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Affaire du père Ribes: un an après, les victimes demandent toujours le retrait des vitraux du prêtre à Charly

Onze vitraux du prêtre accusé d'abus sexuels sont encore exposés à l'église de Charly. Des collectifs de victimes demandent leur retrait à la municipalité.

Un an après, rien n'a changé. Il y a un an, les victimes présumées du père Ribes, accusé d'abus sexuels sur mineurs dans les diocèses de Lyon, Grenoble et Saint-Etienne, demandaient pourtant le retrait des vitraux réalisés par le prêtre dans plusieurs églises.

Également artiste-peintre, le père Ribes avait exposé des vitraux dans plusieurs églises, notamment celle de Charly, dans le Rhône, qui en compte toujours 11 à ce jour. Une incompréhension pour les victimes qui, un an après le début des accusations contre le prêtre, se battent encore pour que ces vitraux soient retirés.

"Ce qu'on trouve terrible, une fois de plus, c'est qu'on est obligé d'alerter", déclare Arnaud Gallais, co-fondateur de l'association Be Brave France, au micro de BFM Lyon. "On demande que ce soit en un la ville de Charly. Forcément, toutes les autres églises où figurent d'autres vitraux, on demande aussi que ça fasse un effet boule de neige."

Une pétition pour le retrait des vitraux

Mais à Charly, retirer les vitraux du père Ribes n'est pas encore à l'ordre du jour. La municipalité assure avoir échangé avec des victimes et des paroissiens concernant la question du retrait des vitraux dans l'église.

"Ce travail, nous l'avons fait, et à ce jour on nous a demandé de rester dans cette situation", déclare Olivier Araujo, maire de la commune. Il explique que la municipalité "a eu un discours très simple et très clair dès le départ, c'est que si une victime se retrouvait dans ces vitraux, nous les déposerions."

Une autre question se pose, poursuit l'élu, celle de la différenciation entre l'oeuvre et l'artiste. "Il y a un grand sujet philosophique des oeuvres d'art, de personnes qui ont eu un certain nombre de travers et qui ont commis des crimes, comme le père Ribes."

Pour les associations et collectifs de victimes, la question est bien plus simple: les vitraux doivent être retirés.

"C'est l'argent public qui est utilisé pour entretenir les oeuvres d'un prêtre pédophile, pédocriminel et c'est intolérable que les victimes, à travers leurs impôts, doivent encore donner de l'argent", déclarait en mai dernier Luc Gemet, l'une des victimes du père Ribes.

Une pétition a d'ailleurs été lancée par l'association Be Brave France et le Collectif des victimes de Louis Ribes pour demander le retrait des vitraux du prêtre dans les églises.

"Exposer les œuvres de Louis Ribes, c’est mépriser toutes les victimes de pédocriminalité", écrivent les collectifs. "Nous demandons un engagement public que ces oeuvres ne soit plus jamais exposées."

En tout, une cinquantaine de plaintes ont été déposées dans trois diocèses contre le père Ribes. Mais le prêtre, mort en 1994, ne sera jamais jugé pour ces faits.

Hugo Frances, Jade Theerlynck avec Laurène Rocheteau