Tech&Co
Réseaux sociaux

Le parquet de Paris ouvre une enquête sur la gestion de l'association de Dylan Thiry

Suite à une plainte pour abus de confiance aggravé, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris concernant la gestion d'une organisation humanitaire dont Dylan Thiry est le président.

L'étau se resserre sur Dylan Thiry. Le parquet de Paris a indiqué, le 11 mai, avoir ouvert une enquête sur la gestion d'une association humanitaire dont l'influenceur, qui s'est fait connaître dans des émissions de téléréalité, est le président. Ces investigations, confiées cette semaine à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), font notamment suite à une plainte pour abus de confiance aggravé.

Celle-ci a été déposée en janvier par la vice-présidente et trésorière de cette association nommée "Pour nos enfants", qui se présente comme un "média" ayant "pour but d'informer et d'alarmer sur les situations critiques des enfants à travers le monde", suivi par plus de 199 000 abonnés sur Instagram.

Cette dernière reproche à Dylan Thiry, 28 ans, d'avoir détourné plusieurs centaines de milliers d'euros de dons humanitaires à son profit personnel.

Deux cagnottes litigieuses

Sa plainte cite en particulier deux cagnottes en ligne pour récolter des fonds. En février 2022, une cagnotte à destination de Madagascar clôture à plus de 158.000 euros. En octobre 2022, une autre récolte plus de 95.600 euros. D'après la plaignante, M. Thiry aurait poussé pour que les transactions financières soient effectuées avec son RIB personnel et n'aurait pas fourni d'éléments justificatifs de dépense.

La vice-présidente, Sandra D., "a agi en véritable lanceur d'alerte dans un secteur de l'influence gangrené" et subit aujourd'hui "des intimidations", accusée par Dylan Thiry de l'avoir trahie, a affirmé son avocat Tom Michel dans un communiqué. Par ailleurs, deux députés ont annoncé le 26 avril avoir signalé au parquet de Paris "une situation s'apparentant à du trafic d'enfant".

Ces soupçons ont notamment émergé de vidéos publiées par le rappeur Booba, qui s'est lancé dans une croisade contre des influenceurs qu'il appelle les "influvoleurs", et qui accuse par ailleurs Dylan Thiry de proxénétisme. Booba a diffusé un montage où l'on entend la voix de Dylan Thiry et où on le voit avec des enfants.

"Bien évidemment, tout est faux"

"Dans ces notes vocales, M. Thiry indique souhaiter à une tierce personne 'd'adopter' un enfant à travers un acte manifestement illégal, et en échange d'une contrepartie économique", signalent Stéphane Vojetta, député Renaissance des Français de l'étranger, et Arthur Delaporte, député PS du Calvados.

Selon le parquet de Paris, l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) a été saisi pour procéder à des vérifications sur le cadre procédural de ces signalements.

"Un jour je m'exprimerai sans tabou par rapport à ces notes vocales" qui sont "sorties de leur contexte", s'est défendu Dylan Thiry dans une vidéo postée le 8 mai sur Instagram. "Tout ce qui se dit sur moi, bien évidemment, tout est faux", a-t-il assuré à ses plus de 1,6 million abonnés.


"Je vais me déconnecter des réseaux sociaux (...) à la demande particulière de ma mère, qui vit très mal tout ce qui se dit sur moi", a-t-il poursuivi, assurant avoir voulu, avec les cagnottes notamment, "aider les gens les plus démunis".

Louis Mbembe avec AFP