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Réforme du bac: les filières L,S et ES en sursis

Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, envisage de supprimer les filières générales. Une option qui sera discutée lors de la concertation sur la réforme du baccalauréat qui s'ouvre ce lundi.

Alors que le ministre de l’Éducation nationale lance ce lundi la concertation sur la réforme du baccalauréat, des premières pistes ont été avancées par le locataire de la Rue de Grenelle dans une interview accordée au Parisien.

Parmi les mesures envisagées, la suppression des filières littéraire, scientifique et économique et social: "La disparition des filières L,S et ES est une option mais parmi bien d'autres. Tout est ouvert, on verra bien quel sera le fruit de la consultation", indique Jean-Michel Blanquer. Au début du mois de novembre, Pierre Mathiot, le "Monsieur Bac" chargé de conduire la réforme, affirmait au Figaro que cette suppression des filières actuelles pourrait laisser la place à des "intitulés plus précis", appuyés sur trois ans d'un parcours lycéen de "relative individualisation". 

"On repousse en permanence le choix d'une vocation"

Mais pour certains syndicats, cette mesure paraît difficilement réalisable compte tenu de la spécialisation des professeurs:

"Il y a des enseignants qui ont été recrutés pour 42 ans. S’ils sont professeurs de SVT, d’histoire-géographie ou de mathématiques, ils enseigneront quoi qu’il advienne les SVT, l’histoire-géographie ou les mathématiques", assure sur notre antenne Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-UNSA.

Éditorialiste pour BFMTV, Christophe Barbier regrette pour sa part que l'"on repousse en permanence le moment du choix d’une vocation". "On ne veut pas distinguer les habilités, les capacités, les destins. On ne veut pas distinguer parce qu’on ne veut pas sélectionner. Entretenir ce flou ne me semble pas une bonne idée. Il faut qu’un enfant puisse dire ‘moi j’ai une fibre littéraire, moi je suis scientifique...'", explique-t-il.

Des professeurs conseillers d'orientation

Au Parisen, Jean-Michel Blanquer a également confirmé que les professeurs seraient amenés à jouer davantage le rôle de conseillers d’orientation, conformément à ce qui est prévu par la réforme en cours de l’admission post-bac.

"Cela fait partie de leur fonction. L’orientation passe par des tâtonnements, des essais, des erreurs. D’où l’importance d’être entouré par le monde adulte, en premier lieu la famille, mais aussi les professeurs et la communauté éducative dans son ensemble. Ils ne sont pas omniscients –personne ne l’est- mais il peuvent être des guides", a précisé le ministre de l’Éducation nationale.

Les classes de seconde pourraient voir les premiers changements concernant les filières dès la rentrée 2018. Mais dans son ensemble, la réforme du baccalauréat ne devrait pas voir le jour avant 2021.

P.L