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Tunisie : revivez la journée de colère qui a suivi l'assassinat d'un opposant politique

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Un des principaux dirigeants du parti d'opposition tunisien, Chokri Belaïd, a été assassiné par balles, mercredi matin. Son frère a accusé Ennahda, le parti islamiste au pouvoir.

Chokri Belaïd, un des principaux dirigeants du parti d'opposition tunisien (le parti des Patriotes démocrates), a été assassiné par balles, mercredi matin. Son frère a immédiatement accusé le parti au pouvoir Ennahda, d'avoir fait assassiner son frère.

Après cet assassinat, la Tunisie est sous tension. Des milliers de personnes ont manifesté à Tunis tandis que le président tunisien, Moncef Marzouki, a quitté précipitemment Strasbourg dans la matinée pour rentrer en urgence en Tunisie.

20h40 - Un policier tué

Un policier a été tué lors des affrontements de l'après-midi avec les manifestants, dans le centre de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

20h10 - Chokri Belaïd sera inhumé vendredi

Le frère de l'opposant politique, Abdelmajid Belaïd, a indiqué que l'inhumation aura lieu vendredi, près de Tunis, après la grande prière.

Les funérailles étaient prévues à l'origine jeudi mais ont été reportées pour les besoins de l'enquête, notamment afin de conduire l'autopsie.

20h05 - Un gouvernement de technocrates apolitiques

Le Premier ministre tunisien, l'islamiste Hamadi Jebali, a annoncé, lors d'une allocution télévisée, son intention de former un gouvernement de "technocrates apolitiques".
"J'ai décidé de former un gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique qui aura un mandat limité à la gestion des affaires du pays jusqu'à la tenue d'élections dans les plus brefs délais", a-t-il déclaré.

19h45 - Vers une dissolution du gouvernement ?

Sur Twitter, l'agence Reuters - qui cite des sources officielles - annonce que le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, membre d'Ennahda, va dissoudre le gouvernement et former un "cabinet d'union nationale", sans préciser quand cette dissolution aurait lieu.

19h - Les Etats-Unis "condamnent fermement" l'assassinat de Chroki Belaïd

Les Etats-Unis ont, à leur tour, "fermement" condamné l'assassinat "odieux et lâche" de l'opposant tunisien, et exhorté le gouvernement à mener une enquête "transparente".

17h02 - Les manifestants érigent des barricades à Tunis

A Tunis, des jeunes manifestants ont attaqué la police à coups de jets de pierres, érigeant des barricades malgré les tirs de lacrymogènes.
Un blindé de la garde nationale continue à tirer des salves de gaz alors que les manifestants utilisent des poubelles, des tables de café, des barbelés et des barrières pour leurs barricades.

Selon la corresponsdante de BFMTV sur place, les affrontements sont de plus en plus violents aux abords du ministère de l'Intérieur, à Tunis.

16h45 - Copé "horrifié" et "consterné"

Dans un communiqué, le président de l'UMP exprime "son horreur et sa consternation" suite à "l’assassinat politique" de Chokri Belaïd et évoque des "signaux provenant de Tunisie (...) extrêmement préoccupants".
"Tout cela n’est en rien conforme à l’image de la Tunisie et à son passé", écrit Jean-François Copé.

16h28 - Vers une grève générale jeudi ?

Quatre formations de l'opposition tunisienne - le Front populaire (gauche), le Parti républicain, Al Massar et Nidaa Tounes (centre) -
ont lancé un appel à une grève générale dans tout le pays, jeudi. Ils ont également annoncé la suspension de leur participation à l'Assemblée nationale constituante (ANC).

15h50 - "L'après révolution est quelque chose d'extrêmement compliqué"

Avant de quitter Strasbourg en urgence, ce mercredi matin, le président tunisien, Moncef Marzouki, a donné une conférence de presse au Parlement européen, au cours de laquelle il a réagi à l'assassinat de Chokri Belaïd.
"Nous nous rendons compte que la révolution est simple. C'est l'après révolution qui est infiniment compliqué", a-t-il dit, visiblement choqué.

15h35 - Heurts entre police et manifestants à Tunis

Des affrontements entre policiers et protestataires ont éclaté devant le ministère de l'Intérieur, à Tunis.
Les manifestants jettent des pierres sur les policiers qui répliquent avec des lacrymogènes et de violents coups de matraque pour disperser la foule.
Des dizaines de personnes continuent d'entourer l'ambulance, malgré les nuages de gaz.

Malgré les tirs de lacrymo, l'ambulance transportant la dépouille de Chokri Belaid s'est engagée sur #Bourguiba twitter.com/_DavidThomson/...
— David Thomson (@_DavidThomson) 6 février 2013

Les manifestants chantent l'hymne national autour de l'ambulance avenue Bourguiba. "Dégage, le peuple veut la chute du régime" #Tunisie
— Inès Bel Aïba (@InesBelAiba) 6 février 2013

15h15 - A Tunis, la foule entoure l'ambulance transportant le corps de Chokri Belaïd

Une foule de manifestants en colère a accompagné l'ambulance transportant le corps de Chokri Belaïd, s'arrêtant symboliquement devant le ministère de l'Intérieur, où, quelques minutes plus tôt, la police chargeait les manifestants.

"Le peuple veut la chute du régime!", scandent les centaines de manifestants rassemblés autour du véhicule transportant la dépouille de l'opposant politique. (photo Fethi Belaïd - AFP)

14h50 - "Un militant déterminé, très engagé"

Chokri Belaïd "avait une parole libre et la dent très dure contre Ennahda", explique Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des droits de l'Homme, interrogée par BFMTV. "Il mobilisait contre le pouvoir en place, clairement".

14h35 - Tirs de gaz lacrymogène contre la foule, à Tunis

La police tunisienne a tiré des gaz lacrymogènes sur les milliers de manifestants réunis à Tunis, face au ministère de l'Intérieur.
Les forces de l'ordre ont répliqué après avoir essuyé des jets de bouteilles et ont pourchassé les manifestants pour les disperser à coups de matraque. (photo Fethi Belaïd - AFP)

14h15 - "Il se sentait menacé"

Interrogé par Europe 1, Morad, un voisin de Chokri Belaïd à Tunis, explique que l'opposant politique se sentait menacé, depuis quelques temps.
"Il y a trois ou quatre mois, il était accompagné d'un garde du corps parce qu'il avait reçu des menaces. Elles n'étaient pas signées, mais des connotations indiquent qu'il s'agit d'islamistes radicaux", explique ainsi Morad, très choqué par l'assassinat, qu'il n'a pas vu, mais entendu.


Tunisie : Chokri Belaïd "se sentait menacé" par Europe1fr

13h45 - "Ce qui arrive est inadmissible"

Houda Hamaoui, militante du Front populaire tunisien, auquel appartenait Chokri Belaïd, a tenu à venir manifester devant l'ambassade de Tunisie, à Paris. Très émue, elle estime que ce qui arrive en Tunisie "est inadmissible".

13h25 - Les locaux du parti Ennahda détruits dans plusieurs villes

Le parti islamiste au pouvoir - qui a rejetté les accusations d'assassinat - est la cible des manifestants dans tout le pays. De nombreux locaux d'Ennahda ont ainsi été incendiés. Ici, à Monastir.

Le Bureau d'#Ennahdha à Monastir est brûlé aussi .. #ChokriBelaïd #FrontPop twitter.com/Al_Pacino_/sta...
— Oueslati.A  (@Al_Pacino_) 6 février 2013

13h18 - A Tunis, une foule de manifestants

Le nombre de manifestants ne cesse de grossir, dans les rues de Tunis, notamment sur l'avenue Bourguiba, qui borde le ministère de l'Intérieur.

L'avenue est noire de monde juste devant le MI. Des milliers de personnes. Quelques mouvements de foules twitter.com/Selim_/status/...
— Selim (@Selim_) 6 février 2013

#Tunisie sur l'avenue Bourguiba des milliers de manifestants crient "dégage" au ministre de l'Interieur islamiste twitter.com/_DavidThomson/...
— David Thomson (@_DavidThomson) 6 février 2013

13h15 - Tirs de gaz lacrymogènes sur la foule à Sidi Bouzid

La police tunisienne a tiré des bombes de gaz lacrymogène sur les manifestants, à Sidi Bouzid, ville située au centre-ouest du pays, d'où était partie la révolution, fin 2010.
Une foule de 200 manifestants avait tenté de prendre l'assaut du siège de la police de la ville. L'armée est également intervenue pour tenter de calmer la foule.

12h55 - Pour Ennahda, les tueurs veulent "un bain de sang" en Tunisie

"Ils veulent un bain de sang mais ils ne vont pas réussir", a estimé Rached Ghannouchi, leader d'Ennahda, le parti islamiste au pouvoir en Tunisie, en dénonçant le meurtre de Chokri Belaïd.
Les proches du défunt accusent le mouvement de Ghannouchi d'être responsable du crime et des locaux d'Ennahda ont été visés par des manifestants dans plusieurs villes du pays.

Des accusations que le chef d'Ennahda a rejettées, les qualifiant de "règlement de compte". "Les bénéficiaires (du crime) sont les ennemis de la révolution, les ennemis de la stabilité, les ennemis d'Ennahda, et les ennemis du gouvernement", a-t-il martelé, ajoutant : "Il est temps de s'unir".

12h50 - Un tournant dans la vie politique tunisienne

Selon la correspondante de BFMTV à Tunis, qui décrit une "angoisse" croissante dans les rues, cet assassinat et les manifestations qu'il est en train de provoquer à travers le pays pourraient marquer un tournant dans la vie politique tunisienne. Explications.

12h35 - Rassemblement devant l'ambassade de Tunisie à Paris

Un appel à un rassemblement devant l'ambassade de Tunisie à Paris a été lancé dès la fin de matinée, ce mercredi, sur les réseaux sociaux.
Dès 11 heures, quelques personnes se sont rendues devant l'ambassade, située rue Barbet de Jouy, dans le 7e arrondissement de la capitale.

RASSEMBLEMENT devant l'ambassade de #Tunisie à #Paris (rue Barbet de Jouy. Paris 7. (Mo St-Francois-Xavier) !RT & COME#ChokriBelaid
— Samia M'timet (@samiamtimet) 6 février 2013

12h28 - Moncef Marzouki dénonce un "odieux assassinat"

Le président tunisien, qui a quitté précipitemment Strasbourg, ce mercredi matin, pour rentrer en urgence à Tunis, a dénoncé "l'odieux assassinat" du leader de l'opposition.

12h15 - François Hollande condamne "avec la plus grande fermeté" l'assassinat de Chokri Belaïd

Le chef de l'Etat français a fermement condamné, ce mercredi matin, l'assassinat du leader du Mouvement des patriotes démocrates de Tunisie et a fait part de la "préoccupation" de Paris face à "la montée des violences politiques" dans ce pays.
Le communiqué de l'Elysée ajoute que la France "appelle au respect des idéaux portés par le peuple tunisien lors de sa révolution" en 2011.

11h53 - Des locaux d'Ennahda attaqués

Des manifestants ont saccagé les locaux du parti islamiste tunisien au pouvoir Ennahda à Mezzouna, près de Sidi Bouzid, et à Gafsa (centre) pour dénoncer le meurtre de Chokri Belaïd. Ils ont incendié les locaux d'Ennahda à Mezzouna et ont saccagé ceux du parti à Gafsa, selon plusieurs témoins.

A Sidi Bouzid, Kasserine, Béja, Bizerte et Tunis des foules manifestaient également leur colère.

11h45 - Un millier de manifestants à Tunis face au ministère de l'Intérieur

Un millier de manifestants se sont réunis devant le ministère de l'Intérieur à Tunis et la foule continuait de grossir en fin de matinée pour dénoncer le meurtre de Chokri Belaïd.

Les manifestants scandent des slogans contre le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement tunisien et chantent l'hymne national face au ministère, situé sur l'avenue Habib Bourguiba, haut lieu de la révolte de 2011.

11h18 - Le président tunisien rentre en urgence

Moncef Marzouki a quitté précipitemment Strasbourg, où il a participé mercredi à une séance du Parlement européen et y a rencontré le président français François Hollande, pour rentrer de toute urgence en Tunisie.

Il devait se rendre jeudi au Caire, depuis la France, pour le sommet de l'Organisation de la coopération islamique, pour lequel il a annulé sa participation à la dernière minute.

11h - Qui était Chokri Belaïd ?

Chokri Belaïd était une figure de l'opposition de gauche et critique acerbe du gouvernement actuel. Il avait rejoint une coalition de partis, le Front populaire, qui se pose en alternative au pouvoir en place.

>> A LIRE : "PORTRAIT - Tunisie : qui était Chokri Belaïd ?"

10h15 - Le Premier ministre tunisien évoque "un acte de terrorisme"

Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali, du parti islamiste Ennahda, a dénoncé cet assassinat, dans la foulée des accusations du frère de Chokri Belaïd.
"C'est un acte criminel, un acte de terrorisme pas seulement contre Belaïd mais contre toute la Tunisie", a-t-il dit à la radio Mosaïque FM, promettant de tout faire pour que le tueur soit arrêté rapidement.

9h30 - Le parti au pouvoir, Ennahda, accusé

Abdelmajid Belaïd a immédiatement accusé le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement tunisien, d'être responsable du meurtre.

"J'emmerde tout le mouvement Ennahda et j'accuse (son chef) Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner mon frère", a-t-il déclaré, sans plus d'explication.

9h17 - Chokri Belaïd a été assassiné, annonce son frère

"Mon frère a été assassiné, je suis plus que désespéré et déprimé", a indiqué Abdelmajid Belaïd, le frère de Chokri Belaïd. Selon l'épouse de l'opposant, il a été touché par deux balles alors qu'il sortait de chez lui.

|||L'ESSENTIEL

• L'opposant Chokri Belaïd a été assassiné par balles, ce mercredi matin, à Tunis, entraînant un mouvement de contestation national

• Mercredi soir, le Premier ministre a annoncé la dissolution du gouvernement en place et la tenue d'élections "dans les plus brefs délais"

Sandrine Cochard et Adrienne Sigel