"Moi, j'avance": Élisabeth Borne en tournée dans sa circonscription du Calvados

Élue députée de ce département normand il y a près d'un an, la Première ministre a passé la journée dans sa circonscription, alors que son sort à Matignon reste incertain.

Ce samedi aura été une journée particulière pour Élisabeth Borne, près d'un an après son élection comme députée du Calvados. En visite dans sa circonscription, elle n'aura suscité ni enthousiasme ni franche opposition, après les évènements liés à la réforme des retraites.

La Première ministre était accompagnée de son suppléant, Freddy Sertin, qui siège à l'Assemblée. Sur un immeuble, une pancarte vantait la possibilité de rénovations de logements "éligibles loi Denormandie", l'ancien ministre proche d'Emmanuel Macron dont le nom circule pour Matignon.

Première élection il y a près d'un an

En juin 2022, l'ex-préfète, cinq ans ministre lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, s'est pour la première fois confrontée au suffrage des électeurs, dans cette 6e circonscription du Calvados, le département de la famille de sa mère. La circonscription, qui penchait plutôt à droite depuis sa création, était détenue depuis dix ans par Alain Tourret, ex-Parti radical de gauche réélu en 2017 sous l'étiquette de La République en marche (devenu Renaissance).

C'est dans cette terre normande qu'Élisabeth Borne a connu sa première élection en battant (52,47%) au second tour un jeune candidat de l'alliance de gauche Nupes, Noé Gauchard.

Mais la soirée n'en fut pas moins mémorablement compliquée: la perte de la majorité absolue pour une macronie sous le choc, l'élection de 89 députés du Rassemblement national, un quinquennat plombé dès l'entame, et une première ministre fragilisée un mois à peine après son arrivée rue de Varenne.

"Moi, j'avance"

Un an plus tard, Éliabeth Borne est toujours en place, mais pour combien de temps? Depuis le 49.3 activé sur la contestée réforme des retraites, le chef de l'État cherche la clé de la suite de son quinquennat.

S'il s'est donné cent jours pour "apaiser le pays" d'ici au 14 juillet, et a lesté sa Première ministre d'une feuille de route conséquente, Emmanuel Macron consulte également à tout va, et les rumeurs de remaniement sont quotidiennes.

En visite sur un marché des Monts d'Aunay, certains habitants maugréent à la vue de la Première ministre sans s'approcher pour autant, d'autres l'encouragent. Lorsqu'une dame demande à Élisabeth Borne si ses jours étaient comptés, celle-ci répond: "Moi, j'avance".

M.L. avec AFP