"Je n’ai rien fait": l'influenceur controversé Marc Blata sort du silence

L'an dernier, des plaintes pour abus de confiance et escroquerie ont été déposées, visant notamment Marc Blata. L'influenceur a finalement répondu aux questions de Cash investigation sur France 2.

Après neuf mois d'échanges, la patience des équipes de Cash Investigation a fini par payer. L'influenceur Marc Blata, connu pour ses méthodes controversées de copy-trading depuis Dubaï, a finalement accepté de participer au dernier numéro de l'émission de France 2 ce jeudi 4 avril, consacré aux fausses promesses d'argent des influenceurs.

Dans un échange tendu avec la journaliste Elise Lucet, l'influenceur a été interrogé sur les deux enquêtes ouvertes par le parquet de Paris en juin dernier pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance.

L'influenceur et sa femme, Nadé, sont en effet nommés dans les plaintes déposées par le collectif AVI, qui lutte contre les influenceurs accusés d'escroquerie. Plusieurs dizaines de plaignants s'estiment victimes du couple qui vanterait, selon eux, du copy-trading, des pratiques de trading trompeuses.

Au cœur de l'affaire, le Blatagang, un projet de "copy-trading" qui permettrait, grâce à des signaux, de reproduire l’activité d’un tradeur expérimenté et ainsi de générer des bénéfices. L'influenceur controversé, suivi à l'époque par 4,2 millions d'abonnés sur Instagram, aurait profité de sa notoriété sur les réseaux sociaux pour inciter sa communauté à miser sur des marchés financiers très risqués. Son dicton: "Copiez, collez, encaissez". Problème: l'influenceur installé à Dubaï n'aurait pas informé ses abonnés des risques liés à ces pratiques, masqués derrière des phrases accrocheuses.

"Pas mal de personnes m'ont soutenu dans le projet"

"Pas mal de personnes m'ont suivi dans ce projet, mais en dessous des 10.000, c'est une certitude", précise Marc Blata. "Jusqu'à aujourd'hui, je pense m'adresser à un public aguerri, qui a la pleine capacité de son cerveau. Les gens à qui je m'adresse me ressemblent. On est le reflet de ce qu'on regarde", se défend l'influenceur.

"Des gens se plaignent d’avoir perdu de l’argent", rétorque Elise Lucet à Marc Blata. "Moi aussi, ça m’énerve de savoir que le chocolat fait grossir et pourtant c’est tellement bon. J'ai perdu de l'argent, tout le monde en perd. Le copy-trading ça peut faire gagner beaucoup d’argent, mais ça peut en faire perdre aussi", insiste l'influenceur.

Booba contre le business des influenceurs, une méthode qui divise

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Au total, plus de 80 plaignants soutiennent avoir été dupés par le couple d'influenceurs. Un abonné aurait ainsi perdu près de 30.000 euros en suivant les conseils de l'influenceur. "C'est un idiot", répond simplement Marc Blata. "Tu as 30.000 euros, pourquoi tu ne vas pas les mettre dans un appartement. Mes abonnés, je ne les choisis pas", poursuit-il.

2 millions d'euros de gain grâce au trading

"Il y a, soit disant, une plainte d'une centaine de personnes. 100 perdants sur 3.000 gagnants, le ratio ne vous suffit pas?", ajoute-t-il.

Interrogé sur ses revenus via le trading, Marc Blata reste vague. "En affiliation, j'ai gagné plusieurs centaines de milliers d'euros. Et grâce au trading, environ deux millions d'euros."

"Je sais ce que j’ai fait, et je n’ai rien fait. Je répondrai aux gens qui ont l’autorité compétente", conclut l'influenceur. Depuis la révélation de cette affaire, dite des "influvoleurs", Marc et Nadé Blata n'ont pas varié dans leurs déclarations, affirmant n'être à l'origine d'aucune escroquerie. "Tout ce que je fais est légal", martelait déjà Marc Blata auprès de BFMTV en janvier 2023.

Depuis, l'influenceur installé à Dubaï a déposé plainte pour dénonciations calomnieuses contre X et contre le collectif AVI.

Salomé Ferraris