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Covid-19: partout en France, les taux d'incidence explosent

Depuis dimanche, le taux d'incidence de toutes les régions de France métropolitaine dépasse le seuil d'alerte, fixé à 50 pour 100.000 habitants sur sept jours.

L'accalmie aura été de courte durée sur le front de l'épidémie. Les indicateurs de suivi du Covid-19 se dégradent à nouveau en France. Le nombre de personnes hospitalisées en raison du virus a cessé de diminuer pour augmenter légèrement à nouveau, tout comme le nombre de morts quotidiens. Le nombre de cas journaliers marque également une hausse extrêmement forte, avec quelque 17.000 cas rapportés en moyenne sur chaque jour des sept derniers.

Depuis dimanche, toutes les régions métropolitaines ont vu leur taux d'incidence passer au-dessus du seuil d'alerte, fixé à 50 cas pour 100.000 habitants sur sept jours. Localement, certaines régions le dépassent très largement, spécialement sur le littoral et dans les zones frontalières où les taux sont parfois sept à huit fois supérieurs.

Forte hausse sur le littoral et dans les zones touristiques

La Corse, la région Paca ainsi que l'Occitanie constituent le trio de tête, avec respectivement des taux d'incidence à 468, 372 et 340 au 23 juillet. On constate des disparités au sein des régions: dans les Alpes-Maritimes par exemple, le taux d'incidence a atteint 523 lundi soir, un record.

Ce mardi, sept départements de métropole avaient un taux d'incidence supérieur à 400: la Haute-Corse (722), les Pyrénées-Orientales (635), l'Hérault (516), les Bouches-du-Rhône (426) l'Aude (424) et la Haute-Garonne (423). Dans les Alpes-Maritimes, le taux d'incidence a encore grimpé pour s'établir à 571.

Une dégradation imputable au variant Delta notamment, 60% plus contagieux que le variant Alpha dit britannique. Ces derniers jours, le mutant représentait près de 90% des tests positifs analysés. Il s'agit aussi d'une conséquence du brassage des populations dans ces régions touristiques, particulièrement en période de congés estivaux.

Outre-mer aussi, le taux d'incidence est en forte hausse. À Saint-Barthélémy, il explose et culmine à 1295. En Martinique, où il était de 50 il y a trois semaines, il s'établit désormais à 989 contre 312 à La Réunion. À titre de comparaison, l'incidence au niveau national est de 189.

Le retour du masque en extérieur localement

Face à cette nouvelle montée du virus, certaines mesures de restriction font leur retour. Ces derniers jours, les arrêtés se sont multipliés et le port du masque est redevenu obligatoire en extérieur en Vendée, Charente-Maritime, dans les Landes ainsi que dans les Pyrénées-Atlantiques et l'Hérault.

Dans les Alpes-Maritimes, une telle mesure a également été prise dans les "zones à forte concentration de personnes sur l'ensemble des communes" comme les marchés, brocantes et abords des établissements scolaires et universitaires.

Si la quatrième vague est désormais bel et bien une réalité, reste à savoir quel sera son impact sur les hôpitaux, compte-tenu de la couverture vaccinale actuelle. Lundi, le cap des 40 millions de personnes primo-vaccinées a été franchi, ce qui représente environ 60% de la population française. L'objectif est désormais d'atteindre les 50 millions pour la fin du mois d'août.

"Risque majeur" pour les hôpitaux

Dans Le Journal du dimanche, le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France Aurélien Rousseau a fait part de ses inquiétudes et du "risque majeur" pour les hôpitaux au mois d'août car on ignore encore "quel frein jouera la couverture vaccinale".

"Dans les Pyrénées-Orientales, on a en gros trois semaines de retard par rapport à ce qui s'est passé en Catalogne (...) Aujourd'hui, les hôpitaux de Barcelone sont sur-saturés de patients Covid, ils sont en train de déprogrammer toutes les interventions chirurgicales prévues", a mis en garde le médecin généraliste perpignanais Jean-Paul Ortiz, lundi sur BFMTV.

Selon l'Assurance maladie, quelque 5 millions de personnes à risque n'étaient pas vaccinées la semaine passée, et environ 20% des plus de 80 ans autonomes ne l'étaient pas encore. Vendredi, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy redoutait sur notre antenne une progression exponentielle du virus avec jusqu'à 50.000 cas quotidiens début août.

"Sans le vaccin, on parlerait de tsunami" et non d'une "quatrième vague", a exhorté mardi dernier le minsitre de la Santé Olivier Véran.
Clarisse Martin avec Margaux de Frouville