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Présidentielle: après leur défaite, les insoumis ciblent Fabien Roussel

Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de France 2 le 31 mars 2022

Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de France 2 le 31 mars 2022 - Thomas COEX / AFP

L'entourage de Jean-Luc Mélenchon, qui a frôlé les portes du second tour dimanche soir, pointe du doigt Fabien Roussel. La France insoumise est convaincue que la candidature du communiste les a empêchés d'affronter Emmanuel Macron.

Un goût amer pour la France insoumise. Alors que Jean-Luc Mélenchon a récolté 22,2% des voix au premier tour, Fabien Roussel et son score de 2,3% l'auraient empêché d'accéder au second tour, d'après les insoumis.

C'est le coordinateur national de la campagne, Adrien Quatennens, qui a tiré le premier ce lundi matin, quelques heures après les résultats.

"Fabien Roussel n'a pas tenu parole"

"Je respecte les communistes, mais Fabien Roussel n’a pas tenu parole. Il m’avait dit que si un candidat de gauche était en mesure d’être au second tour, il était prêt à repenser sa candidature", a avancé Adrien Quatennens, député LFI, ce lundi midi sur France info.

Jean-Luc Mélenchon tenait pourtant un tout autre discours ce dimanche soir, devant ses partisans réunis au Cirque d'hiver à Paris, appelant ses électeurs à ne pas "s'adonner à la colère". Sans vraiment convaincre ses partisans. "Roussel, c'est le candidat de la droite", lançait un militant en colère. "Mélenchon à la présidentielle, Roussel à la poubelle", criaient également d'autres sympathisants.

"Beaucoup de gens de gauche ont consacré leur temps à nous taper dessus"

Quelques heures plus tard, l'ambiance change pourtant dans l'entourage du candidat défait. Les résultats des grandes villes commencent alors à remonter, modifiant les scores d'abord annoncés et montrant finalement que l'écart entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon n'est plus que de 0,8 point, soit 421.420 voix. Les résultats définitifs publiés ce midi par le ministère de l'Intérieur donne le score définitif du RN à 23,15% et celui de LFI à 21,95%.

"Il y a de la tristesse car l’objectif d’être au second tour tour était atteignable. Beaucoup de gens de gauche ont consacré du temps à nous taper dessus, pour un résultat inutile", a analysé le député Alexis Corbière ce lundi matin sur Public Sénat.

Il faut dire que la France insoumise espérait encore jusqu'à la rentrée dernière que les communistes n'envoient pas de candidat à la présidentielle. En 2012 et en 2017, le parti avait d'ailleurs fait alliance avec Jean-Luc Mélenchon.

Mais le départ de l'ancien patron du mouvement, Pierre Laurent, qui entretenait de bonnes relations avec la France insoumise, a changé la donne. Fabien Roussel tenait à partir seul pour pouvoir compter les forces de son parti et faire entendre sa propre ligne.

Pas de regret chez les communistes

Ce dernier et Jean-Luc Mélenchon ont d'ailleurs de très nombreuses divergences, que ce soit sur le nucléaire, l'immigration ou la sécurité.

Sur les bancs des communistes, on assume. "La candidature de Fabien Roussel a permis de parler plus que jamais du parti communiste, de nos valeurs, de notre souhait que les Français vivent à nouveau des jours heureux", avançait un sympathisant ce dimanche soir au micro de BFMTV.

La France insoumise et les communistes devraient cependant parvenir à se réunir lors des législatives. Des discussions sont déjà en cours entre les deux hommes.

Marie-Pierre Bourgeois