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Maltraitance, détournement de fonds, placements de produit: Poupette Kenza, l'influenceuse en constante polémique

Connue sur les réseaux sociaux pour dévoiler une très grande partie de son quotidien, l'influenceuse Poupette Kenza n'a eu de cesse d'enchaîner les polémiques depuis le début de sa célébrité, allant parfois jusqu'à des faits graves.

Rares sont les mois sans que Poupette Kenza n'apparaisse au moins une fois en tendances sur Twitter. Cette influenceuse rouennaise aux 1,6 million de followers sur Snapchat (quasiment autant sur TikTok et Instagram) a semble-t-il fait de sa propension au buzz son fonds de commerce.

Dans ses stories, plusieurs dizaines par heure généralement, la jeune femme de 23 ans, qui n'a pour le moment pas répondu aux sollicitations de BFMTV, livre en effet un aperçu ultra détaillé de son quotidien à elle et sa famille, dans les bons comme dans les mauvais moments.

Garde à vue et enquête

Dernier épisode en date: l'annonce tonitruante, et non sans animosité, de son amende reçue par la DGCCRF d'un montant de 50.000 euros (contactée, la DGCCRF a confirmé l'amende) pour "ne pas avoir indiqué la véritable intention commerciale des contenus pour lesquels [sa] société a reçu une contrepartie", sans compter le caractère illicite d'un placement de produit pour un blanchisseur de dents, interdit à la vente en France.

"50 mille euros! Des gros voleurs, j'ai trop les nerfs c'est du vol! Je suis bien contente de partir et vous donner 0 impôt. Vous m'avez bien pouillé avant de partir wallah", a alors réagi l'influenceuse, en plein déménagement vers Dubaï.

Cet épisode de pratiques commerciales trompeuses n'est toutefois que la continuité des comportements répréhensibles dont Poupette Kenza, Kenza Benchrif de son vrai nom, est accusée depuis plusieurs mois.

Un des faits les plus notables est notamment l'accusation de maltraitance et pédopornographie à son encontre. En février dernier, Kenza Benchrif a ainsi été placée en garde à vue pour "soustraction par le parent d'un enfant mineur sans motif légitime à ses obligations légales compromettant sa santé, sécurité, moralité ou éducation" après avoir montré en story son fils se blesser à la tête.

Un passage à l'hôpital plus tard, la jeune femme avait nié toute maltraitance avant d'être placée en garde à vue, rapidement levée avant l'ouverture d'une enquête. Pour le moment, aucune information n'indique que celle-ci a été clôturée. Contacté par BFM TV, le parquet de Rouen n'a pour le moment pas répondu.

Saisie du procureur par des députés

Et cela était sans compter sur les accusations de pédopornographie qui ont suivi en mai dernier. Deux députés, Sarah Tanzili et Bruno Studer, ont notamment saisi le procureur de Rouen pour négligence et publication d'images à caractère pédopornographique après la diffusion sur les réseaux sociaux de Poupette Kenza de vidéos de sa fille "se grattant les fesses" ou encore "dénudée en culotte dans une position lascive sur un canapé".

Des vidéos qui auraient rapidement atterri sur des sites pédopornographiques. De quoi faire réfléchir l'influenceuse, qui affirmera auprès du journal local Paris Normandie avoir pris des mesures pour protéger davantage ses enfants en les exposant moins sur ses réseaux sociaux.

Les enfants, il en était également question en juin 2023 avec une nouvelle accusation envers Poupette Kenza. Cette fois-ci, il lui est reproché d'avoir participé au détournement d'une cagnotte de 200.000 euros pour un orphelinat au Maroc.

L'association en charge de l'orphelinat, Atlas Kinder, indiquait alors vouloir porter plainte pour abus de confiance et détournement de fonds mais également diffamation et harcèlement. Des faits niés en partie par l'influenceuse, qui indiquait en story avoir "mal au cœur de voir que [son] nom rattaché à des choses qui sont tout sauf ses valeurs, ses principes, sa personne" mais qu'elle avait pu être "impulsive" dans ses propos.

Après des dizaines de stories et publications d'un côté et de l'autre, l'association a finalement indiqué début juillet avoir trouvé un accord avec l'influenceuse et sa cousine, également impliquée dans l'affaire.

500.000 followers en quelques heures

Autre fait reproché à Poupette Kenza: ses placements de produits (fréquents) pour des produits en tous genres. Il y a encore quelques jours, l'influenceuse faisait par exemple la promotion de l'épilation laser dans un centre spécialisé. Problème: faire la promotion de ce genre de pratiques est interdit depuis la promulgation de la loi influenceurs. L'article 4 stipule en effet que la promotion "des actes, procédés, techniques et méthodes à visée esthétique" est interdite.

En janvier 2023, un autre placement de produit avait aussi fait polémique, cette fois-ci pour un musc intime, censé neutraliser les odeurs corporelles, le tout en compagnie de sa fille de trois ans.

Une publicité qui n'a forcément pas manqué de faire parler, d'autant plus avec l'implication du rappeur Booba, qui lutte depuis plusieurs mois contre ce qu'il nomme les "influvoleurs".

"Placement de produit pour du "musc intime" (shnekzer) sur son snap via une enfant de 3 ans. Des démons, je répète ce sont des démons!", tweetait alors le rappeur.

Un placement de produit qui sera rapidement suivi… d'une suspension du compte Snapchat de l'influenceuse. Même si rien ne prouve une corrélation entre les deux évènements, cela reste un "drame" pour Poupette Kenza. En larmes, elle annonce sur Instagram qu'il lui est "impossible de dormir" et que "c'est comme si on lui avait arraché une partie d'elle".

De quoi attiser les moqueries sur les réseaux sociaux envers la jeune femme mais qu'à cela ne tienne: Kenza Benchrif décide de se créer un compte TikTok pour réparer le préjudice. Jackpot: elle obtient en quelques heures 500.000 abonnés. Les stories peuvent continuer, et le business de Poupette Kenza avec.

Julie Ragot