"Elle me manque déjà": une amie d'une des victimes de la rue de Tivoli à Marseille témoigne

Un immeuble de quatre étages s'est effondré dans la nuit de samedi à dimanche dernier, rue de Tivoli, à Marseille. Quatre victimes, sur les six corps extraits des décombres, ont été identifiées.

Quatre des six corps extraits des décombres des immeubles effondrés rue de Tivoli à Marseille ce week-end ont été identifiés. Parmi eux, celui de Nicole G., une femme âgée de 66 ans. Lorraine Thomas comptait comme l'une de ses très bonnes amies. Les deux femmes se connaissaient depuis leurs arrivées respectives à Marseille, il y a trois ans. Elles habitaient à cinq minutes à pied, l'une de l'autre.

Lorraine n'était pas à Marseille ce week-end, au moment de l'effondrement. Elle a appris le drame quelques heures plus tard. "On n'a pas réalisé qu’il y avait eu cet effondrement, j’ai appris ça lundi matin, confie-t-elle, au micro de BFMTV. Jusqu’à ce [mardi] matin, je n'ai pas voulu aller sur les lieux."

"Elle me manque déjà"

Sans nouvelles de Nicole, Lorraine gardait espoir. "J'ai voulu me persuader qu'elle était au 15 [il y avait deux entrées, NDLR], explique-t-elle. Peut-être qu’elle n’était pas dans l’immeuble, peut-être qu'elle était partie en week-end parce qu’elle avait ce projet. Apparemment, elle devait partir en vacances lundi ou mardi."

Sur le moment, elle a tenté de l’appeler, en vain. L'espoir a été de courte durée. Ce mardi matin, une amie lui téléphone et lui apprend la terrible nouvelle: Nicole est morte. "J'ai fondu en larmes", indique Lorraine.

Et puis la tristesse a laissé place à un autre sentiment: "Elle me manque déjà", avoue Lorraine qui espérait jusqu'à ce matin que son amie soit vivante. Elle a une pensée pour sa fille Morgane, dont Nicole était très proche. Morgane venait d'ailleurs très souvent lui rendre visite à Marseille. 

"Nicole connaissait bien le bâtiment"

Plus de deux jours après l'effondrement des immeubles, l'enquête se poursuit. Concernant l'état du bâtiment de Nicole, pour Lorraine, il n’était pas insalubre. Elle le décrit même comme "un beau bâtiment".

"Je ne sais pas, mais cet immeuble était sain, raconte-t-elle. En parfait état. Nicole connaissait bien le bâtiment, elle ne l'aurait pas acheté s'il y avait eu un problème."

Rue de Tivoli, "c'est une explosion qui a provoqué cet effondrement, qui a provoqué d'autres effondrements, on n'est pas du tout sur de l'habitat insalubre", assurait déjà dimanche soir sur BFMTV Benoît Payan, maire de Marseille.

La piste d'une explosion au gaz est étudiée par les enquêteurs, a annoncé la procureure de la République, Dominique Laurens, lors d'une conférence de presse ce mardi midi. Une hypothèse qui évoque des souvenirs à Lorraine.

"Une amie en commun m’a dit qu’au troisième étage elle y était allée une fois et que ça sentait le gaz. Elle l'avait dit à Nicole", raconte-elle.

Dans le cadre de l'enquête, un compteur de gaz a été retrouvé dans les décombres du 17 rue de Tivoli, a annoncé la procureure Dominique Laurens ce mardi.

David Couloume et Solenne Bertrand