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Prix des carburants, passage à l'électrique, mobilités... ce que veulent les Français

La réduction des prix des carburants reste une priorité pour une majorité de Français, avec près d'un tiers qui souhaite passer à la voiture électrique dans les prochaines années, mais seulement 24% prêts à abandonner la voiture individuelle, indique l'observatoire des mobilités Ifop pour Sixt.

Alors que le niveau des prix des carburants reste à des niveaux élevés malgré la remise gouvernementale en vigueur depuis le 1er avril jusqu'au 31 juillet, les Français placent la baisse de la facture à la station-service en tête de leur priorité sur l'avenir des mobilités. C'est ce qu'indique le dernier observatoire des mobilités* réalisé par l'Ifop pour Sixt, alors que ce sujet devrait immanquablement être évoqué ce mercredi soir lors du débat d'entre deux tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Dans cette étude, 74% des Français jugent primordiale "une baisse du coût du carburant pour les particuliers". Un caractère prioritaire qui devance des coûts réduits et une qualité de service améliorée dans les transports collectifs, ou le développement des pistes cyclables et des mobilités douces.

Les autres priorités: réseau ferré, environnement et sécurité routière

Logiquement, une large majorité indique que cette réduction du prix du carburant doit être la priorité du gouvernement lors du prochain quinquennat, un sujet évoqué par 78% des sondés.

Parmi les autres thématiques importantes, les Français évoquent "le développement et le maintien des lignes de train dans les territoires ruraux" à 43%, "la réduction de l’impact négatif des transports sur l’environnement (développement des mobilités douces, des véhicules électriques, du transport ferroviaire)" à 35% et "l'amélioration de la sécurité routière" à 31%.

Une voiture toujours aussi indispensable

Dans le contexte de la pandémie de covid-19, l'usage de la voiture individuelle s'est intensifié: 81% des sondés la citent parmi les modes de transports utilisés au quotidien, contre 79% en 2019. La voiture devance ainsi la marche à pied (63%), les transports collectifs (23%) ou encore le vélo (15%).

72% des Français estiment ainsi être dépendant de la voiture, un taux qui monte à 92% dans les communes rurales de moins de 2000 habitants et qui tombe à 47% dans l'agglomération parisienne.

Et cette tendance n'est pas prête de s'arrêter: 41% des Français estiment qu'ils utiliseront de manière plus fréquente leur voiture au cours des prochaines années et 35% autant qu'actuellement. Une hausse du recours aux transports en commun est citée par 35% des sondés, 29% pour les mobilités douces (vélo, trottinettes et autres) et 20% pour le covoiturage.

31% des Français pensent passer à l'électrique

Avec la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes villes et le maintien d'aides à l'achat conséquentes (bonus écologique, prime à la conversion et aides locales), 31% des Français disent avoir l'intention de passer au véhicule électrique dans les prochaines années et 4% en possèdent déjà un. Les intentions d'achat sont plus importantes chez les utilisateurs fréquents de moto et scooter (57%), de trottinette électrique (53%), les taxis et VTC (51%) et de vélos (48%).

Parmi les freins pour passer à l'électrique, le coût à l'achat et de fonctionnement trop élevé est cité à 55% , alors que le prix des voitures, et en particulier des véhicules zéro émission, a fortement augmenté ces derniers temps. L'autonomie, en amélioration sur les modèles les plus récents, rebute encore un tiers des Français, juste devant le manque de bornes de recharge, 26%.

Si le sujet fait débat, la voiture électrique s'impose en tout cas comme une bonne solution pour lutter contre le changement climatique pour 58% des Français, dont 74% chez les jeunes.

La mobilité à partager peine à convaincre

Autre alternative évoquée dans l'étude: ne plus posséder de voiture individuelle pour passer à des transports dits partagés, comme les transports en commun, mais aussi l'autopartage, le covoiturage et les voitures de location. Seulement 24% des Français qui possèdent une voiture (88% de l'échantillon) y sont prêts, 33% en agglomération parisienne et 44% des 18-24 ans.

Parmi les éléments qui pourraient inciter à passer aux mobilités partagées, l'amélioration des transports en commun (fréquence, desserte) est citée par 43% des sondés, devant un coût réduit à 33%, des solutions d'intermodalités plus importantes (parking-relais proches des villes ou des gares par exemple) à 26%, et une offre plus importante de véhicules partagés à 18%.

*L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1501 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans ou plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 12 janvier 2022.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto