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iPhone, Apple Watch... Pourquoi Apple est attaqué par la justice américaine

Le ministère américain de la Justice accuse Apple de profiter de sa position dominante pour empêcher les développeurs de logiciels d'offrir de meilleures options sur l'iPhone.

C'est un procès qui pourrait être historique et pour le moins périlleux pour Apple. Ce 21 mars, le département américain de la Justice a annoncé des poursuites contre le géant californien, pour des pratiques monopolistiques. En cause: la manière dont Apple verrouille l'accès à son iPhone, pour empêcher les utilisateurs de se tourner vers la concurrence. De son côté, l'entreprise américaine explique craindre "un dangereux précédent".

"Apple utilise son monopole pour tirer davantage d'argent des consommateurs, des développeurs, des créateurs de contenus, des artistes, des médias et des commerçants, entre autres" estime ainsi le département de la Justice, dans un communiqué de presse.

Aux côtés du ministère de la Justice, 16 procureurs généraux d’Etat et de district accusent également l’entreprise américaine d’empêcher la concurrence de se manifester, notamment en imposant "sélectivement" des restrictions contractuelles aux développeurs.

Cinq griefs principaux

Selon le département américain de la Justice, Apple pourrait avoir illégalement maintenu son monopole de nombreuses façons. Mais le communiqué de presse insiste sur cinq éléments, concernant entre autres sa messagerie iMessage, ou son Apple Watch.

  • En perturbant la croissance de super-applications, soit "des applications dotées de fonctionnalités étendues qui permettraient aux consommateurs de passer plus facilement d’une plateforme de smartphone à l’autre"
  • En limitant la qualité de la messagerie entre l’iPhone et les plateformes concurrentes comme Android
  • En limitant les fonctionnalités des montres connectées d’autres fabricants avec ses iPhone, empêchant ainsi les propriétaires d’Apple Watch d’acheter un autre smartphone que l’iPhone à cause de problèmes de compatibilité
  • En empêchant les développeurs de créer des portefeuilles numériques concurrents dotés de la fonctionnalité "tap to pay" pour l’iPhone
  • En bloquant le développement d’applications et services de diffusion dans le cloud qui permettraient aux consommateurs de profiter de jeux vidéo de haute qualité et d’autres applications basées sur le cloud "sans avoir à payer pour du matériel coûteux pour smartphone".

De son côté, Apple a aussitôt réagi à ces poursuites historiques, qui font peser un risque majeur sur son écosystème et ses revenus futurs.

"Ces poursuites menacent qui nous sommes et les principes qui font que les produits Apple sont uniques sur des marchés très compétitifs" regrette l'entreprise, dans une déclaration transmise à Tech&Co.

Par ailleurs, Apple estime que ces poursuites pourraient "entraver" sa capacité à "créer le type de technologie qu'attendent les utilisateurs de la part d'Apple", à l'intersection "du matériel, du logiciel et des services". Une référence directe à la volonté historique d'Apple de fermer son écosystème, mettant en avant des avantages en termes de fluidité d'utilisation et de sécurité.

Kesso Diallo