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Quelle différence entre "créateurs de contenu" et "influenceurs"?

Pour se détacher d’une tribune, plusieurs stars du web ont tenu à faire une distinction entre les influenceurs et les créateurs de contenu, sans expliquer les nuances entre ces activités similaires.

"Ce truc, on nous l’a vendu comme quelque chose qui allait dire: faites attention, faites une nuance entre les créateurs de contenus et les influenceurs de Dubaï." Ce lundi sur France Inter, Seb la Frite s’est désolidarisé à son tour d’une tribune publiée la veille dans le JDD. Celle-ci visait à alerter les députés en amont du vote d’une loi de régulation du travail des influenceurs.

D’autres avant lui ont également pris leur distance avec les propos du texte, initié par l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu (UMICC). La fédération elle-même a regretté une mauvaise perception de sa tribune pourtant signée par 150 influenceurs.

Célébrité contre créativité

Ce qui interpelle, c’est un argument qui revient chez plusieurs signataires faisant volte-face: le besoin de différencier les créateurs de contenu et les influenceurs. Squeezie en fait partie. Le youtubeur aux 18 millions d’abonnés explique : "En réalité, cette tribune ne fait aucune distinction entre les créateurs de contenu et les influenceurs."

Mais quelles sont les nuances entre ces deux catégories parmi les personnalités du net? L’IIM School Media a tenté de les distinguer. Selon cette école spécialisée dans les métiers du numérique, un influenceur possède un public qui le suit parce qu’il est célèbre ou connu. En revanche, un créateur de contenu rassemble sa propre communauté par les publications qu’il fait sur des plateformes telles que YouTube, Instagram ou Twitch.

Pourtant, l’influence consiste à travailler avec des marques pour promouvoir leur produits, ou leur image. Ainsi, certains créateurs de contenu peuvent être considérés comme des influenceurs. Mais s’ils insistent autant sur ces nuances, c’est qu’une partie des influenceurs est depuis plusieurs mois pointés du doigt.

Le dropshipping en ligne de mire

Sur YouTube ou Twitch, c’est par la publicité diffusée pendant des vidéos ou des streams que les chaînes sont rémunérées. A cela s'ajoutent les abonnements ou les dons réalisés par des personnes souhaitant soutenir un créateur. Pour les influenceurs, la majorité des revenus provient des partenariats avec des entreprises souhaitant être mises en avant auprès d’une communauté. Mais ces dernières semaines ont vu proliférer la promotion de la chirurgie esthétique, des paris en ligne ou encore d’escroqueries à la formation.

Pour gonfler leurs revenus, certains ont même recours au dropshipping. Cela consiste à vendre un produit que l’on ne possède pas, qui est acheté auprès d’un fournisseur qui se charge également de la distribution. Cette pratique commerciale, bien que légale, a été épinglée par la concertation mise en place par Bercy en février afin de définir le contour de la loi de régulation du secteur.

Auprès du grand public, les influenceurs sont souvent des personnes ayant bénéficié d’une aura de popularité à travers un passage dans une émission de télé-réalité. En cherchant à se faire reconnaître comme créateurs de contenu, l’objectif est avant tout de mettre en avant le travail autour de la publication de vidéos, de photos ou l’animation de streams.

Pierre Monnier