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Givors: pas de "décision définitive" sur le retrait de vitraux d'un prêtre accusé de pédocriminalité

La chapelle Saint-Martin de Cornas, à Givors.

La chapelle Saint-Martin de Cornas, à Givors. - BFM Lyon

Ces vitraux, conçus par le père Ribes lorsque ses agissements n'étaient pas connus, ornent notamment une chapelle désacralisée de Givors.

La mairie de Givors (Rhône) a annoncé mercredi qu'aucune "décision définitive" n'était prise concernant les vitraux d'une église de la commune conçus par un prêtre accusé de pédocriminalité, décédé en 1994, dont les victimes réclament la destruction.

Une plaque proposée

Une quarantaine de vitraux conçus par le père Louis Ribes ornent six églises de la région lyonnaise, dont trois dans une chapelle désacralisée de Givors, restaurés, comme la chapelle, lorsque les agissements du père Ribes n'étaient pas connus.

Un collectif de victimes, affirmant représenter une trentaine de personnes sur les 49 déclarées auprès de l'archevêché depuis que l'affaire a éclaté en janvier 2022, a rencontré samedi le maire EELV Mohamed Boudjellaba et l'élue au patrimoine. Ce collectif était accompagné de l'association Be Brave, luttant contre les violences sexuelles faites aux enfants.

À l'issue, son président, Arnaud Gallais, avait rapporté que le maire avait "simplement proposé d'installer une plaque indiquant que les vitraux (avaient) été faits par un prêtre pédocriminel". "Cela a été très violent" pour les victimes, avait-il dit.

La ville renvoit à l'Église

Dans un communiqué, le maire a reconnu une "rencontre particulièrement difficile", y voyant "les signes d'une profonde souffrance" des victimes. "Il faut que l'Église apporte des réponses concrètes en matière de soins des victimes", une "priorité absolue", a-t-il souligné.

"Sans cela, la dépose et le remplacement des vitraux ne pourraient qu'être vains dans un processus global de reconstruction", a-t-il estimé, en précisant qu'à ce stade "aucune décision définitive n'a(vait) été prise".

Le maire attend en particulier que l'Église prenne "contact avec la ville et l'association" gérant cette chapelle, dont la présidente est l'élue présente à la réunion, "pour établir un devis de dépose et de remplacement". Une perspective accueillie "positivement" par Arnaud Gallais: "Le maire a fait un pas vers nous, il faut maintenant passer de la parole aux actes".

L'archevêché a écrit en 2022 aux mairies concernées qu'il recommandait le retrait des vitraux, se disant prêt à payer l'opération. Des devis sont en cours pour trois églises, propriété de mairies "qui nous ont fait connaître rapidement leur volonté de déposer", rappelle-t-il mercredi et, "quelle que soit la mairie, il n'y a aucune mauvaise volonté de notre part".

Concernant le soutien psychologique aux victimes, des "rencontres collectives" ont eu lieu, mais "les échanges sur l'accompagnement individuel n'ont pas abouti".

Le maire avait défendu en janvier l'idée qu'il fallait dissocier l'homme de l'œuvre. Il a réaffirmé jeudi que ce dossier nécessitait "une réflexion profonde sur le destin des œuvres d'artistes pédocriminels comme Louis Ribes".

A.T. avec AFP