Omicron: le variant BA.2 peu susceptible de provoquer un rebond épidémique selon l'Institut Pasteur

"L’épidémie de BA.2 ralentit la décroissance des cas sans toutefois générer un rebond épidémique important", écrit l'institut de recherche dans ses modélisations, qui courent jusqu'au 1er avril.

Si le variant BA.2 continue sa propagation en France, il ne devrait pas provoquer de rebond épidémique, au moins jusqu'au 1er avril, explique l'Institut Pasteur dans ses dernières modélisations publiées cette semaine. Il écrit que "l’épidémie de BA.2 ralentit la décroissance des cas sans toutefois générer un rebond épidémique important."

L'Institut explique ainsi que si "les cas Omicron non-BA.2 décroissent de façon importante, les cas BA.2 ont continué à augmenter fin janvier-début février. Dans ces conditions, on s’attend à ce que 50% des cas Omicron soient des infections BA.2 aux environs du 24 février".

Nombre d’infections en milliers (graphique C) et nombre de cas (D) du Covid-19 selon les variants © Institut Pasteur

Le ministre de la Santé Olivier Véran avait également déclaré mardi qu'avec les connaissances scientifiques actuelles, "nous considérons qu'il n'y a pas de risque qu'il y ait un rebond épidémique du BA.2" en France, même si ce sous-lignage d'Omicron représente pas loin de 50% des contaminations actuellement.

"Un rebond épidémique est possible mais l’ampleur de ce rebond reste très limitée"

Ces projections sont établies à l'aide d'un scénario de référence: BA.2 est 70% plus transmissible que les virus Omicron non-BA.2, 50% des infections SARS-CoV-2 sont détectées par le système de surveillance, les personnes infectées par BA.1 sont immunisées pour BA.2, et ce dernier variant n'échappe pas plus à la protection des vaccins que les virus non-BA.2. De plus, les comportements actuels influant sur le taux de transmission restent inchangés.

Selon ce scénario "le pic des cas BA.2 pourrait survenir mi-février et rester de taille modeste" avec en moyenne 24.000 contaminations par jour (entre 7000 et 54.000). D'autres scénarios moins favorables ont été étudiés, mais la courbe des infections due à BA.2 varie peu. "Un rebond épidémique est possible mais l’ampleur de ce rebond reste très limitée", explique ainsi l'Institut Pasteur.

Evolutions potentielles de la courbe épidémique Covid-19 selon une augmentation des taux de transmission © Institut Pasteur

Cela pourrait être dû à l'immunité acquise grâce à la vaccination ou la contamination naturelle est-il expliqué, car "étant donné cette immunité importante, on ne s’attend pas à ce que le sous-variant BA.2 puisse générer un rebond fort de l’épidémie sur le court terme, même si ce variant est plus transmissible que les virus Omicron non-BA.2".

"Pas de différence en termes de gravité entre BA.1 et BA.2"

Ces résultats sont des projections établies sur des critères qui peuvent évoluer dans le temps, ce qui modifierait les modélisations. L'Institut Pasteur rappelle ainsi ne pas avoir modélisé "le déclin progressif de l’immunité, ce qui pourrait rendre nos projections trop optimistes". D'autre part, "nos projections pourraient être moins favorables si, en plus d’être plus transmissible, BA.2 échappait davantage à l’immunité que les virus Omicron non-BA.2".

Selon les dernières conclusions de l'Organisation Mondiale de la Santé, BA.2 ne présente en tout cas pas une virulence accrue comparé à BA.1. "Nous ne voyons pas de différence en termes de gravité entre BA.1 et BA.2 et donc c'est un niveau de gravité similaire en termes de risques d'hospitalisation", a ainsi déclaré mardi Maria Van Kerkhove, qui chapeaute la lutte contre le Covid-19 à l'OMS.

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV