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Réforme du bac: la fin des épreuves de rattrapage?

Des lycéens planchent sur l'épreuve de philosophie au lycée Jean-De-La-Fontaine à Paris, le 17 juin 2010

Des lycéens planchent sur l'épreuve de philosophie au lycée Jean-De-La-Fontaine à Paris, le 17 juin 2010 - Olivier Laban-Mattei-AFP

Dans le cadre de la réforme du baccalauréat, les épreuves de rattrapage à l'oral pourraient être abandonnées au profit d'un examen du livret scolaire.

Le rattrapage au bac va-t-il disparaître? Dans le cadre de la réforme du baccalauréat, les épreuves orales qui se déroulaient au début du mois de juillet lorsque les candidats avaient échoué aux épreuves écrites pourraient être supprimées, selon Le Figaro. C'est l'hypothèse qui serait envisagée par Pierre Mathiot, un proche du ministre de l'Éducation nationale, chargé de piloter la concertation autour de la réforme de cet examen qui sanctionne la fin des études secondaires.

Plus de place au contrôle continu

Jusqu'à présent, les élèves de terminale pouvaient passer le rattrapage si la moyenne de leurs notes à l'écrit était comprise entre 8 et 10 sur 20. Ces candidats devaient alors choisir deux matières à repasser à l'oral, d'une durée chacune d'une vingtaine de minutes. Les notes obtenues remplaçaient alors, si elles étaient supérieures, celles de l'écrit.

Cette suppression serait justifiée par la lourdeur de son organisation -mobilisation d'établissements et de professeurs durant le mois de juillet- ainsi que par la nouvelle formule du bac, davantage axée sur le contrôle continu.

Si rien n'est encore définitif, ce nouveau baccalauréat s'oriente vers un examen final à quatre épreuves, dont un grand oral - sur le modèle du colloquio italien- avec une plus grande place accordée au contrôle continu. Des partiels semestriels du même type que ceux organisés à l'université pourraient voir le jour. En plus de la suppression des filières L, ES et S qui seraient remplacées par neuf grandes spécialités, le système évoluerait des "majeures" et mineures", comme le font certains voisins européens.

"Le rattrapage à l'oral, une formalité"

Le rattrapage à l'oral serait ainsi remplacé par un examen attentif du livret scolaire. Une pratique déjà en cours, selon Lysiane Gervais, secrétaire nationale éducation et pédagogie au SNPDEN-Unsa, le syndicat des chefs d'établissement.

"Souvent, les professeurs consultaient le livret ou demandaient au candidat combien de points il lui manquait et l'interrogeaient en fonction de cela. Sauf s'il était incapable de formuler une réponse cohérente, le rattrapage à l'oral était plus une formalité", confie-t-elle à BFMTV.com.

Un rapport d'un groupe de travail parlementaire intitulé "À quoi sert le baccalauréat?" avait déjà pointé en 2008 "le caractère profondément insatisfaisant de ces oraux de rattrapage, ceux-ci s'apparentant quelquefois à une formalité dès lors que le livret de l'élève semble plaider en sa faveur".

"Il semble en effet que les examinateurs soient quelquefois informés dès avant le début de l'oral en question du nombre de points nécessaires à l'élève pour obtenir le baccalauréat et de la nature de son parcours scolaire via la consultation du livret."

"L'élève n'avait pas le temps de travailler"

Les parlementaires estimaient eux aussi que "substituer deux notes d'un court oral à deux épreuves, le plus souvent écrites" n'était "pas satisfaisant". C'est également le point de vue de Lysiane Gervais.

"Le rattrapage avait lieu quelques jours à peine après les résultats des écrits, les élèves n'avaient pas le temps de se préparer. Les professeurs les interrogeaient alors qu'ils savaient bien qu'ils n'avaient pas pu travailler suffisamment. Ce n'était pas sérieux."

Supprimer le rattrapage, "peut-être pas une mauvaise idée", selon elle, qui regrette cependant ne pas avoir été informée ou consultée. "Mais encore faudrait-il savoir exactement de quoi les épreuves du nouveau bac seront faites."

Céline Hussonnois-Alaya