BFMTV
Maroc

Séisme au Maroc: pour les familles de disparus, une interminable et douloureuse attente

Dans le village d'Imi N'Tala non loin de l'épicentre du séisme, 50 habitants sont encore sous les décombres. Pour leurs familles, plus le temps passe, moins les chances de revoir leurs proches en vie sont crédibles.

Trois jours après le séisme dramatique qui a pris au moins 2862 vies au Maroc, les espoirs de retrouver les disparus s'amenuisent d'heure en heure. Pour les familles, l'attente et l'incertitude sont interminables.

Dans la commune d'Imi N'Tala, en plein cœur de l'Atlas, à proximité de l'épicentre du séisme, 130 des 500 habitants ont déjà perdu la vie. Près de 50 personnes restaient également disparues en fin de journée lundi. Malika et son frère Boujemaa sont arrivés dès samedi par le premier avion parti de la France, à la recherche de leur mère.

Carte du séisme au Maroc après le séisme mettant en évidence la ville d'Imi N'Tala.
Carte du séisme au Maroc après le séisme mettant en évidence la ville d'Imi N'Tala. © BFMTV

Au départ, l'espoir était permis. Ils pensaient que leurs familles étaient saines et sauves. Mais leur mère et sa nièce sont toujours piégées, peut-être mortes.

"Les gens ont entendu ma mère parler, c'est ça qui me blesse et va me blesser à vie", s'émeut Malika, dénonçant l'intervention trop tardive des secouristes.

Elle et son frère se sont "automatiquement mis à creuser, à chercher" leur mère dans les amas de terre et de gravats. Les victimes estiment que les secouristes sont arrivés trop tard, s'ils étaient venus plus tôt, "il y aurait eu des vivants".

Douloureuse incertitude

Les scènes d'angoisse, les larmes et un soupçon de colère se répètent sur les visages à Imi N'Tala, car plus les heures passent, moins il semble possible de retrouver ses proches indemnes, ou ne serait-ce qu'en vie.

"Les prochaines 24 à 48 heures seront décisives pour sauver des vies", affirmait samedi Caroline Holt, la directrice mondiale pour la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dans un communiqué.

Ce compte à rebours macabre est très éprouvant pour les familles, comme l'explique Marguerite Girardin hersan, une psychologue clinicienne. "C'est une épreuve dans le temps. Une des conséquences de ce type d'événements sur le moyen et long terme c'est ce qu'on appelle des syndromes de stress post-traumatique, des troubles du sommeil, des attaques de panique, des cauchemars assez sévères, etc".

Quoi qu'il arrive, pour Boujemaa, tout ce qui compte aujourd'hui est de retrouver le corps de sa mère, pour pouvoir l'enterrer, "qu'elle soit en paix, et qu'on soit en paix". Lundi, en fin de journée, la dépouille de leur mère n'avait pas été retrouvée.

Par Juan Palencia et Amelie Pateyron, avec Tom Kerkour