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"J'ai été surpris par son évolution": l'entraineur d'Inoxtag raconte sa préparation pour l'Everest

Après une petite année d'entraînement, le youtubeur Inoxtag part affronter le Toit du monde ce mercredi 10 avril. Avant ce défi, le vidéaste n'avait pourtant jamais fait d'alpinisme.

"Je pars monter l'Everest dans quatre jours". Le message sur X, anciennement Twitter, du youtubeur Inoxtag a été vu près de 5 millions de fois en 24 heures. Il faut dire que le défi est de taille. Gravir le Toit du monde, fier de ses 8.800 mètres d'altitude. Le tout, a seulement 22 ans.

Tout a commencé par une vidéo publiée il y a un an. "Aujourd'hui, même si j'adore ma vie avec internet, j'ai envie de faire quelque chose dont je me sens incapable", raconte Inès Benazzouz, plus connu sous le pseudo Inoxtag. "Le Toit du monde, un entraînement de toute une vie que je dois faire en un an", poursuit-il.

Le Mont-Blanc comme première étape

Un seul problème: le Francilien n'y connaissait rien à l'alpinisme. "Moi, je n'avais jamais fait de randonnée, je n'ai jamais fait de montagne. Donc j'ai commencé petit à petit à aller courir, à aller marcher", confie le vidéaste gaming dans l'émission du créateur de contenu Zack Nani. Car gravir le Toit du monde, ça ne s'improvise pas.

Alors depuis un an, il s'entraîne régulièrement avec un coach pour parfaire sa condition physique. En parallèle, il passe environ dix jours par mois en Haute-Savoie, avec Mathis Dumas, le guide de haute montagne qui l'accompagnera au sommet de l'Everest. "Vu l’influence qu’il a sur les jeunes, c’est important pour moi de le mettre dans les bonnes conditions", souligne le professionnel, également photographe.

"Nous y sommes allés de manière progressive", insiste Mathis Dumas. "On a fait de la grimpe, des courses d'arête, du cardio et des grandes voies. On a également gravi de nombreux sommets comme le Cervin en Suisse, une partie du Vercors et l'Alma Dablam au Népal. "

Une progression fulgurante

Sa communauté de 7,5 millions d'abonnés suit sa progression via Instagram et sur sa chaîne Youtube. Au programme, une randonnée de cinq jours sur le GR20 en Corse, la découverte d'une île glaciale en Islande et même, l'ascension du Mont-Blanc et de ses 4.800 mètres d'altitude. Le tout filmé dans un documentaire d'une heure visionné plus de six millions de fois sur YouTube.

"C'est un très bon élève, particulièrement appliqué. J'ai été surpris par son évolution assez exponentielle", sourit Mathis Dumas. "On a fait des choses, comme le Cervin, que je n'aurais pas imaginé faire avec lui. Ca n'était pas forcément nécessaire, c'était juste du plaisir."

Si la progression d'Inoxtag est impressionnante, le guide ne perd pas pour autant ses objectifs de vue. "L'idée, ce n'est pas de faire le buzz. Mon but, c'est juste de l'emmener en sécurité". En effet, 17 personnes sont mortes en tentant de gravir la plus haute montagne du monde l'an dernier.

Le guide a donc appris au vidéaste les gestes de base en montagne. "On a vu ensemble les différentes techniques d'alpinisme, comme les premiers secours ou encore la communication en haute montagne", ajoute-t-il.

Savoir gérer l'altitude et le matériel

Le risque principal? "L'altitude", répond sans hésiter Mathis Dumas. "Le corps doit s'adapter, gérer la fatigue, réussir à se reposer... Mais nous sommes préparés à ça", assure-t-il. Durant son entraînement, Inoxtag est donc allé dormir dans des refuges pour adapter son corps à l'altitude.

Autre difficulté: le matériel. En effet, le touche-à-tout de 22 ans ambitionne de diffuser en septembre un documentaire de deux heures sur son expédition. Résultat, il embarque avec lui un drone, des caméras, des appareils photos ou encore des caméras Go-pro. "Le problème, c'est que le poids est l'ennemi de l'Everest. Il faut également gérer les batteries ou le froid qui peut abîmer le matériel", précise Mathis Dumas. L'équipe a donc embauché trois Sherpas supplémentaires, pour porter une partie de l'équipement audiovisuel.

A quelques jours du départ, Mathis Dumas se montre confiant. "Nous sommes allés en haute altitude le week-end dernier, à plus de 7.000 mètres d'altitude. Et ça, sans oxygène. Inoxtag a très bien réagi." Le guide de haute montagne l'affirme haut et fort: "Physiquement et mentalement, il est prêt. Tout est aligné pour que ça fonctionne."

Inoxtag s'envolera donc pour le Népal le 10 avril. Si les conditions météorologiques le permettent, l'équipe devrait commencer l'ascension finale de l'Everest autour du 5 mai. La conclusion d'un projet à plus d'un million d'euros.

Salomé Ferraris