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Tunisie : les raisons de la colère contre Ennahda

Des manifestations ont éclaté dans tout le pays après la mort de l'opposant Chokri Belaïd.

Des manifestations ont éclaté dans tout le pays après la mort de l'opposant Chokri Belaïd. - -

Assassiné mercredi, Chorki Belaïd était un opposant très vif du gouvernement islamiste. Sa mort met en lumière la position ambigüe du parti islamiste au pouvoir à l'égard de la violence qui s'est emparée de la société tunisienne, notamment via les milices d'Ennahda.

Depuis 24 heures, en Tunisie, la foule scande sans relâche sa colère, après l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd. Dans les cris, on peut notamment entendre "Ennahda, tortionnaire du peuple".

Ennahda, c’est le parti au pouvoir. Un mouvement islamiste légalisé le 1er mars 2011 par le gouvernement d’union nationale, juste après la révolution.

Pour les manifestants, ce sont les milices politiques d’Ennhada qui sont responsables de l’assassinat de Chokri Belaïd, et de toutes les attaques contre l’opposition ces derniers mois. Ces milices, ce sont les ligues de protection de la révolution. Des hommes que le numéro 1 d’Ennahda, Rached Ghannouchi, a même surnommé "la conscience de la révolution".

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Une lutte au sein d'Ennahda

Cette escalade de la violence serait liée à une lutte intestine au sein même du parti islamiste, confronté à une forte impopularité dans le pays.

Une guerre de clan avec d’un côté l’aile dure, salafiste, de Rached Ghannouhci, qui prône la force pour conserver le pouvoir. De l’autre, l’aile laïque, libérale, qui souhaite se diriger vers un régime musulman modéré de type turc.

La veille de sa mort, Chokri Belaïd lui même avait dénoncé la création des milices par l’Etat. Ils les accusait de terroriser les citoyens et entraîner le pays dans une spirale de violence.

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