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Tiktok: Joe Biden signe la loi sur une possible interdiction aux Etats-Unis

Le Président américain a signé un texte prévoyant l'interdiction de l'application Tiktok aux États-Unis dans un délai de quelques mois, à moins que le réseau social ne coupe ses liens avec sa maison-mère ByteDance.

Ce n'était qu'une question d'heures. Après les décisions de la Chambre des représentants et du Sénat américain, Joe Biden a signé ce mercredi 24 avril le projet de loi pouvant mener à l'interdiction de l'application outre-Atlantique.

Rien d'étonnant, puisque le président américain s'était montré favorable à la mesure. Début avril, Joe Biden avait renouvelé son inquiétude à propos de Tiktok lors d'un échange avec son homologue chinois Xi Jinping. Le réseau social de vidéos courtes est accusé depuis longtemps par Washington d'être sous la tutelle de Pékin, qui s'en servirait pour espionner et manipuler ses 170 millions d'utilisateurs aux Etats-Unis.

De son côté, la société a nié à plusieurs reprises avoir transmis des informations aux autorités chinoises et assuré qu'elle refuserait toute requête éventuelle en ce sens.

Une atteinte à la liberté d'expression

ByteDance, propriétaire de Tiktok, a donc environ un an pour céder les actifs américains de l'application à une autre entreprise qui ne risquerait pas de porter atteinte à la sécurité nationale.

Si le géant de la tech refuse de vendre Tiktok, ou ne trouve pas d'acheteur, l'application pourrait être tout simplement bannie aux Etats-Unis. Dans ce cas, la plateforme serait retirée des magasins d’applications Apple et Google (App Store et Play Store). Ce qui rendrait impossible tout nouveau téléchargement de Tiktok sur mobile.

Mais Tiktok ne l'entend pas de cette oreille. "Le Président a signé une loi conçue pour bannir Tiktok des Etats-Unis. 170 millions d'Américains vont être privés de Tiktok", a réagi Shou Chew, le patron de Tiktok dans une vidéo publiée sur X, ex-Twitter. "Ne faites pas d'erreur. C'est une interdiction de Tiktok, mais surtout une atteinte à votre liberté d'expression."

"Nous irons devant les tribunaux"

Le géant de la tech a d'ores et déjà annoncé vouloir saisir la justice. "Nous sommes confiants et nous allons continuer à nous battre pour vos droits dans les tribunaux", promet le patron du réseau social. "Les faits et la Constitution sont de notre côté. Nous espérons l'emporter à nouveau.

Des procédures judiciaires qui pourraient s'étaler sur plusieurs années et donc retarder le bannissement de la plateforme. "Pendant les procédures, vous pourrez toujours profiter de Tiktok", rappelle-t-il.

"Nous avons mis en place des garde-fous qu'aucune autre compagnie n'a mis en place", insiste Shou Chew, faisant référence notamment au projet Texas qui vise à créer des "bulles" de protection autour des données américaine. "Nous avons investi des milliards de dollars pour protéger vos données et préserver notre plateforme de la manipulation", conclut-il.

Le texte donne également au président américain le pouvoir de désigner d'autres applications comme une menace pour la sécurité nationale si elles sont contrôlées par un pays considéré comme hostile aux États-Unis. L'avenir d'autres applications, comme Capcut (propriété de ByteDance) et AliExpress, semble plus que jamais incertain.

Salomé Ferraris