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Affaire du père Ribes: le maire de Givors écrit au pape pour le retrait des vitraux réalisés par le prêtre

La chapelle Saint-Martin de Cornas, à Givors.

La chapelle Saint-Martin de Cornas, à Givors. - BFM Lyon

Des vitraux, conçus par le père Ribes lorsque ses agissements n'étaient pas connus, ornent une chapelle désacralisée de Givors (Rhône). "Aucune décision définitive" quant à leur retrait n'a été prise par le maire qui appelle le pape à se prononcer.

Les vitraux du père Ribes vont-ils être retirés d'une église de Givors? Le maire, Mohamed Boudjellaba (EELV), a décidé d'écrire au pape François afin qu'il prenne part "au débat" concernant le retrait ou non des vitraux du père Louis Ribes, accusé d'avoir agressé sexuellement des dizaines d'enfants entre 1950 et 1990.

Aucune "décision définitive" de la part du maire

Une quarantaine de vitraux conçus par le père Ribes ornent six églises de la région lyonnaise, dont trois dans la chapelle désacralisée Saint-Martin de Cornas, restaurés, comme la chapelle, lorsque les agissements du père Ribes n'étaient pas connus.

Un collectif de victimes, affirmant représenter une trentaine de personnes sur les 49 déclarées auprès de l'archevêché depuis que l'affaire a éclaté en janvier 2022, accompagné de l'association Be Brave, réclame leur destruction.

De son côté, l'édile écologiste considère qu'il faut dissocier l'homme et l'œuvre et avait annoncé début avril "qu'aucune décision définitive" n'a été prise sur les vitraux. Mohamed Boudjellaba avait également réaffirmé que ce dossier nécessitait "une réflexion profonde sur le destin des œuvres d'artistes pédocriminels comme Louis Ribes".

Débat national

Mohamed Boudjellaba, a alors souhaité interpellé le pape François à ce sujet. Selon nos confrères du Parisien, l'édile a expliqué au patron de l'Église catholique que "la société française se trouve fracturée sur [...] le destin des œuvres d’artistes ayant un passé criminel". Il appelle au débat national et souhaite "que votre Sainteté puisse appuyer ce besoin", écrit-il.

Dans sa lettre consultée par Le Parisien, le maire demande aussi au souverain pontife une "impulsion" pour des "modalités facilitées" d'un "accompagnement psychologique individualisé". Il estime en effet que la dépose des vitraux serait vaine "si des soins" ne sont pas apportées aux victimes dans le même temps.

Dans un courrier envoyé en même temps au ministère de la Culture et au secrétariat d’État chargé de l’Enfance, il réitère sa demande d'ouverture d'un débat national concernant les artistes au passé criminel.

Une cinquantaine de plaintes

Après avoir recensé une série d'agressions sexuelles sur mineurs, les trois diocèses de la région -Lyon, Saint-Etienne et Grenoble-Vienne- s'étaient engagés à retirer les vitraux en janvier 2022. "Par respect pour les victimes, les œuvres du père Ribes [...] seront progressivement déposées et remisées", avaient-ils indiqué dans un communiqué.

Plusieurs communes de la région se sont elles-aussi déjà exécutées. C'est notamment le cas de Charly en Loire-sur-Rhône qui a finalement retiré les œuvres du père Ribes, un an après la demande des victimes. Une pétition avait même été lancée.

Une cinquantaine de plaintes ont été déposées dans trois diocèses contre le père Ribes. Mais ce dernier, mort en 1994, ne pourra pas être jugé pour ces faits.

J.V.