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Les Français boudent les sushis, trop chers et pas assez innovants

Selon la dernière étude Speak Snacking, les sushis ont quitté le top 10 des snacks préférés des Français.

Les sushis perdent du terrain sur le snacking. Longtemps plébiscités par les consommateurs, les traditionnels mets japonais sont désormais devancés par les kebabs et les paninis. Selon la dernière édition de l'étude Speak Snacking*, dévoilée à l'occasion du salon Sandwich & Snack Show, les sushis ont quitté le top 10 des snacks préférés des Français en 2024. Après avoir longtemps occupé la troisième place de la restauration rapide, ils étaient déjà redescendus à la septième place l'année dernière.

Selon l'étude, 15% des Français ont déclaré consommer des sushis, loin derrière les indétrônables pizzas (49%) et les classiques burgers (34%), mais aussi derrière les kebabs (29%), les salades (24%), les paninis (21%) ou encore les crêpes fourrées (20%).

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Auparavant, "le sushi était en force", souligne Béatrice Gravier, directrice du salon Sandwich & Snack Show. Mais c'est "un peu moins" le cas aujourd'hui en raison du "contexte économique", avance-t-elle.

Certains poissons, notamment le saumon, l'un de leurs principaux ingrédients, ont vu leurs prix flamber ces dernières années. De quoi renchérir les prix des sushis. Or, ils faisaient déjà partie des produits les plus chers de la restauration rapide, avec un prix moyen d'une vingtaine d'euros par personne, contre une dizaine d'euros pour un menu avec burger.

Peu d'innovation

Contrairement à d'autres produits, comme les burgers, les sushis peinent également à faire preuve d'innovation. Ils souffrent aussi de l'arrivée de nouveaux concurrents à la pause déjeuner, à l'image plus novatrice, comme les pokés bowls. "L'innovation produit est quelque chose qui influence beaucoup les tendances alimentaires aujourd'hui", avance Béatrice Gravier. En outre, les pizzas et les burgers profitent de la "premiumisation" d'une partie de l'offre, sans abandonner le créneau du "fast food" standard, stratégie sur laquelle les sushis ont pris du retard.

Par ailleurs, "plus qu'un désamour, c'est aussi une diversification des snacks d'inspiration asiatique", ajoute l'étude.

D'autres produits venus de Thaïlande, du Vietnam ou de Corée du Sud prennent de plus en plus de place dans la restauration rapide. Comme le pad thaï (14% des personnes interrogées déclarent en consommer en 2024), le bo bun (10%), le ramen (7%) ou encore le banh mi (7%).

Un chiffre incite néanmoins à l'optimisme pour les sushis, loin de disparaître des habitudes de consommation: 22% des consommateurs issus de la "génération Z", c'est-à-dire les 18-25 ans, déclarent consommer des sushis, bien plus que la moyenne générale des consommateurs français.

Aujourd'hui troisième snack préféré des Français, le kebab continue de grimper d'année en année. Selon l'étude, 9% des personnes interrogées déclaraient consommer des kebabs en 2022, un chiffre qui a grimpé à 21% en 2023. En 2024, ils sont désormais 29% à manger des kebabs, devançant les sandwichs traditionnels et talonnant les burgers.

*Étude menée en partenariat avec le cabinet d’études Strateg’eat à partir des données de Gira Foodservice et Circana. Étude menée en ligne du 8 au 15 janvier 2024 à partir d'un échantillon d'au moins 1.000 consommateurs représentatifs de la population française de plus de 18 ans.

Jérémy Bruno avec Léa Araujo