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Gouvernement

"Déterminée, courageuse": Borne a-t-elle sauvé sa peau avant le prochain remaniement?

Élisabeth Borne et Emmanuel Macron au Mont Valérien le 18 juin 2023

Élisabeth Borne et Emmanuel Macron au Mont Valérien le 18 juin 2023 - MOHAMMED BADRA / POOL / AFP

Emmanuel Macron a adressé un satisfecit à sa Première ministre qu'il invite à une prise de parole "dans les quinze jours de juillet" pour un point d'étape. De quoi y voir le signe de son maintien à Matignon dans les prochains mois. Mais le président qui a l'habitude de souffler le chaud et le froid remet la pression sur la future loi immigration.

Quelques mots qui peuvent rassurer pour l'instant la Première ministre sur son sort. En marge de son déplacement à Marseille, Emmanuel Macron s'est fendu d'un soutien à la cheffe du gouvernement.

"Depuis plus d'un an, Élisabeth Borne a travaillé pour mettre en œuvre tout cela de manière déterminée, courageuse à la tête d'un gouvernement engagé avec une majorité relative mais qui a su bâtir des alliances", a-t-il expliqué dans les colonnes de La Provence ce lundi.

Des noms pour la remplacer

Le chef de l'État a par ailleurs fixé une future prise de parole de la locataire de Matignon pour faire un point sur plusieurs réformes "dans les quinze premiers jours de juillet".

De quoi laisser un peu d'air à Élisabeth Borne à qui le président avait fixé 100 jours en avril dernier pour relancer l'action de l'exécutif, en très grande difficulté depuis l'usage du 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.

Élisabeth Borne peut d'autant plus souffler que plusieurs remplaçants potentiels s'agitent en coulisses, de l'ancien président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, à l'ex-ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie.

"Quand on a surmonté les retraites, on peut résister à tout"

Depuis des semaines, la Première ministre n'a de cesse de faire savoir sa volonté de rester en poste. La semaine dernière, lors de la réunion de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale, l'énarque a affiché clairement la couleur.

"Quand on a surmonté les retraites, on peut résister à tout. Avec sang-froid et sérénité", avait-elle lancé sous les applaudissements de son camp.

Devant les députés, celle qui a affronté 17 motions de censure en un an s'était encore projeté dans l'après 14-Juillet en jugeant "la séquence des retraites terminée" et en appelant à "ouvrir maintenant une nouvelle page avec les partenaires sociaux".

Le chaud et le froid du président

La cheffe du gouvernement affiche d'autant plus sa sérénité qu'elle estime ne pas avoir démérité avec une majorité relative qui met sous très haute tension l'Assemblée nationale.

À l'exception très notable des retraites et des budgets, la macronie arrive cahin-caha à faire voter ses réformes, du pouvoir d'achat aux énergies renouvelables en passant par la loi de programmation militaire.

Mais Élisabeth Borne n'est cependant pas à l'abri des montagnes russes. Le président souffle régulièrement le le chaud et le froid, n'hésitant pas à recadrer sa Première ministre sur le Rassemblement national tout en lui affichant publiquement sa "confiance".

Une future loi immigration toujours à la peine

La preuve: le chef de l'État a évoqué auprès de La Provence "les avancées sur l'immigration" que devra présenter la numéro 1 du gouvernement lors de son point d'étape. Le projet de loi qui devait être présenté en conseil des Ministres en juillet est pour l'instant au point mort.

Déjà très sinueuses, les discussions avec la droite dont la majorité ne peut pas se passer sont dans l'impasse depuis l'attaque au couteau d'Annecy. La cheffe du gouvernement avait elle-même acté que "le compte n'y était pas" pour faire passer ce projet en avril dernier, avant de rétropédaler sous la pression présidentielle.

Marie-Pierre Bourgeois