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"As-tu peur d’aller à l'école?": à quoi ressemble le questionnaire anti-harcèlement scolaire que vont remplir les élèves?

Le gouvernement va lancer ce jeudi un questionnaire anonyme à destination des élèves du CE2 à la terminale pour permettre de déceler des cas de harcèlement scolaire. Une trentaine de questions pourraient y figurer.

Après le renforcement des sanctions, l'exécutif veut miser sur la prévention contre le harcèlement à l'école. Annoncé dans le cadre du plan gouvernemental dévoilé en septembre, le questionnaire d'auto-évaluation à destination des élèves du CE2 à la terminale va être déployé à partir du jeudi 9 novembre dans tous les établissements scolaires français, a annoncé mardi le ministre de l'Éducation national Gabriel Attal, défendant sa volonté qu'il soit anonyme.

Entre le 9 et le 15 novembre, il sera proposé aux élèves de répondre à ces questionnaires sur un créneau de deux heures banalisées. Les enfants scolarisés du CE2 jusqu'au CM2 recevront un document où figurent 33 questions, contre 44 pour les collégiens et lycéens. À chaque ligne, les élèves peuvent répondre en cochant des cases allant de 1 à 4 qui correspondent à la régularité avec lesquelles certains faits se produisent, soit de "jamais" à "très souvent".

Des questions en fonction des temps de la journée

Les deux premières séries de questions sont regroupées dans deux catégories, le rapport à l'établissement scolaire et la vie au sein de celui-ci. Les élèves seront tous interrogés sur une éventuelle "peur" vis-à-vis de l'idée d'aller à l'école, y compris pour ce qui est du trajet jusqu'à l'établissement. Il leur sera également demandé s'ils ont déjà "menti pour rester chez eux par peur de retrouver un ou plusieurs élèves à l’école".

Les élèves du secondaire pourront également répondre à des questions complémentaires concernant un potentiel sentiment d'exclusion, le fait de sécher les cours, la baisse de motivation ou encore les conséquences d'un éventuel harcèlement sur les notes.

Les questions sur la vie à l'école portent sur les expériences passées de l'enfant: a-t-il été mis à l'écart? Visé par des insultes, des menaces des coups? Impliqué dans une bagarre? Victime de vols? Les autres élèves sont-ils des obstacles au fait de passer sereinement la récréation ou les temps de pause comme le repas du midi?

Extrait du questionnaire sur le harcèlement scolaire distribués aux collégiens du 9 au 15 novembre 2023.
Extrait du questionnaire sur le harcèlement scolaire distribués aux collégiens du 9 au 15 novembre 2023. © Ministère de l'Éducation

Les mineurs seront également interrogés sur de potentielles situations où d'autres élèves auraient tenté de les déshabiller, de les toucher ou de les embrasser, sans leur consentement.

Internet et bien-être général

Comme de tragiques exemples l'ont montré au cours des dernières années, le harcèlement ne s'arrête bien souvent pas aux murs de l'école et encore moins du collège ou du lycée. Il se déploie bien souvent sur les réseaux sociaux ou les plateformes de jeu en ligne.

Le questionnaire demande ainsi aux élèves s'ils ont fait l'objet de dénigrement, de menaces, de remarques à caractère sexuel ou encore si des photos d'eux, potentiellement des clichés intimes, ou encore leurs coordonnées circulent en ligne sans leur consentement.

Extrait du questionnaire sur le harcèlement scolaire distribués aux collégiens du 9 au 15 novembre 2023.
Extrait du questionnaire sur le harcèlement scolaire distribués aux collégiens du 9 au 15 novembre 2023. © Ministère de l'Éducation nationale

"Comment te sens-tu?", interroge aussi le questionnaire, afin de regrouper les questions reliées au bien-être général de l'élève: difficultés à faire ses devoirs, à dormir, potentiels cauchemars, douleurs récurrentes au ventre ou à la tête, agressivité ou tristesse inexpliquées... Autant de signaux qui peuvent alerter les enseignants.

Identifier le problème, le signaler et chercher de l'aide

Deux dernières séries de questions visent à savoir si les difficultés sont toujours le fait d'un même élève ou groupe d'élèves, et si les mineurs en difficulté ont déjà fait part de leurs potentielles difficultés ou de celles d'un camarade, à l'école ou auprès de leurs proches. L'élève est également interrogé pour savoir s'il a lui même agi de façon problématique.

Le questionnaire conclut en demandant enfin si l'élève connaît le numéro d'urgence contre le harcèlement, le 3018.

Glenn Gillet