ne fait que commencer en Tunisie.