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Face à la pénurie d'enseignants, le rectorat de Bordeaux publie des petites annonces dans la presse

Une campagne de recrutement est lancée par le rectorat de Bordeaux dans la presse régionale du groupe Sud Ouest, avec pour objectif de trouver des contractuels avant la rentrée des classes.

"Devenez professeurs": dès ce mercredi et jusqu'au 10 septembre, le rectorat de Bordeaux va passer par la presse régionale et les journaux du groupe Sud-Ouest pour tenter de recruter un maximum d'enseignants. Et pour cause: à une semaine de la rentrée, de nombreux professeurs manquent à l'appel. Le rectorat est donc obligé de passer par cette "petite annonce" pour tenter d'attirer de potentiels candidats.

"L'histoire-géographie, la technologie et les lettres sont les disciplines les plus en tension", explique au micro de BFMTV Anne Bisagni-Faure, rectrice de l'Académie de Bordeaux.

Des matières qui comptent trop peu de diplômés cette année, et qui peinent à séduire les contractuels. "Il y a un rebond économique qui fait qu'on est plus en concurrence avec d'autres possibilités d'emploi pour des personnes contractuelles", poursuit la rectrice.

1500€ brut pour les débutants

"On a des contractuels qui vont arriver de très très loin et pour qui ce sera difficile", prévient Loïc Guibon, proviseur du lycée Anatole de Monzie, à Bazas.

"L'année dernière, une personne est venue de Poitiers (à 300 kilomètres de là, ndlr) et elle a tenu 15 jours, parce que sans logement, ce n'était pas possible de venir".

Le proviseur souligne une rémunération peu attractive, et un métier de plus en plus difficile à exercer au quotidien. Pour les contractuels qui seront recrutés cette année dans l'académie de Bordeaux, un diplôme validant au moins trois années d'études supérieures est requis et le salaire mensuel pourra aller de 1500 euros brut à 2000 euros brut. Le contrat, un CDD, sera au maximum de 12 mois.

Mardi, lors d'un déplacement au rectorat de Créteil, le ministre de l'Éducation nationale a reconnu "des difficultés structurelles liées à l'attractivité du métier".

"Mais à ce stade, nous sommes confiants pour que la rentrée se passe au mieux pour les élèves de l'académie de Créteil, et au-delà bien entendu pour l'ensemble du territoire", a-t-il déclaré.

Pourtant, cette année, plus de 4000 postes n'ont pas été pourvus aux concours enseignants (primaire et secondaire), un taux historiquement bas. Auprès de nos confrères de France Bleu, Hugo Lassalle, secrétaire académique à Bordeaux du syndicat d'enseignants SNES-FSU, se dit "inquiet" quant à la rentrée.

Carole Layac et Kelly Laffin, avec Ariel Guez