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Pénurie de professeurs: comment l'Éducation nationale forme les contractuels à une semaine de la rentrée

A une semaine de la rentrée, l'académie de Créteil continue de former les enseignants contractuels recrutés cet été. "Nous devons faire face à une situation tendue", reconnaît Pap Ndiaye.

Votre enfant aura-t-il un professeur expérimenté dans son lycée en septembre? Dans l'académie de Créteil, pas forcément. À seulement quelques jours de la rentrée, des enseignants sont toujours recherchés par les services du ministère de l'Éducation nationale pour assurer des cours à tous les élèves. Le rectorat recrute des professeurs contractuels, sans expérience dans l'enseignement.

"J'aimerais que tous les enseignants aient une expérience conséquente. Mais nous devons faire avec la situation, qui est une situation tendue", admet Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale ce jeudi.

Ainsi, une vingtaine de contractuels ont été formés ce jeudi à Créteil. C'est le cas de Dalia Orillard, qui donnera dans quelques jours des cours d'espagnol.

"Ils nous donnent beaucoup d'outils pour réussir et accompagner mieux les élèves", explique-t-elle.

On va leur montrer "comment asseoir son autorité, comment transmettre des informations de manière intelligible à des publics", détaille au micro de BFMTV Mehdi Cherfi de l'académie de Créteil. "On va aussi leur fournir des éléments clé en main sur des contenus disciplinaires, parce que c'est le principal aspect sur lequel nous avons à les accompagner."

"La rentrée sera difficile"

Dès juin, un nombre important de contractuels a été recruté pour assurer la rentrée lors de controversés "job-dating", entretiens organisés dans plusieurs académies. Selon Pap Ndiaye, 3000 personnes ont été retenues.

Mais les syndicats sont peu convaincus par ces méthodes. SE-Unsa a alerté jeudi sur la "fragilité" du système éducatif, déjà éprouvé par la crise sanitaire et les réformes successives. "Notre système d'éducation se rapproche d'un point de rupture", a déclaré son secrétaire général Stéphane Crochet.

"La rentrée sera difficile" pour l'école publique, a prévenu de son côté le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Face à la crise d'attractivité, Emmanuel Macron souhaite "qu'on reprenne à bras-le-corps le sujet de la formation des enseignants". "Des gens ont le droit de s'engager dès le baccalauréat dans ce beau métier, d'avoir une filière qui est un peu fléchée, un peu accompagnée", a-t-il dit.

Florian Poras, Matias Arraez, Juliane Rolland avec AFP