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Publications transphobes: un rapport épingle les lacunes de modération de Facebook

Des publications appelant à la haine anti-transgenre ont été largement partagées sur Facebook, Instagram et Threads selon GLAAD, une association de défense des droits LGBTQ+.

Meta, une nouvelle fois mis en cause. GLAAD, une association de défense des droits LGBTQ+, juge la politique de modération du groupe inefficace pour lutter contre le contenu anti-transgenre.

"Les contenus haineux anti-trans prolifèrent sur Instagram, Facebook et Threads", précise le groupe de défense dans un rapport publié ce 27 mars.

Des contenus largement relayés

Toujours selon le rapport, la plateforme aurait autorisé des dizaines de messages de haine, y compris des publications incitant à la violence contre les personnes transgenres, des messages offensants ou encore des messages de promotion des thérapies de conversion. Autant de publications qui violent la politique de modération du groupe californien.

L’organisation affirme que les personnes LGBTQ+ "subissent un nombre croissant de préjudices bien documentés dans le monde réel en raison des campagnes de propagande menées par les extrémistes anti-LGBTQ que Meta laisse prospérer sur ses plateformes".

Ces contenus ont été publiés sur Facebook, Instagram et Threads, le nouveau concurrent de Twitter, entre juin 2023 et mars 2024. Le rapport cite par exemple des publications Instagram qualifiant les personnages transgenres de "démoniaques" ou de "sataniques". D'autres accusent les personnes transgenres d’être des "prédateurs sexuels" et des "pervers".

Une partie de ces messages ont été partagés par des comptes très suivis sur les réseaux. Parmi eux, on peut citer Libs of TikTok, géré par l'influenceuse d'extrême droite Chaya Raichik.

"Un échec tout simplement inacceptable"

L'ensemble de ces publications ont été signalées par l'association via les "systèmes de reporting" des plateformes. Malgré le signalement, la plateforme n'aurait pas pris de mesure spécifique. "Meta a répondu que ces contenus ne violent pas la politique de modération de ses plateformes", indique le rapport.

"L'échec persistant de l'entreprise à appliquer ses propres politiques contre la haine anti-LGBTQ, et en particulier contre la haine envers les trans, est tout simplement inacceptable", a déclaré la présidente de GLAAD, Sarah Kate Ellis, sur X, anciennement Twitter.

Ce n'est pas la première fois que Meta est accusé de ne pas lutter efficacement contre les contenus incitant à la haine. L'an dernier, le Conseil de surveillance mis en place par le groupe californien a exhorté Meta à "améliorer la précision de son système de modération concernant les discours de haine envers la communauté LGBTQIA+".

En novembre dernier, Emmanuel Macron avait également pointé la nonchalance des grandes plateformes américaines comme Facebook ou Twitter sur la haine en ligne. "La confiance se réduit", avait ainsi déclaré le président de la République, en référence à l’absence des dirigeants des principaux réseaux sociaux, lors du rassemblement annuel de l'appel de Christchurch.

Salomé Ferraris