Tech&Co
Réseaux sociaux

Les réseaux sociaux créent des complexes chez un quart des jeunes femmes françaises

Un sondage évaluant les conséquences des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes adultes révèle qu'ils sont nombreux à complexer ou souhaiter perdre du poids à cause des photos qu'ils y consultent.

Alors que Meta fait face à une plainte de plus de 40 États américains pour ses mécanismes d'addiction et de dégradation de la santé mentale des plus jeunes, de plus en plus d'acteurs se questionnent sur les conséquences des réseaux sociaux sur ce sujet.

L'institut BVA a ainsi réalisé, pour la Fondation Jean-Jaurès, un sondage publié le 30 octobre et mené du 14 au 25 septembre 2023, auprès de 1005 de jeunes de 18 et 25 ans, pour mieux comprendre ces usages et leurs conséquences.

Créateurs de troubles

Il en ressort des chiffres qui ne font qu'appuyer les inquiétudes désormais bien connues par rapport aux réseaux sociaux, qu'il s'agisse d'Instagram, Tiktok ou encore Snapchat, les trois réseaux cibles de ce sondage.

Selon l'étude, près d'un jeune sur deux admet "avoir voulu perdre du poids après avoir vu de jolies photos de personnes de son entourage" ou de célébrités sur les réseaux sociaux. Ils déclarent notamment "avoir fait très attention à ce qu'ils mangent" ou "faire beaucoup de sport" dans cet objectif, après avoir consulté les réseaux.

Des chiffres qui résonnent avec une étude interne menée chez Instagram, révélée en 2021, qui confirmait que le réseau social pouvait être un facteur déclenchant de dépression ou de troubles du comportement alimentaire, notamment chez les jeunes femmes. Un facteur pour lequel Meta (Instagram, Facebook) est d'ailleurs déjà accusé.

Complexe et sentiment d'infériorité

Le sondage indique par ailleurs qu'un quart des jeunes femmes interrogées (27%) déclarent que les réseaux sociaux font apparaître chez elles des complexes, voire un sentiment d'infériorité chez 21% d'entre elles. En tout, ce sont 17% des jeunes femmes et hommes confondus qui déclarent avoir eu des complexes à cause des réseaux.

Conséquence directe ou indirecte de cet effet néfaste, plus de deux répondants sur dix affirment qu'ils pourraient avoir recours à la chirurgie esthétique. Plus précisément, chez les jeunes filles, c'est près d'un quart d'entre elles. En plus de l'effet complexant, les réseaux sociaux sont aussi un vecteur de la promotion de la chirurgie esthétique ou des pratiques amincissantes dangereuses.

En juillet dernier, on voyait ainsi sur Tiktok des publicités pour des injections illégales destinées aux adolescents - un contenu normalement non toléré sur le réseau social.

Victoria Beurnez