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Gouvernement

Pour Élisabeth Borne, "quand on a surmonté les retraites, on peut résister à tout"

La Première ministre a affiché mardi devant les députés de la majorité présidentielle sa détermination à rester à la tête du gouvernement. "On peut être fiers" du travail effectué, a jugé Élisabeth Borne, en défendant son "sang-froid" et sa "sérénité".

Un message pour réaffirmer son intention de rester à Matignon. Présente lors de la réunion de groupe de la majorité présidentielle ce mardi à l'Assemblée nationale, Élisabeth Borne s'est montrée déterminée.

"Quand on a surmonté les retraites, on peut résister à tout. Avec sang-froid et sérénité", a lancé la Première ministre devant les élus Renaissance, Horizons et Modem qui l'ont applaudi à son arrivée.

"La séquence des retraites est derrière nous"

Après l'échec de la proposition de loi Liot pour abroger la réforme des retraites et en dépit d'un projet de loi qui n'a jamais été voté dans l'hémicycle et de sondages qui montrent que les Français ne souhaitent pas travailler plus longtemps, Matignon juge donc définitivement la page tournée.

Pas question non plus de s'inquiéter d'un éventuel nouveau recours devant le Conseil constitutionnel ou encore des syndicats qui ont déjà fait savoir qu'ils allaient contester devant le Conseil d'État les décrets d'application sur le recul de l'âge de départ.

Le Conseil d'orientation des retraites a jugé de son côté que les régimes de retraites, en dépit de la réforme adoptée au forceps, resteront "durablement déficitaires".

La Première ministre se projette, elle, désormais dans l'après 14-juillet, toujours à son poste. Le président a fixé cette date pour faire "un premier bilan" des nouveaux chantiers liés à la vie quotidienne lancés en avril dernier.

"La séquence des retraites est derrière nous. Il est important maintenant d'ouvrir une nouvelle page avec les partenaires sociaux", a fait savoir la cheffe du gouvernement.

"On peut être fiers"

La sexagénaire croit donc possible de rester aux manettes pour parvenir à un accord avec les syndicats sur le futur projet de loi plein emploi qui devrait notamment acter la fin de Pôle emploi au profit de France travail. Les centrales ont cependant déjà fait savoir leurs vives réticences.

Élisabeth Borne juge encore ne pas avoir démérité après une année émaillée de fortes tensions dans l'hémicycle, liée en partie à la situation de majorité relative.

"On a eu une année intense, éprouvante mais avec des satisfactions. On peut être fiers: 33 textes votés. On a avancé sur le pouvoir d'achat, la transition énergétique, le travail", s'est félicitée la Première ministre.

En dépit de la situation politique, Élisabeth Borne a tenu à souligner sa capacité à trouver des accords avec les oppositions, texte par texte au Parlement.

"Pendant les commentaires et les spéculations, les travaux continuent", a avancé la cheffe du gouvernement.

L'Assemblée va prochainement s'emparer du projet de loi pour "une justice plus rapide" tandis que les discussions se poursuivent actuellement sur l'industrie verte.

"Garder l'unité de la majorité"

La Première ministre a cependant un gros caillou dans la chaussure: le projet de loi immigration qui semble au point mort en dépit des propos d'Emmanuel Macron qui en a fait une priorité.

De quoi potentiellement obscurcir son bilan de Matignon quand le président décidera de l'avenir d'Élisabeth Borne. Il faudra "garder l'unité de la majorité", a déjà prévenu la dirigeante, affichant sa certitude d'être toujours là à l'automne.

Le président souffle de son côté le chaud et le froid, n'hésitant pas à recadrer sa Première ministre tout en lui affichant publiquement sa "confiance".

Thomas Soulié, Loïc Besson, Perrine Vasque et Marie-Pierre Bourgeois