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"Faux Airpods": l'influenceur Dylan Thiry cité dans une nouvelle plainte pour "escroquerie"

Le Collectif d’aide aux victimes d’influenceurs, l'AVI, a lancé une nouvelle charge à l'attention de Dylan Thiry, un influenceur populaire, mais aussi très controversé.

Après plusieurs accusations, dont l'une concerne le financement de son association "Pour nos enfants", où Dylan Thiry est soupçonné d'abus de confiance et de détournement, d'autres agissements supposés de l'influenceur sont aujourd'hui visés par une plainte contre X, déposée par l'AVI, un Collectif d’aide aux victimes d’influenceurs, à laquelle Tech&Co a eu accès.

Une plainte pour escroquerie contre X

Le jeune homme, aussi populaire que controversé, est soupçonné d'être impliqué dans une "escroquerie en bande organisée" après avoir fait la promotion d'écouteurs, les 21Pods, en les présentant comme des Airpods, selon le collectif AVI. Des produits qui se sont révélés n'être qu'une copie chinoise de mauvaise qualité des écouteurs d'Apple. Certaines victimes ont également expliqué n'avoir jamais reçu leur produit, dont le prix pouvait varier entre 59,90 euros et 179,90 euros.

Selon les éléments mis au jour par l'association, Dylan Thiry est aussi soupçonné "d'enrichissement personnel" avec sa compagne d'alors, l'influenceuse Fidji Ruiz. Le Collectif explique notamment que le couple qui a promu les 21Pods à la manière d'un simple placement de produit serait en fait à la tête de l'entreprise derrière cette vente "flash".

En juillet 2023, Dylan Thiry avait confié à Tech&Co avoir dégagé un bénéfice de plus de 200.000 euros sur cette opération. Il avait alors évoqué des problèmes de livraison liés à la pandémie de Covid-19 et à un fournisseur peu scrupuleux.

Auprès d'un grossiste chinois, Dylan Thiry et Fidji Ruiz auraient commandé les produits pour établir une technique de dropshipping - consistant à vendre un produit commandé sur une plateforme sans le stocker, et en le faisant expédier directement au client. Une pratique souvent utilisée par des influenceurs peu scrupuleux pour vendre des produits bas de gamme commandés en Chine (par exemple sur AliExpress), en les vendant à des tarifs bien plus élevés.

La technique n'a rien d'illégale, mais elle aurait mené à des abus: "C'est quelqu'un qui a organisé un enrichissement personnel," indique le collectif, qui a donc décidé de déposer plainte avec l'aide de maître Raphaël Molina, avocat au sein du cabinet Influxio.

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Celui-ci est spécialisé dans la culture de l'influence, mise sur le devant de la scène ces derniers mois après la mise en application de la loi "influenceur", qui permet de mieux encadrer cette profession, notamment en matière de publicité et de responsabilité.

"M. Thiry ne mentionne nulle part dans ses publications que le site de e-commerce 21Pods lui appartenait et qu'il faisait donc la promotion de ses propres produits. Manifestement, il s'agit d'une publicité purement mensongère. Tout était fait pour tromper le public français en lui faisant miroiter des produits à la pointe de la nouvelle technologie à des prix attractifs" peut-on lire dans la plainte.

Le Collectif AVI fait désormais appel aux victimes potentielles des produits 21Pods. Il est ainsi possible de se constituer partie civile jusqu'au début du procès, dont la date n'est pas encore fixée.

Contacté par Tech&Co, Dylan Thiry n'a pour l'heure pas donné suite.

Sylvain Trinel