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Comment l'attestation de déplacement et le pass sanitaire ont propulsé TousAntiCovid

Depuis son lancement il y a plus d'un an sous le nom StopCovid, l'application de traçage du gouvernement a considérablement gagné en popularité, notamment grâce à des fonctions de stockage de documents.

Moquée à ses débuts en raison de sa très faible popularité, l'application StopCovid, renommée TousAntiCovid fin octobre 2020, promettait de fournir un traçage intelligent des malades du Covid, grâce aux nouvelles technologies. Mobilisant le signal Bluetooth, le système a été conçu pour détecter d'autres mobiles équipés de l'application à proximité, les garder en mémoire puis afficher une alerte si l'un des utilisateurs croisés se signale comme positif par la suite.

En ce milieu d'été, TousAntiCovid cumule plus de 26 millions de téléchargements. En juin, Lunabee Studio, à l'origine de l'application, évoquait une dizaine de millions d'utilisateurs actifs, autrement dit, ayant ouvert l'application sur leur mobile au cours du mois. Une popularité acquise grâce à des fonctions ajoutées au gré de la pandémie, notamment pour faire face aux différentes restrictions de circulation.

Trois événements notables

Selon la courbe des téléchargements cumulés, les regains de popularité de TousAntiCovid sont consécutifs à l'intégration de l'attestation de déplacement, début novembre 2020, puis à l'intégration du pass sanitaire, début juin 2021. Au total, TousAntiCovid comptait 17,2 millions de téléchargements au 29 mai, contre plus de 21 millions un mois plus tard. Un bond de 22% sur la période.

Le troisième événement notable est l'allocution d'Emmanuel Macron le 12 juillet dernier, annonçant l'extension du pass sanitaire aux activités du quotidien. Une prise de parole qui a précédé une nouvelle accélération des installations de TousAntiCovid: 22,4 millions de téléchargements étaient recensés le 11 juillet, contre près de 26,2 millions ce 26 juillet. Soit une hausse de 17% en seulement deux semaines.

Si la hausse des téléchargements de TousAntiCovid est davantage liée à l'utilisation des fonctions d'attestation et de pass sanitaire qu'aux fonctions de traçage par Bluetooth, les cas positifs recensés et les alertes envoyées ont mécaniquement gonflé au fil des mois, notamment en période de diffusion massive du virus, au mois d'avril 2021 et en cette fin juillet.

Hausse des alertes

En mars, la barre des 100 000 alertes de cas contact était franchie, après que le gouvernement a élargi certains critères pour que l'application se montre plus sensible. La barre des 200.000 alertes a été franchie début juin.

Comme le montrent les données fournies par le gouvernement, la pente de la courbe des alertes de cas cumulées se montre bien raide depuis le 12 juillet et l'allocution d'Emmanuel Macron, au même titre que celle des cas positifs déclarés. Des statistiques qui peuvent s'expliquer à la fois par le grand nombre d'utilisateurs français et la circulation plus importante du virus.

Entre le 12 juillet et ce 26 juillet, le nombre d'alertes cumulées de cas contact est passé de 210 000 à 244 000 (+16%). Autrement dit: un sixième des alertes de cas contact envoyées par TousAntiCovid depuis son lancement l'ont été au cours des deux dernières semaines.

Sur la même période, le nombre de cas positifs cumulés déclarés dans l'application est passé de 328.000 à 361.000. Soit une hausse de 10% de l'ensemble des cas déclarés depuis le lancement de l'application. Un chiffre qui ne représente toutefois que 6% des quelque 6 millions de cas de Covid-19 déclarés en France depuis le début de la pandémie.

Malgré cette forte accélération, la situation est loin d'être équivalente à celle du Royaume-Uni, où l'application de traçage locale a émis des millions d'alertes de cas contact en quelques jours, provoquant autant de mises à l'isolement et perturbant la vie économique du pays.

En France, des assouplissements des règles d'isolement pour les cas contacts sont prévues et devraient notamment être précisées dans les alertes émises par TousAntiCovid.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co