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Grande vitesse: la compagnie Le Train cherche à boucler son plan de financement à 100 millions d'euros

C'est un défi important pour ce futur concurrent régional du TGV de la SNCF qui entend faire rouler des trains entre Arcachon, Bordeaux, Angoulême et Poitiers.

Uns à uns, la compagnie Le Train franchit les obstacles pour lancer son offre de trains à grande vitesse régionaux en décembre prochain.

Mais pour le futur concurrent de la SNCF la question du financement est encore en suspens. L'entreprise française cherche en effet à boucler son plan de financement de 100 millions d'euros.

"Globalement, nous pouvons disposer (à terme, NDLR) d’une capacité d’environ 100 millions d'euros, soit 65 millions de fonds propre plus 35 millions d’endettement, pour mener à bien notre projet", explique Alain Gétraud, directeur général de Le Train chez nos confrères de Mobilité Magazine.

Reste que pour le moment, les choses sont assez compliquées. L'entreprise aurait obtenu un financement auprès d'une banque de plusieurs millions d'euros qui vient s'ajouter à son fonds d'amorçage. Des négociations sont encore en cours pour une nouvelle levée de fonds dans les prochains mois mais les choses prennent plus de temps que prévu.

Rappelons que Le Train a pour ambition de circuler en Nouvelle Aquitaine, principalement entre Arcachon, Bordeaux, Angoulême et Poitiers.

"La LGV est un superbe outil, mais il est sous-utilisé sur la desserte fine du territoire. La SNCF se concentre sur Bordeaux ce qui a entraîné une grande frustration dans les territoires qu'il s'agisse des populations, des élus, des travailleurs et des patrons. Par exemple, très peu de TGV marquent l'arrêt à Angoulême et seulement 80 trains circulent chaque jour sur cette ligne alors qu'elle peut en accueillir 132", nous expliquait Alain Gétraud.

Du retard

L'objectif est de faire rouler 50 trains quotidiens dès la première année avec "des liaisons régulières, plus tôt le matin, plus tard le soir, en week-end, autant pour les actifs que les voyageurs loisir et desservant 11 villes du Grand-Ouest" car l'enjeu, c'est la fréquence dans une démarche "inter et intra-régionale", avec des correspondances à Bordeaux et vers la côte pour le week-end. 3 millions de passagers par an sont visés.

Liaisons de la compagnie Le Train
Liaisons de la compagnie Le Train © Le Train

Le tout "avec des prix stables et compétitifs", des services à bord comme le Wi-Fi et surtout de la vitesse avec un temps de parcours de 34 minutes pour relier Angoulême à Bordeaux.

Le Train a lancé en juillet dernier la procédure du choix du matériel roulant (10 rames de 350 places), du matériel d'occasion dans un premier temps. Là encore, les choses prennent du retard, les négociations avec la SNCF seraient complexes.

Négociations ardues avec la SNCF

Depuis cet automne, il a entamé le recrutement des conducteurs et des équipes de bord et de quai et finalise la conception de l'expérience de voyage (aménagement des trains, services...).

Désormais, ce sont des autorisations administratives qui doivent être obtenues notamment la licence d'entreprise ferroviaire de transport de voyageurs et le Certificat de sécurité.

Selon un calendrier communiqué en septembre dernier, Le Train commencera la réservation des capacités de circulation (sillons). En juin, la marque sera publiquement dévoilée et les premiers billets seront commercialisés en septembre.

L'objectif est toujours une mise en service en décembre 2022 mais les retards en termes de financement et de matériel pourraient remettre en cause cet objectif.

A cette date, Le Train sera le second concurrent opérationnel de la SNCF en grande vitesse après l'italien Trenitalia qui s'est lancé sur l'axe Paris-Lyon-Milan. Le prochain pourrait être l'espagnol Renfe.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business