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Rhône: les vitraux du père Ribes, accusé d'actes pédocriminels, retirés à Dième

Les deux vitraux de Louis Ribes, prêtre reconnu coupable d'actes pédocriminels, ont été retirés le 3 août dans la commune de Dième.

Les deux vitraux de Louis Ribes, prêtre reconnu coupable d'actes pédocriminels, ont été retirés le 3 août dans la commune de Dième. - BFM Lyon

Les victimes reprochent au diocèse de les avoir prévenues la veille, alors qu'ils souhaitaient assister au retrait des vitraux.

Ce qui restait de Louis Ribes dans l'église de Dième, n'est désormais plus. Les deux vitraux du prêtre, accusé d'actes pédocriminels, ont été retirés ce jeudi presque dans l'anonymat. "Effectivement, ce matin j'ai entendu taper dans l'église, donc je me demandais ce qui arrivait", confiait dans la matinée Corine, habitante de Dième depuis 1996, au micro de BFM Lyon.

"Après réflexion, je me suis dit que c'était certainement les vitraux qu'ils étaient en train d'enlever", poursuit cette dernière sur notre antenne.

Avant cette décision, la signature de Louis Ribes avait été retirée des vitraux. La mairie, en lien avec le diocèse, a finalement choisi de les retirer. 

Dans ce village où le prêtre, mort il y a près de 30 ans, a officié pendant plusieurs années, les habitants se posent des questions, d'autres sont même étonnés par l'initiative. "Je ne sais pas pourquoi ils ont retiré les vitraux, il me semble qu'enlever la signature, cela aurait peut-être suffi", estime Corine.

"Est-ce qu'on peut condamner l'œuvre, est-ce qu'on doit condamner la personne? C'est vrai que si cela peut contrarier certaines personnes, je le comprends. Personnellement, ça ne me dérange pas", avance pour sa part Marie-Pierre, une autre habitante de la commune.

"On n'est pas qu'un peu pédophile, et un peu peintre"

Pourtant au sein de la commune, tout le monde n'est pas du même avis. Face aux graves accusations, difficile pour beaucoup de séparer l'artiste de l'œuvre. "L'Église fait certainement un peu de ménage de ce côté-là, parce qu'ils ont pas mal de choses à se reprocher", avance Per, 68 ans, habitant de Dième depuis 1997.

"On est quand même responsable de ce que l'on est. On n'est pas qu'un peu pédophile, et un peu peintre. Je crois que plus on s'intéresse aux victimes de ces gens-là, mieux c'est", continue ce dernier au micro de BFM Lyon.

De leur côté, les victimes reprochent au diocèse de les avoir prévenues la veille, alors qu'ils souhaitaient assister au retrait des vitraux.

Contactée, l'instance religieuse explique les avoir informé dans les plus brefs délais. Les vitraux du père Ribes devraient d'ailleurs être retirés dans quatre églises dans les prochaines semaines à Sainte-Catherine, Caluire-et-Cuire, Loire-sur-Rhône et Charly.

Une cinquantaine de plaintes ont été déposées dans trois diocèses contre le père Ribes. Mais ce dernier, mort en 1994, ne pourra pas être jugé pour ces faits.

Noémie Loiselle avec Alixan Lavorel